« No never Nevers » disent ceux qui ne sont jamais venus au festival automnal de cette ville moyenne de Bourgogne, traversée par la Loire.
Ceux qui ont assisté — ne serait-ce qu’une fois — à un concert de D’jazz Nevers Festival disent tous, soit comme Schwarzy dans « Terminator 1 » : « I’ll be back ! », soit comme McArthur dans le Pacifique : « I shall return ! ». C’est vous dire si ce festival de jazz est riche et intéressant.
Le premier groupe du mardi 12 novembre, vers midi, « Not only a trio », joue tout doux et archi-mélodique un petit air répétitif : alto (Guillaume Orti) et ténor (Olivier Py) en une sorte de contrepoint assez joli tandis que le batteur-leader-compositeur, Adrien Desse, œuvre aux mailloches et /ou archet sur le bord des cymbales. Puis l’alto passe au baryton et ça pulse davantage genre free assez intello, d’autant que le ténor passe au soprano. Les titres des morceaux — comme celui du « projet » (car c’est une « création ») — sont assez bobo : « sur le fil », « à l’envers de l’endroit » … et comme les bobos ne me plaisent guère et que j’ai faim, j’écoute deux morceaux puis je me tej au catering.
Et j’en profite pour (ré)exposer mon point de vue sur les « créations » et les « projets » en jazz : ce sont des notions inventées par les institutions bailleuses de fond.
Or, en jazz, me semble-t’il, TOUT est création s’il y a de l’impro. Quant aux « projets », c’était quoi le projet de Lester Young ? Jouer ! de Duke ? Jouer ! de Bird ? Jouer ! de Mingus ? Jouer ! Et pareil pour Rollins, Trane, Ornette… : jouer et nous ravir les oreilles, voire nous pousser à danser.
Alors quand je vois les mots « projet » ou « création », a priori je change de trottoir, comme quand je vois « vu à la télé » ou « déjà 3 milliards 259 millions d’exemplaires vendus » dans une échoppe quelconque.
L’après-midi du mardi, après la substantifique et nécessaire sieste, ont lieu quelques concerts régionaux entre autres Normands (c’est chez moi, ça : ça m’appartient et le premier qui y touche…).
Le premier groupe est un trio piano/basse/batterie (Antoine Bouchaud/Clémence Gaudin/Martin Mabire) for-mi-dable, qui s’appelle, Black Pantone (apparemment c’est la mode des titres en US/UK).
La bassiste commence tout doux puis le pianiste égrène un joli petit arpège qui, boosté par la paire rythmique, devient une magnifique mélodie un brin médiévale.
Le morceau suivant est également très beau et mélodique avec de sacrées nuances au piano et à la batterie et une contrebasse grave et pulpeuse qui déroule la walking bass avec une profonde sérénité assez-beaucoup confondante-convaincante.
D’aucuns diront qu’on est dans la joliesse. Ils sont pas jolis : c’est juste TRES BEAU, bord… (s’cuse my vulgarity).
Pas la moindre partoche ! Et ce sont des Normands et jouer à Nevers ça leur botte…
Après deux compos du pianiste c’est au tour du batteur de tremper sa plume dans un miel gouleyant, drèt en goût et long su’ la langue (c’est comme ça qu’on qualifie cheuz nous, en Normandie, eul bon cid’ ‘cré vingt diouss!).
La bassiste y va de son beau solo dans les graves de sa « grand-mère » tandis que le drummer fait péter la polyrythmie crépitante.
Le morceau suivant (de Clémence) est tellement enjoué qu’on a du mal à comprendre que le public nombreux reste assis.
On dirait un standard des 50’s, tout guilleret sorti du cerveau et du cœur d’un hardbopper cool.
Et Antoine Bouchaud, le pianiste est clairement le fils naturel du couple Wynton Kelly/Eddie Costa (vue sa main gauche dans les graves du clavier).
Non mais, franchement, quel est le petit génie qui a eu l’idée d’amener ces fa-bu-leux jeunes descendants de William ze Conqueror sur les bords de la Loire, le seul fleuve sauvage qu’il nous reste dans notre Hexagone ?
