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Pour son unique concert en France cet été lors de la 30è édition des Nuits de la Guitare de Patrimonio (Corse), le bassiste et compositeur Marcus Miller a rendu une succession d’hommages aux personnes – parents proches et musiciens – qui ont compté dans sa vie personnelle et musicale.

Si une grande partie de son concert, devant une foule extatique dans le Théâtre de Verdure à l’arche de pierre en décor, a été consacrée à revisiter son dernier album « Laid Black », le leader, désormais sexagénaire, – également aidé en cela par la jeune chanteuse belge, Selah Sue sur certains morceaux – a voulu honorer la mémoire de chèr(e)s disparus.

En premier lieu et en ouverture, sa belle-mère, décédée lors de l’enregistrement de son disque. Puis à son père, dont la mémoire continue d’hanter sa prestation à la clarinette basse.

Et, après cet intermède familial, tous ces artistes qui ont marqué son existence musicale.

Avec d’abord une évocation indispensable de Miles Davis à travers une reprise totalement débridée et rageuse de Bitches Brew, un thème considéré comme les fonts baptismaux du jazz fusion et du jazz-rock. Et ensuite, sa propre composition Tutu, devenue l’hymne de Miles et qui fut le signe de son écrasant et populaire retour sur le devant de la scène.

C’est alors qu’intervient une parenthèse enchantée avec Selah Sue pour plusieurs titres dont le fameux Qué sera sera ou encore Ain’t No Sunshine (une composition de Bill Withers), qui permet à la jeune femme d’affirmer tout son statut : une voix aux intonations enfantines dans un mode d’expression musclé et timbré façon Janis Joplin. Frissons et émotion garantis !

Viendront par la suite en quintet, pêle-mêle, un clin d’œil à Curtis Mayfield, un autre à l’immortelle Billie Holiday, pour une reprise poignante et émouvante de Don’t Explain.

Avant une coda triomphante et exaltante devant un public absolument conquis et aux anges, avec Mlle Sue, sur une autre composition célébrissime, celle du tandem Lenonn/McCartney, Come Together, reprise en cœur à l’unisson par l’auditoire.

Avant de se lancer dans une nouvelle aventure dès cet automne, avec notamment le jeune et très brillant trompettiste de Chicago, Marcus Hill, l’autre Marcus a rappelé qu’être outre un bassiste électrique qui savait groover et slapper avec brio, il pouvait aussi être en quelque sorte le gardien de certaines flammes du jazz, de la soul, du funk, voire de la pop. Et non, des moindres….

Chapeau (pork pie hat!!!!!!) l’artiste !

 

©Photos Marie-Evelyne Colonna

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