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Semaine du 26 septembre 2022

[LA COULEURS JAZZ WEEK #142]

… Le Best Of!

Sur COULEURS JAZZ RADIO, lundi à 16H, mardi 17H, mercredi 18H, jeudi 19H, + at 08:00PM Monday 10:00PM Tuesday NYC time ; et enfin sur BRAM’ FM dans la région de Tulle, mardi à 21H et samedi à 16H.

Vous pourrez y découvrir les 12 meilleurs albums sortis ces derniers jours. Une exclusivité COULEURS JAZZ RADIO & BRAM FM avec cette semaine, après le générique « 21st Century Schizoïd Ma  » du parrain de cette Radio des musiciens (nes), Médéric Collignon, nous écouterons un extrait de :

– « Center Stage » par Steve Gadd Eddie Gomez, Ronnie Cuber & WDR Big Band;

Le batteur Stephen Kendall Gadd davantage connu sous le nom de Steve Gadd retrouve dans cet album sorti chez Leopard Records ses amis du temps du « Gadd Gang », à savoir le contrebassiste Portoricain Eddie Gomez (ancien contrebassiste de Bill Evans) et le saxophoniste baryton, Ronnie Cuber.

Tous les trois ont répondu à l’invitation du WDR Big Band de Cologne conduit par le pianiste, compositeur arrangeur américain, Michael Abene.

Le résultat est un magnifique et très joyeux album qui groove du tonnerre.

Ce projet était né il y a plus d’une dizaine d’années de la volonté de ces musiciens qui s’aiment et se respectent depuis toujours : Steve Gadd et ses acolytes jouaient ensemble déjà à l’âge de 16 ans dans leur groupe, « The Newport Youth Band », avant qu’ils ne créent le Gadd Bang dans les années ‘80.

Il fallait simplement que les agendas et les constellations soient dans un alignement favorable pour qu’ils puissent se réunir à nouveau tous à Köln en Rhénanie du Nord où Michael Abene opère souvent.

L’album démarre par un « Signed, Saeled, Delivered » de Stevie Wonder suivi de « Watching the river Flow” de Bob Dylan.

Une musique arrangée de main de maître, en jazz par Michael Abene, interprétée par l’un des meilleurs Big Bands et avec un trio de stars de tout premier plan qui prennent un véritable plaisir -que nous partageons donc bien – à envoyer des chorus prodigieux…

Du plaisir en microsillons à partager et bien sûr en sélection sur Couleurs Jazz Radio. Pour l’émission, le Best of de la  Couleurs Jazz Week,  nous avons choisi ce superbe Medley : « Honky Tonk / I can’t Stop Loving You » avec des chorus de Ronnie Cuber, Andy Hunter, Bobby Sparks et Simon Oslender.

Personnel :

Steve Gadd : batterie

Eddie Gomez : basse

Ronnie Cuber : Saxophone baryton

Bruno Müller : guitare

Bobby Sparks : Hammond B3 & Rhodes

Simon Oslender : piano & Hammond B3

Le WDR Big Band :

Michael Abene : arrangements et direction

« Center Stage » est un « Hit Couleurs Jazz ».

– « 75 [Live at Flagey] » par le guitariste Belge Philip Catherine.

Un magnifique album live de l’élégant maestro de la six cordes jazz qui fête aujourd’hui ses 80 ans. Il fut enregistré à l’occasion de ses 75 ans, alors que le festival Jazz de Flagey à Bruxelles, lui rendait hommage.

Laissons la parole à Maarten Van Rooselt le coordinateur Jazz de Flagey :

« Philip Catherine est l’un de ces musiciens qui, tout au long de leur riche carrière, ont su développer un son unique et authentique. Il lui suffit de jouer une note pour qu’on reconnaisse sa patte. Il est certainement l’un des grands du jazz belge et européen.

La relation entre Philip et Flagey est née il y a près de vingt ans. Il allait dès lors de soi que l’institution organise un concert à l’occasion des 75 ans du musicien, qui, ayant reçu carte blanche, a décidé de proposer un line-up étonnant : deux pianos, deux batteries, une trompette et bien sûr une guitare, jouée par lui-même.

La sélection des morceaux est tout aussi originale : ceux qui figuraient sur son premier disque sont passés en revue, ainsi que des oeuvres plus récentes et certaines reprises.

À l’écoute de l’album, on est frappé par l’esprit juvénile qui nous fait immédiatement oublier la génération à laquelle il appartient.