Ce « petit génie » c’est évidemment Denis Le Bas, le boss de Jazz sous les pommiers (JSLP pour les intimes), qui est présent et pas peu fier à Nevers.
Guillaume Ier, je le rappelle à ceux qui sont nuls en histoire-géo, a traversé la Manche pour foutre la pâtée aux Rosbifs et leur apprendre les bonnes manières.
Dans sa grande générosité (typiquement normande) il leur a filé « conter fleurette » qui est devenu « flirt » en Angliche, et les deux devises du Royaume-Uni qui sont écrites en Français (eh oui !): « Dieu Est mon droit » et « Aux Niçois qui mal y pansent ». Je blague : c’est bien sûr « Honni soit qui mal y pense ».
Fermez le ban… de sardines qui sillonnent en bancs compacts les eaux froides de la Manche (et il ferait beau voir, Simone, qu’elles fussent tièdes ou, pire, chaudes).
Le pianiste débute tout seul le morceau qui suit dans la table d’harmonie du piano, bientôt suivi par la paire rythmique quand il revient aux touches.
C’est un morceau lent et doux où les nuances de dynamique et de vitesse sont incroyablement dominantes, ce qui en fait un petit chef d’œuvre.
Et le morceau d’après c’est le contraire (stylistiquement parlant) : un déboulé plein gaz sur une foutue piste noire où ça slalome grave et syncop’hey, allez-y les gras, la fille, on vous suit à la trace que vous laissez dans la poudreuse harmonico-mélodico-rythmique.
Et quand ça se calme avec Clémence à l’archet, en bonne amazone zen qui ne rate jamais sa cible et le batteur switche aux balais tandis que le piano fait un petit truc répétitif en accords dans le médium de son clavier. Puis ça re-swingue grave puis c’est fini et ça faich tout l’monde, ma pomme (normande) en premier.
Aller écouter le 2ième groupe de l’après-midi (des Bourguignons qi s’appellent SuperChevReuil) après ça, c’est hachement hard ! J’y vais 10 mn, en partie parce que le guitariste est gaucher (comme moi, à la guitare, la basse électrique et au tir à l’arc seulement). Mais ça joue trop fort, trop binaire et avec trop peu de nuances à mon goût. De plus, il n’y a pas de sièges dans la seconde salle du Café Charbon et c’est pas à mon âge que je vais jouer du piano (euh, du laptop plutôt) debout !
Bon, le troisième groupe, je l’ai totalement zappé parce que j’ai fumé et tapé la discut’ avec Brice, un des deux barmen (avec César) du Café Charbon. Tant pis (pour moi ou pour eux ?). Après ça j’ai été manger avec Vincent Mahey (l’ingé-son, qui fait le son du trio de Sophia Domancich, qui joue le soir du mardi 12/11 au Théâtre municipal) puis j’ai retrouvé Mark Helias et Eric McPherson, le bassiste et le batteur du même trio, que je n’avais pas vus depuis des années. Moult bizoos, claques dans le dos (Rémi Fassolle était pas là), échange de blagues et so nice to see U again…
Ce trio majeur débute par un petit morceau tout joyeux où le piano et la contrebasse déroulent le même petit motif à l’unisson, bientôt rejoints par Eric, qui est l’un des plus terrifiants rythmiciens-mélodistes de la foutue planète Terre (Mars, je sais pas : j’y suis jamais été — ni hiver, d’ailleurs). Ce que fait Eric derrière (ou à côté de, plutôt) ses deux acolytes est proprement hallucinant d’invention polyrythmico-mélodiste. Et quant Markpasse à l’archet sur le deuxième morceau, Eric continue d’envoyer la purée douce aux mailloches.
Puis revient, en piano + basse pizzicato, un petit thème doucement répétitif soutenu par un drumming d’une telle finesse que je ne peux même pas en parler.
La plupart des compos sont de Sylvia, et ça s’entend. Mais les deux autres zicos sont en tournée avec elle, donc ils ont eu tout le temps de peaufiner ce répertoire dont le projet s’appelle « Wish », et ce n’est pas du wishful thinking (prendre ses désirs pour des réalités, en rosbif/hamburger).
