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Ce n’est pas tous les soirs qu’on peut entendre et voir un nonet au Sunset et pour cette soirée la scène est aussi pleine que la salle où se sont rassemblés les fans et les amis.

Un nonet atypique, au demeurant, puisqu’il n’a pas moins de deux batteries ! Ça commence tout en douceur avec les souffleurs qui énoncent le thème suivis par un solo de piano.

Puis les deux batteurs se font entendre avant que les souffleurs ne reviennent. Le morceau suivant est très joyeux et un solo d’alto enjoué vient le couronner suivi par le ténor alerte du leader.

La rythmique derrière les solistes est touffue et la sonorité d’ensemble quand tout l’orchestre joue est charnue et ductile, soutenue par les batteurs qui lui impulsent leur vigueur.

C’est la première fois que Jean-Jacques Elangué dirige une formation de ce type après avoir joué en duo, en quartet et avoir co-dirigé le big band Kelin Kelin et on sent qu’il a pris un grand plaisir à écrire ce répertoire inédit.

Le morceau suivant débute par un spoken word en anglais du trompettiste Ronald Baker sur lequel les souffleurs greffent des riffs touffus tandis que Baker chante et scatte. C’est joyeux, festif et convivial.

Pour le thème suivant c’est Elangué qui se met au chant sur un rythme syncopé où il est moins convaincant qu’au ténor. C’est décidément quand le nonet déploie les fastes de ses cuivres et anches que je le préfère et c’est le cas dans le morceau qui suit où le chant d’Elangué revient néanmoins avant un beau solo de trompette puis de piano soutenu par la basse électrique et les batteries avant le retour des souffleurs.

Puis Elangué fait chanter la salle avec laquelle il dialogue et ça sonne très africain sur la polyrythmie dansante des batteurs. Ce sont les racines camerounaises du leader qui parlent ici et ça parle de toute évidence au public qui se prête de tout cœur au jeu. Quand les souffleurs reviennent au premier plan ça sonne nettement plus jazz et les deux registres se mêlent harmonieusement jusqu’à ce qu’un vigoureux solo d’alto de Rodolphe Lauretta émerge, ponctué par les claquements de mains du public, suivi du ténor d’Elangué qui vient conclure en beauté le morceau.

Même si je suis personnellement moins sensible à la partie chantée de ce concert il faut reconnaître que ce groupe a une forte identité personnelle liée aux deux idiomes que maîtrise Elangué. Quant au public, il plébiscite le chant et je suis donc en minorité.

Le second set démarre par un solo de ténor tout en douceur qui peu à peu impulse un rythme que reprennent les batteries puis tout le groupe et le son collectif s’enfle. Peu à peu des voix solistes se dégagent et s’entrecroisent avant qu’apparaisse un solo de trombone de Giovanni Hector derrière lequel la basse électrique d’Hubert Dupont pulse de façon particulièrement dynamique avant de prendre à son tour un solo.

Le tout est très jazz et de très haut niveau et cette atmosphère se prolonge sur un morceau dansant où c’est le baryton de Rémi Sciuto qui prend le premier chorus et fait monter la tension, relayé par l’alto puis le trombone puis le ténor.

De la belle ouvrage !

Le morceau suivant est un ballade où les sonorités des  souffleurs se mêlent puis se dispersent laissant place à un solo de piano sur lequel Elangué scande un texte poétique tandis que les souffleurs reviennent en douceur. Le dernier thème est syncopé et porté par les souffleurs qui laissent place à un solo de trompette puis de baryton. En rappel ce sera de nouveau un thème chaloupé où les voix des souffleurs s’harmonisent en beauté avec cette qualité de son qui est la signature de ce nonet original et fort convaincant.

Personnel :

Jean-Jacques Elangue : saxophone tenor, voix

Giovani Hector : trombone

Rémi Sciuto : saxophone baryton,  flute basse, flute en ut

Ronald Baker : trompette, voix

Rodolphe Lauretta : alto saxophone, ut flute

Hubert Dupont : bass guitar

William Ombe & Adrien Cao : drums

Abbe Ngayihi : piano 

 

 

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