Voilà un Philip Catherine dans toute son authenticité, attachant, sans prétention, généreux, plein d’esprit et inspirant. Un musicien passé maître dans l’art de l’émotion raffinée. »

Personnel :

Philip Catherine : guitar

Nicola Andrioli : piano & synthé

Bert Van Den Brink : piano

Bert Joris : trompette

Philippe Aerts : contrebasse

Nicolas Fiszman : guitare & basse

Antoine Pierre : batterie

Gerry Brown : batterie

Isabelle Catherine : voix

75 [Live at Flagey] est un Hit Couleurs Jazz.

– “ Linger Awhile  ”par la chanteuse Américaine Samara Joy.

« Attardons-nous un peu », (Linger While) sur le phénomène Samara Joy !

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été autant enthousiasmé, à l’écoute d’une chanteuse de Jazz…

Samara Joy a le Jazz ancré en elle et maitrise totalement son sujet. Elle possède avant tout une voix, et quelle voix !! Une voix de velours et une tessiture incroyable. Je me pose encore la question : comment peut-on posséder une telle maturité artistique et une telle technique à 22 ans seulement ? La réponse réside sans doute dans l’héritage familiale de ses grands-parents et surtout l’héritage paternel. Mais pas que, le travail et le perfectionnement au sein d’écoles prestigieuses y sont sans doute pour beaucoup.

Après un premier opus, qui laissait présager une suite prometteuse,(lire la chronique d’Alain Tomas à ce propos) voici le deuxième album de Samara Joy : Linger Awhile, nous offrant 10 titres (essentiellement des standards) de toute beauté. Elle est entourée de musiciens exceptionnels, Pasquale Grasso (guitare), Ben Paterson (piano), David Wong (contrebasse) et Kenny Washington (batterie).

Samara Joy, pour son deuxième opus de jazz vocal frappe encore très fort.

Marchant dans les pas des grandes légendes comme Ella Fitzgerald, Nina Simone, Billy Holiday, Sarah Vaughan et Nancy Wilson (c’est dire) Samara possède déjà sa propre signature vocale, sans tentation de plagier ni d’imiter.

Emballé du premier au dernier morceaux, j’ai comme le sentiment que Samara va vite devenir le fer de lance des chanteurs et chanteuses de Jazz et bénéficiera d’une reconnaissance mondiale.

Nous sommes face à une vraie « Jazz Lady » et face à un vrai phénomène. Ses interprétations de « I’m confessin » ou « Round Midnight » risquent de provoquer chez vous chères auditeurs de Couleurs Jazz Radio, des frissons d’émotion. Les titres « Sweet Pumpkin » et « Linger Awhile » risquent de vous emporter dans un swing juste.

Durant tout le déroulé de l’album, cette grande performance vocale, alternant ballades et morceaux plus rapides, atteint presque la perfection !

À 22 ans seulement (je me répète) !!!

Vous pouvez saisir la chance de la voir (ou de la revoir puisqu’elle fut programmée par Couleurs jazz pour le Festival Jazz in Noyon où elle remporta évidemment un succès tout à fait mérité), lors de sa prochaine tournée en France.

En voici les dates pour octobre 2022 :

14 octobre – Jazz sur Son 31 à  Toulouse

15 octobre – Nancy Jazz Pulsations à Nancy

17 octobre – Opéra National de Bordeaux

18 octobre – Théâtre du Cormier à Cormeilles-en-Parisis

20 octobre – Maison de la Culture de Clermont-Ferrand

21 octobre – Métropole Jazz Festival à Nimes

25 octobre – New Morning à Paris

Chroniqué par Thomas Houbron pour Couleurs Jazz.

Linger Awhile est un Hit Couleurs Jazz

– « Live At The Detroit Jazz Festival » par Wayne Shorter, Terri Lyne Carrington & Esperanza Spalding

Le 3 septembre 2017, les participants au festival de jazz de Détroit ont eu la chance d’assister à un concert unique. Il s’agissait d’un super band de jazz multigénérationnel.  Un quartet magistral composé de Wayne Shorter, Terri Lyne Carrington, Esperanza Spalding et Leo Genovese.

Vous pouvez aujourd’hui, auditrices et auditeurs de Couleurs Jazz Radio en profiter également, puisque l’album est en sélection sur votre radio préférée.

Terri Lyne Carrington se souvient : « Nous avons répété certains thèmes plus tôt dans la journée, mais la préparation provenait vraiment de nos vies et de nos expériences profondes les unes avec les autres. » En d’autres termes, quatre vies de concerts aux quatre coins du monde réunis là. Le quartet a fonctionné comme si ils jouaient ensemble tous les jours depuis des années. La magie du jazz.