Sophia n’est pas une virtuose adepte de l’épate. C’est une très grande pianiste-mélodiste à la science harmonique affutée mais jamais démonstrative, contrairement à certains… suivez mon regard.
C’est une femme, mais on s’en fout car elle ne revendique pas cette féminité dont se gargarisent les wokes et autres adeptes des gender studies amerloques. Elle sait par ailleurs très bien choisir ses partenaires, souvent des hommes pas du tout dominateurs.
D’ailleurs elle vit avec l’un des plus grands batteurs mondiaux de sa génération : Simon Goubert, parallèlement pianiste-claviériste et plongeur sous-marin, ce qui veut tout dire.
Là, elle a lancé le trio dans une dérive free toujours mélodique, qu’elle enchaîne par une belle suite d’accords ludiques et syncopés.
Car — j‘oubliais de vous le dire — elle a aussi de l’humour. Ce trio est l’un des plus intéressants qu’il m’ait été donné d’entendre ces dernières années.
Je sais qu’ils vont bientôt enregistrer et répandre ainsi la bonne parole du grand bon jazz sur toute la foutue planète.
Le morceau suivant débute par un solo absolu de Mark, rejoint par quelques rares accords du piano. Un solo d’une sérénité absolue et magistrale. Eric a momentanément quitté la scène puis revient écouter sa partenaire puisqu’elle solotte seule un moment avant que les deux autres ne la rejoignent.
La suite du morceau vous a un petit côté hardbop-cool proprement enivrant et on se dit un moment que ce trio est le plus beau du Monde (occidental, au moins — ça fait longtemps que j’ai pas mis les pieds en Asie, Afrique, Océanie).
Dans ce qui suit, avec des harmonies enchanteresses, c’est une très belle mélodie d’un lyrisme tel qu’Eric se met aux balais, sur lesquels il chausse les babouches du feu grand Ed Thigpen, son père adoptif.
Le solo de Mark, qui suit, est si tendre qu’on en fond de plaisir et quand il accélère en bondissant souplement, on bondit avec lui à en tomber de son siège.
Sophia crée le suspense par une petite phrase en tension harmonique qui se résout par une gerbe d’accords et arpèges magnifiques en solo absolu. C’est une sorte d’hymne religieux-païen calme et les notes perlées qui le prolongent sont d’une limpidité sidérante.
Oh, lordy lord, have mercy on poor me et les autres nombreux spectateurs aussi, les pauvres, pieds et poings liés que nous sommes, au chaud au pied de la scène ou dans les loges du Théâtre de Nevers en cette nuit de novembre à peine frisquette.
Puis viennent des accords sombres et répétitifs dans le médium grave du clavier tandis que la contrebasse chorusse et que la batterie crépite doucement. Puis Eric prend le premier court solo de batterie de ce concert démoniaquement angélique qui nous mène dans la stratosphère musicale où crèchent ces créatures ailées qui — soi-disant — n’ont pas de sexe. Mais chacun sait qu’elles fricotent (platoniquement ?) avec les neuf muses du panthéon grec ancien.
Et quand Mark reprend l’archet suivi par une Sophia harmoniquement et tendrement enveloppante, on voit s’ouvrir les portes du paradis des jazzfans, et tout simplement des amateurs de belle(s) musique(s) dont une assez grande portion se trouve (y’a pas d’hasard !) à Nevers ce soir-là.
Les autres font ce qu’ils veulent. On est en démocratie (même sous Micron 1er) ! Ce morceau — peut-être le dernier car ça fait une heure et ½ qu’ils jouent — est aussi très beau et dansant (comme d’habitude, a-t’on envie d’ajouter, tant ces trois-là nous ont habitués à la top de chez top qualité acoustique).
En rappel, un thème de Sophia que je connais bien mais dont j’ai oublié le nom et que je n’ai évidemment jamais ouï joué par ce trio. Il est plein de fougue, de joie, de sève et il emporte tout — dont notre adhésion — sur son passage, et ce sans aucune précipitation dans la souple vélocité.
