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À Langourla, petite commune des Côtes d’Armor (530 habitants) se déroule depuis 1996 un festival qui se tient pendant 3 jours sur un site spectaculaire, une ancienne carrière de granit, aujourd’hui nommé Théâtre de Verdure.

Pour cette 24ème édition, pas de révolution dans la forme. Les rendez-vous habituels sont au programme :

-le Tremplin Blues Jazz Amateurs (le gagnant assure l’ouverture du festival l’année suivante),

-la Master-Class, animée cette année par Sébastien Giniaux autour de la guitare manouche,

-les Concerts Gratuits de début de soirée,

-Deux Concerts par Soir au Théâtre de Verdure

-les Jam-Sessions au pub Le Narguilé avec la participation des artistes programmés en soirée et tout musicien désireux de « se frotter aux vedettes ». Cette année, les jam-sessions étaient animées par Dexter Goldberg.

Et c’est le duo Sébastien Giniaux-Chérif Soumano qui ouvre le bal au théâtre de Verdure. Le dialogue entre la kora et la guitare nous fait voyager entre deux continents , deux cultures grâce à ces deux musiciens virtuoses. Magie du son et des lumières, surprise du live avec une corde de la guitare qui casse, laissant libre cours à une superbe improvisation de Chérif Soumano.

La deuxième partie de soirée nous a permis de réentendre les frères Belmondo à nouveau réunis depuis ce début d’année. Eric Légnini, Sylvain Romano et Tony Rabeson en sont les piliers rythmiques. Hommage à Yusef Lateef en début de concert avec une introduction de Stéphane à la conque.

Hommage à Elvin Jones ensuite, inscrivant ainsi ce début de concert dans un univers très coltranien. Son magnifique de Stéphane au bugle et de Lionel au sax ténor, la section rythmique, mais pas que, au diapason, son et éclairage au top . Manquaient juste quelques degrés celsius, à la fin de ce concert !

La deuxième soirée au théâtre de Verdure débute avec le quartet de Claire Michael, multi-saxophoniste (ténor, soprano, alto sur un morceau), flûtiste, chant . Entourée de Jean-Michel Vallet au piano, de Patrick Chartol à la basse et Zaza Desiderio à la batterie, Claire Michael délivre une musique aux climats variés et originaux. L’ombre de Coltrane est aussi présente ce 2ème soir, ainsi que la voix de Martin Luther King. Les 4 musiciens sont pleinement investis dans ce programme. Patrick Chartol et Zaza Desiderio nous gratifient de chorus de très haute volée. « L’instant du bonheur », c’est le titre du dernier opus de Claire Michael. C’est l’univers de cet enregistrement qui nous a été présenté. Plus qu’un instant de bonheur.

En seconde partie de soirée, c’est le quartet du tromboniste brésilien Raul de Souza qui prend possession de la scène. Raul de Souza, 85 ans, figure emblématique de la musique brésilienne et considéré comme l’un des plus grands trombonistes de jazz, a joué avec Sergio Mendes, Milton Nascimiento, George Duke, Sonny Rollins, et récemment avec Ron Carter…. Bref une légende vivante du Jazz à Langourla !

Remarquablement entouré par ses jeunes compatriotes, Leonardo Montana au piano, Glauco Solter à la basse et Mauro Martins à la batterie, il nous a présenté une bonne partie de son dernier album « Blue Voyage » où figurent ses nouvelles compositions. Musicalité, virtuosité, générosité…où la limpidité de Raul, son aisance alternent avec les envolées de ses compagnons. Remarquable Glauco Solter qui dansera avec sa basse pendant tout le concert, le sourire accroché aux lèvres traduisant son réel bonheur d’ être sur scène pour interpréter cette musique. Pour le dernier morceau, Raul prend le ténor et démontre également toute son aisance avec cet instrument lors d’un chorus sur « Equinox » de Coltrane (encore lui!). Le rappel verra le retour sur scène de Claire Michael et de Zaza Desiderio venant s’ajouter aux musiciens brésiliens. Standing ovation !

Les Doigts de l’Homme assurent la première partie de la troisième soirée. A partir d’un répertoire original composé de multiples influences, gitane bien sûr, mais aussi issues des Balkans, d’Afrique, flamenco….le quintet distille le plus souvent une musique du monde, festive, soutenue par des arrangements et des chorus de qualité. Le guitariste Benoit Convert se montre excellent à cet exercice. L’humour ravageur et pince sans rire d ‘Olivier Kikteff anime les liaisons entre les morceaux.

Il revient à Sara Lazarus de clôturer cette 24ème édition. Pour ce faire, elle est entourée d’une dream team : Messieurs Alain Jean-Marie au piano, Gilles Naturel à la contrebasse et Philippe Soirat à la batterie. Le swing est omniprésent et Sara égrène les standards faisant références à ses mentors.

Plus que les scats et chorus de Sara qui ne m’ont pas pleinement convaincu, c’est l’interprétation des thèmes avec sa voix sobre et claire et la place qu’elle a laissée à ses compagnons qui ont emporté mon adhésion.

A l’issue de ce dernier concert, Marie-Hélène Buron, présidente de l’association qui organise le festival, clôt cette édition et donne rendez-vous pour le 25ème anniversaire de ce festival l’an prochain. L’édition 2020 devrait réserver des surprises.

Jazz in Langourla

 

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