Qu’il s’agisse de la composition de Shorter et Spalding « Endangered Species » (qui explore plusieurs humeurs et est remplie d’explorations de forme libre), de la ballade réfléchie de Milton Nascimento « Encontros e Despedidas« , de « Drummers Song » de Geri Allen choisi pour la Couleurs Jazz Week, ou de l’obsédant « Midnight In Carlotta’s Hair » de Shorter, les interprétations du quartet sont toujours imprévisibles.

A noter l’interaction en le jeu de Wayne Shorter, avec la voix d’Esperanza Spalding sur plusieurs des morceaux du disque. est d’un tout autre niveau. Les longues tonalités passionnées de Spalding, notamment sur « Someplace Called ‘Where » du saxophoniste, font écho au style de Shorter, et son chant sur certains autres morceaux donne au groupe le son d’un quintette à deux cors.

Terri Lyne Carrington pour situer son niveau, a commencé à jouer de la batterie à l’âge de sept ans, s’est produit avec le pionnier du jazz Clark Terry à dix ans et a obtenu une bourse d’études au Berklee College of Music à onze ans. « J’ai joué avec Wayne Shorter depuis l’âge de 21 ans et il est mon mentor musical et spirituel. Ces dix dernières années, j’ai également beaucoup joué avec ma sœur, Esperanza Spalding, ainsi qu’avec Leo Genovese, deux musiciens incroyablement talentueux. Je suis au-delà de l’excitation que ce concert spécial au Detroit Jazz Festival en 2017 ait été capturé et soit maintenant partagé avec les auditeurs du monde entier. »

Esperanza Spalding a commencé à jouer du violon dès son enfance et, à l’âge de cinq ans, elle se produisait avec la Chamber Music Society of Oregon. Après être passée à la basse, elle a chanté dans un groupe de rock local, a étudié à l’université d’État de Portland et au Berklee College of Music, et a sorti son premier album, Junjo, en 2006.  Sa percée a eu lieu avec son sensationnel deuxième album, Esperanza, en 2008, et en 2011, elle a remporté le très convoité Grammy Award du meilleur nouvel artiste.  Depuis, elle a joué avec… tout le monde ou presque.

À propos de ce concert Spalding la nuit où elle a joué avec Shorter, Carrington et Genovese, Spalding déclare : « cette nuit-là à Detroit, lorsque nous nous sommes sentis décoller musicalement, j’ai appris une autre définition du vol, de la construction en vol, et du « nous« .

Leo Genovese est né en Argentine, a commencé à jouer du piano à l’âge de cinq ans et a étudié à l’université de Rosario et au Berklee College of Music. Il a enregistré ses premiers albums en 2003 et à enregistré avec Esperanza Spalding en 2005, une association qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Il confie : « Wayne, Terri Lyne et esperanza sont des super-héros musicaux en tous lieux et en tous temps. Pouvoir partager le son, apprendre d’eux et les sentir comme des amis est une bénédiction. »

Wayne Shorter résume le concert de Détroit à sa manière : « Avec le mélange de personnes – hommes et femmes, diverses ethnies et origines – nous avons parfois fait des choses qui sonnent plus grandes que nous quatre, avec une approche plus orchestrale… Les auditeurs peuvent reconnaître que nous sommes tous différents – et au fondles mêmes.« 

Un album qui est une pierre du monumentr de l’Histoire du Jazz en sélection sur Couleurs Jazz Radio.

Personnel :

Wayne Shorter : Saxophones tenor et soprano

Terri Lyne Carrington : batterie

Leo Genovese : Piano et claviers

Esperanza Spalding : bass & vocals

– « Triptyque » par Marcel Ponseele, Jean-Paul Estiévenart, Anthony Romaniuk and Il Gardellino ;

Une musique hybride très élégante, intemporelle, entre classique, très classique même ( !) avec une touche de couleurs Jazz.

Un album qui mérite d’être dans la sélection Couleurs Jazz Radio tellement ses couleurs sont éclatantes d’une beauté inouïe.

Il faut dire que l’on part de partitions signées Jean-Sébastien Bach… Et qu’à partir de là on est dans ce qui se fait de mieux en matière de compositions depuis plusieurs siècles, n’est-ce pas ?

L’originalité ici est d’introduire de fulgurantes et inspirées improvisations signées du trompettiste très reconnu de nos services : le maestro Belge, Jean-Paul Estiévenart.