Et, bon, je vous la fais courte : ce trio est clairement ce qui se fait de mieux des deux côtés de l’Atlantique et au milieu de l’océan. Et les baleines et autres cétacés — sans parler des skippers du Vendée globe — qui ne peuvent pas les écouter à Nevers souffrent horriblement et vont encore en chier un bout de temps jusqu’à ce qu’ils puissent casser leur tirelire et acheter le skeud que ce trio va enregistrer asap avec Vincent Mahey au Studio Sextan de Malakoff. Question subsidiaire : en quelle matière sont les tirelires des cétacés ? En ambre gris ? En (Franz) fanons ? En quoi, hein ? Vous savez, vous ? Pas moi !
Le A.L.E (Acoustic Large Ensemble) de Paul Jarret (qui se produit le lendemain 13 novembre en fin d’après-midi), je l’ai vu il y a un mois ½ dans le cadre de Jazz à la Villette mais ce n’est pas une corvée de l’écouter de nouveau avant les petits fours et le champ de la SPEDIDAM qui nous invite pour un apéro à 19h30.
Pour l’instant (le début), c’est plutôt mois bien qu’à Paris où la proximité du public autour du band, lui-même groupé en cercle, et pas face à lui — comme c’est le cas au Théâtre de Nevers — créait une convivialité incomparable. Mais on va bien voir… Et si ça continue molasson, je me rends au catering où Sonia et Doum Doum me laisseront me servir un p’tit cahoua.
Là, quand le son enfle, ça devient mieux et en fait je vais me contenter de réécrire en partie mon article de début septembre, en rectifiant ici ou là si c’est très différent.
Du solo de violon alto introductif aux parfums celtiques à l’ensemble de cordes, anches et embouchures, on est dans le haut du panier d’un jazz européen assumé dans ses sonorités et dans un flux qu’on ne trouve que sur le Vieux Continent.
« Vieux » est d’ailleurs impropre tant l’écriture touffue est innovatrice, sans parler de l’instrumentation unique. Ce son dense et touffu s’enfle et décroît majestueusement, laissant percevoir les subtilités des timbres de chaque instrument qui s’imbrique ou s’individualise de façon tout sauf aléatoire.
Car pour diriger une telle phalange il faut une plume acérée et une grande science des alliages sonores et des dynamiques. Tantôt fluide, tantôt épaisse, la sonorité d’ensemble est magnifique et innovante, puisant allègrement dans la musique minimaliste et les franges de la contemporaine répétitive voire dans les musique folk et baroque.
Pas de batterie ici, ni de longs solos. D’aucuns demanderont : « Est-ce encore du jazz ? » En fait on s’en fout, envoûté qu’on est par ce flux tranquille ou tempétueux et cette masse sonore imposante et ductile au sein de laquelle deux contrebasses peuvent dialoguer sur un motif répétitif réitéré dans les aigus et les médiums.
La guitare (tenue par le leader, Paul Jarret) peut se voir jouée à l’archet ou entonner une délicate mélopée popisante tandis que l’Ensemble, disposé en cercle, lui fournit un contrepoint harmonique et mélodique de toute beauté.
Navigant souvent dans les graves du spectre sonore (2 basse & 2 tubas !), la sonorité de l’Ensemble vous prend aux tripes tout en sollicitant fréquemment votre oreille harmonique. Cette sorte de basse continue, héritée de la musique baroque, est d’une efficacité redoutable et, utilisée finement, elle apporte un substrat d’une grande beauté aux instruments qui évoluent dans les aigus et les médiums (violon alto, harpe). Une telle utilisation de la conduite de voix est absolument sidérante et participe amplement au charme envoutant d’une musique qu’on entend ici à Nevers après Paris et qu’on espère entendre souvent sur les autres scènes hexagonales et européennes.
Comment voulez-vous qu’un concert qui réunit (en début de soirée du 13novembre deux musiciens extraordinaires jouant la musique d’un compositeur extraordinaire ne soit pas extraordinaire ?
Géraldine Laurent et Paul Lay sur la musique de Tom Jobim, c’est un tiercé gagnant à tous les coups.
Aucun suspense quant à la réussite de l’entreprise.
Beaucoup de surprises, par contre au niveau de l’inventivité des deux musiciens.