Il est entouré de la crème des connaisseurs et interprètes de Bach en Europe :  Marcel Ponseele au hautbois, Anthony Romaniuk au clavecin à l’orgue et au piano et Sam Gerstmans rompu à l’univers du jazz à la contrebasse. Et pour compléter, l’ensemble Il Gardellino, sublime.

Jean-Paul Estiévenart,  passionné de Bach et de musique baroque également, admire le hautboïste Marcel Ponseele, depuis des années. Leur rencontre semble naturelle : ils se ressemblent et s’accordent donc parfaitement.

Ils parlent la même langue musicale qui vient du coeur. 

Ensemble, ils vont mettre au point un répertoire basé sur l’oeuvre de J.S. Bach, l’arranger quelque peu, le ponctuer d’improvisations et y ajouter une composition baroque signée du trompettiste et interprétée par l’ensemble. 

Le contrebassiste jazz Sam Gerstmans, qui partage la scène avec Jean-Paul depuis des années, se fond dans l’aventure baroque avec une aisance déconcertante. 

Le claveciniste, organiste et pianiste Anthony Romaniuk, habitués des deux mondes, jazz et baroque, est parfait pour ce répertoire hybride. 

Le triptyque est habituellement une œuvre peinte ou sculptée en trois panneaux. A écouter avec cette image en tête des «  panneaux ouverts.

Le volet de gauche intitulé « La Misère » esquisse la vallée des larmes, le volet de droite « La Transition » dépeint un changement dans la vie quotidienne -n’y voyez aucune allusion politique- et le panneau central « La Transfiguration » les couleurs vives de la félicité transcendentale.

L’album sorti sous le label Fuga Libera a été enregistré dans le studio 4 de Flagey par Aline Blondiau. Il est dans les bacs et dans Couleurs Jazz Radio depuis le 24 septembre 2022. 

Personnel :

Jean-Paul Estiévenart : trompette

Marcel Ponseele : hautbois

Sam Gerstmans : contrebasse

Anthony Romaniuk : clavecin, orgue et piano

Plus :

« El Gardellino Ensemble » flûte, violons, viole et violoncelle.

« Triptyque “est un Hit Couleurs Jazz.

– « Finding Light » par Jeff Denson, Romain Pilon And Brian Blade ;

Le Berklee College of Music de Boston, célèbre pépinière du jazz actuel a encore une fois permis la rencontre de trois musiciens de premier plan.

Un trio guitare, contrebasse, batterie, encore me direz-vous ?

Les 3 amis avaient déjà signé un album ensemble au titre prémonitoire : « Between Two Worlds « en 2019. Ensuite vint le Covid et donc un travail résumé aux compositions. « Finding Light » est ce retour à la lumière des studios et des salles de concerts, aux conversations animées et souvent joyeuses à trois, à des pulsions de vie.

Cette sortie de dix titres sont des compositions de Jeff Denson et de Romain Pilon

Le premier morceau, « Daily Jubilee of Dancing Herbie D.« , est l’un des six originaux composés par Denson. (Il est le choix pour l’émission Le Best of de La Couleurs Jazz Week).

Il s’agit d’un morceau dont le tempo exprime la joie d’être en vie, ensemble, avec un parfum rythmique qui évoque la Nouvelle-Orléans. Les autres compositions expriment comme le morceau-titre « Finding Light« , le retour vers la lumière.

Deux morceaux sont inspirés par des chiens, le premier déjà cité et dont la matière inspirante fut le chien de Denson et « This Way Cooky « , signé Romain Pilon au groove enjoué.

Bref, un album que nous recommandons fortement, surtout les jours de pluie ou de légère tristesse. C’est bien mieux et plus sain que des pilules antidépressives.

Personnel :

Romain Pilon : guitare

Brian Blade : batterie

Jeff Denson : contrebasse

« Finding Light » est bien évidemment en sélection sur Couleurs Jazz Radio.

– « Inviting» par le trio Per Møllehøj, Richard Andersson & Jorge Rossy ;

Voici un melting pot Européen : Le contrebassiste Islandais Richard Andersson invite le guitariste danois Per Møllehøj, et le très talentueux batteur Espagnol Jorge Rossy (batteur du fameux trio de Brad Mehldau).

J’ai tendance à penser qu’un album réussi, à mon humble avis, est un album que je réécouterai et auquel j’associe la musique, aux couleurs et aux « ambiances » de chaque saison. (Vous me suivez ?)

Et c’est exactement ce qui s’est passé quand j’ai écouté « Inviting ». C’est donc un pari gagné pour ce trio, qui nous propose un Jazz feutré, sincère, tout en technique et en douceur. On se croirait presque à New York et pourtant, cet opus a été enregistré au studio « The Village Recording » de Copenhague. C’est vrai que l’esprit des Jazzmen américains ayant choisi la capitale Danoise pour refuge y flotte toujours.

Maitrisant les silences, le dialogue entre la guitare, la contrebasse et la batterie est limpide et élégant. La très grande maitrise technique des trois musiciens ne vient en aucun cas masquer leur créativité et leur talent. Un très bon disque-hommage aux géants du jazz, où la guitare vient prendre parfois la place du piano.

Chroniqué par Thomas Houbron pour Couleurs Jazz.

Personnel :

Per Møllehøj : guitare

Jorge Rossy : batterie

Richard Andersson : contrebasse

– « Bordeaux Concert » par le pianiste Keith Jarrett ;

Avoir entre les mains, un album live de Keith Jarret, est une émotion, un plaisir le plus souvent et… toujours un questionnement. C’est presque de façon cérémoniale que l’on va écouter ledit album. C’est comme déguster un grand cru de bordeaux ou admirer l’œuvre d’un grand maitre de la peinture : on prend son temps, il y a tout un cérémonial au moins psychologique qui s’opère…

« Bordeaux Concert » c’est le dernier concert du capricieux maestro en France. L’album fut enregistré à l’Auditorium de l’Opéra National de Bordeaux, en 2016. Le résultat est brillant. Keith Jarrett délivre ce soir-là,  une prestation de très haut vol.

A la frontière entre jazz et musique classique, (ligne que Keith a toujours suivie tout au long de sa carrière,) sa prestation en solo, nous embarque dans une musique sophistiquée où l’insolite tutoie le merveilleux. Qui en eut pu douter ?

Malgré ses 77 ans et ses problèmes de santé d’alors devenus depuis un empêchement, il franchit des barres placées très haut.  

Il ne faut pas s’attendre à du swing ou de la pulse, mais préparez-vous plutôt a à une parenthèse pianistique et musicale…l’oreille doit être aux aguets et la concentration à son maximum.

Une comparaison facile pourrait être faite avec l’album de jazz du même auteur, le plus vendu à ce jour, « The Köln Concert ».

Après un morceau d’ouverture de plus de 12 minutes, très dissonant, ou Jarrett nous propose une improvisation free, presque contemporaine, nous voici emportés pour 12 titres d’une splendeur dont lui seul a le secret. Il triture son piano, il nous propose ses idées et expose son œuvre. Un titre Gospel et un titre Blues viennent nous rappeler les racines Jazz de son jeu. Même si on est loin du « Jazz traditionnel », nous sommes face à un enregistrement d’une très grande richesse musicale. Des morceaux d’une mélancolie douce, avec lesquels Jarrett va chercher à faire ressurgir tant  d’émotions chez son auditoire.

Les « sons » de scat, de souffle, et de voix, émanant de Keith Jarrett, pendant qu’il joue nous rappellent à quel point il est profondément entré dans son monde intérieur. C’est presque une souffrance et cela demande au cerveau une concentration extrême.

Il faut souffrir pour être beau, et oui Monsieur Jarrett vous êtes beau, votre œuvre est belle.

Cher Auditeurs et auditrices, je vous conseille ce superbe live.  Mais un conseil en valant un autre : prenez votre temps, choisissez votre moment et préparez vos oreilles…

Chroniqué par Thomas Houbron pour Couleurs Jazz

– «Streets » par Etienne Manchon Trio ;

Après un premier album, Elastic Borders sorti en  2019, et toujours en sélection sur Couleurs Jazz Radio, Etienne Manchon et son trio nous proposent leur nouveau projet, Streets.

Le trio classique piano, contrebasse, batterie n’est pas un clône de plus dans ce type de configuration. L’originalité des compositions, des mélodies léchées, des couleurs parfois rock et musiques de films délivrent 12 titres, 12 images de nos rues, de nos boulevards et de la ville en général.

Beaucoup d’interplay ressort à l’écoute de ce bel album à la facture soignée. Il faut souligner que la directions artistique  est assurée par l’illustre Pierre de Bethmann.