Tout d’abord quand l’un ou l’autre entame un morceau en solitaire déployant toutes les ressources de son instrument sans jamais le moindre tape-à-l’œil, aucune virtuosité gratuite, pas la moindre esbroufe.
Ces deux-là ont en eux tant de musicalité et de lyrisme que la musique leur coule ou jaillit des doigts, limpide et roborative.
Pour Lay, c’est une alternance ou concomitance de basses telluriques à la main gauche et de notes piquées perlées à la droite.
La saxophoniste, elle, souffle un jet musical incandescent et des gerbes de notes inouïes.
Tous deux sont encore jeunes, mais ils ont assimilé la tradition depuis lurette et leur jeu possède ce côté où l’on croit entendre un surgeon du duo Hank Jones /Cannonball Adderley qui, lui, n’a jamais existé (et c’est ce qu’on lui reproche, d’ailleurs).
Géraldine et Paul sont bien vivants et ils rendent ici hommage à feu Tom Jobim en redonnant vie à quelques-unes de ses chansons, pas des plus connues, mais pas des moindres. Bravo !
Ce qui suit (le projet « Poetic Ways » de Raphaël Imbert) est un peu le contraire de ce qui a précédé. En plus je l’ai vu l’an dernier à Marseille. Ca commence plutôt bien par un spiritual où domine la très belle voix de Célia Kameni — la plus intéressante et, c’est clair, la plus émouvante du lot — puis ça dérive grave avec un duo post-free sax/batterie de Raphaël Imbert/Anne Pacéo. Puis la douceur revient tendrement quand Célia se remet à chanter, en français cette fois.
Imbert chorusse free alors qu’il tissait la ballade derrière la voix qui reprend après le solo de sax, accompagnée par un piano économe et discret qui devient puissant quand la voix enfle. Franchement je ne comprends pas les choix stylistiques d’Imbert.
Appeler ce projet « Poetic ways » et casser, en jouant free, la poésie, bien réelle chez Célia, chez le pianiste et chez le bassiste — qui introduit le morceau suivant en solo absolu dans les graves de sa « grand-mère » juste avant que Célia ne lance la mélodie de « Dark is the color of my true Love’s hair » qu’ils joueront en quasi duo, rejoints par le seul pianiste puis Imbert et Pacéo.
Le lendemain soir, jeudi 14 novembre, est mon dernier jour à Nevers où le festival accueille tous les journalistes sur une période de trois jours. Et j’y vais écouter/voir la « Thérapie de couple » de Daniel Homme de Terre (Erdmann en Allemand), qui est une médecine douce-violente dont il est difficile de se passer, qu’on soit en couple ou célib’, hétéro ou LGBT.
L’humour y a toute sa place, entre autres Louis de Funès, et un des morceaux s’appelle «I wanna hold your hand, François », allusion désopilante à la rencontre Kohl/Mitterrand où le chancelier Teuton saisit amicalement et fermement la pogne du Frenchy président.
Le couple en question c’est donc, bien sûr, le couple franco-allemand.
Le morceau qui débute est un solo de contrebasse bientôt rejoint par la batterie aux balais. Les deux sont archi tonico-mélodiques et c’est tout simplement magnifique, comme le reste du sextet.
Le violon est d’une tendresse rare. La clarinette est fluide et archi mélodieuse ? Le cello (frais ?) aimé des cello-fans est frais ou hot, c’est selon.
Quant à Daniel Ze Boss, el Lider Maximo (mais pas le Führer) son écriture est resplendissante, richissime, irrésistiblement attirante et attractive et quand il ne souffle pas dans sa corne d’abondance que certains appellent sax ténor, on se régale à savourer ses compos.
En fait j’ai déjà écouté 15 mn de ce programme à Gaume Jazz cet été (voir l’article ici même) parce que mon chauffeur me harcelait pour rentrer fissa à l’hôtel, et j’étais perclus de frustration. Mais là, gott seid dank, j’ai droit à une nouvelle couche de cette musique et je le remercie es puissances occultes pour leur bienveillance grâce à laquelle j’ai pu entendre in extenso la « Thérapie de Couple » de my main Man Daniel Erdmann.
©Photos officielles du Festival D’jazz Nevers, Maxim François.
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