Personnel :

Etienne Manchon : piano, rhodes, compositions

Clément Daldosso : contrebasse  

Théo Moutou : batterie

Invités :

Félix Robin : vibraphone

Illiès Ferfera : saxophone alto

Adrien Dumont : trompette & bugle

Jeanne Le Goff : violon

Estelle Besingrand : violoncelle

Streets est en sélection sur Couleurs Jazz Radio depuis sa sortie, le 23 septembre 2022.

– « My Days in Copenhagen » par Jean-Pierre Como trio ;

My Days in Copenhagen”, encore un trio piano, basse, batterie me direz-vous.

En effet ! Mais pas n’importe lequel attentives auditrices érudits auditeurs de Couleurs Jazz Radio. Oui nous écoutons déjà Jean-Pierre Como depuis la création de votre radio adorée avec son album Express Europa, par exemple.

Mais là, le pianiste sponsorisé par la maison Steinway est allé chercher ses acolytes dans la deuxième capitale du jazz en Europe, à savoir Copenhagen.

L’élégante classe que cette rythmique ! Thomas Fonnesbaek à la contrebasse et Niclas Campagnol à la batterie vous emportent à l’écoute de standards que nous aimons particulièrement, comme « You and the Night and The Music » retenu pour ce Best of de la Couleurs Jazz Week. Ou « You don’t know What Love is » « Stella By Starlight” et le magnifiquement “Triste” d’Antonio Carlos Jobim.

Jean-Pierre Como s’exprime sur ces choix : « Notre point commun, c’est qu’on a tous en tête les mélodies des standards, des morceaux d’une beauté rare, qui titillent notre inspiration et nos improvisations. C’est la raison qui m’a poussé à aller vers ce répertoire, un terrain de jeu incroyable que nous voulions partager et offrir ».

La mélodie mais aussi le rythme et l’harmonie y sont omnipréents tout au long de ces 10 pistes, dont la dernière, « Starry Sea «  est une composition de Jean-Pierre Como, pour notre bonheur.

« My Days in Copenhagen » est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.

Personnel :

Jean-Pierre Como : piano

Thomas Fonnesbaek : contrebasse

Niclas Campagnol : batterie

– « Walls Made of Glass  » par la pianiste Canadienne Gentiane ;

L’esthétique impressionniste, l’approche improvisée et la rythmique du jazz.

Gentiane MG perçoit la musique comme étant avant tout un puissant moyen d’expression. Ses compositions se déploient dans un univers personnel contrasté qui incorpore l’esthétique impressionniste à l’approche improvisée et la sensibilité rythmique du jazz contemporain. Pour ce faire, elle se joint au bassiste Levi Dover et au batteur Louis-Vincent Hamel, deux voix importantes du jazz canadien.

D’un point de vue plus personnel, son récent répertoire est né d’une longue recherche de sens. « Pour exprimer de quoi il est question dans cet album, j’aime utiliser une image : Si j’ouvre une lumière au milieu du jour, je ne la remarquerai probablement pas. Si j’ouvre la même lumière au milieu de la nuit, mes yeux et ma conscience seront inévitablement attirés par sa lueur. Chacun des moments qui ont inspiré la musique de Walls Made of Glass est comparable à cette lumière, ils ont été rendus perceptibles par contraste avec la noirceur ambiante » explique Gentiane.

Lire la suite de la chronique de notre partenaire Claude Thibault de SortiesJazzNight.com

Personnel :

Gentiane mg : piano & compositions

Levi Dover : bass

Louis-Vincent Hamel : drums

– « Artifact » par la pianiste Canadienne Kate Wyatt ;

Mystérieuse et envoutante sont les premiers mots qui viennent à l’esprit à l’écoute des compositions de la pianiste canadienne Kate Wyatt. Encore inconnue dans nos contrées, elle nous livre en quartet un joli bouquet de signatures personnelles mises en valeur par des acolytes inspirés et audacieusement virevoltants.

Très à l’aise devant son clavier, la montréalaise a déjà domestiqué ses touches en bonne compagnie : Kenny Wheeler, Yannick Rieu, Christine Jensen, Itamar Borochov, Ranee Lee, Al McLean, Don Thompson et l’Orchestre national de jazz de Montréal (ONJ). Elle fait également partie du Joe Sullivan 11tet et du Adrian Vedady Quartet. La critique canadienne n’hésite pas à la comparer à Fred Hersch et autre Brad Mehldau, c’est dire…

Kate Wyatt : piano, compositions
Lex French : trompette
Adrian Vedady : contrebasse
Jim Doxas : batterie

Lire la suite de la chronique de l’admirable Jean-Michel Schlosser sur Couleurs Jazz Media.

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