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Hit Couleurs JAZZ

Dans le milieu du jazz, Philippe Gaillot, est reconnu par les musiciens comme l’une des meilleures oreilles aujourd’hui, grâce à son métier d’ingénieur du son qu’il exerce dans son studio Recall à Pompignan, où les plus grands viennent enregistrer régulièrement depuis des années. Le grand public en revanche le connait moins, alors qu’il a déjà concocté plusieurs albums de grande qualité, comme compositeur, arrangeur et guitariste, bassiste ou encore claviériste.

Ce dernier opus qui fait suite à Be Cool, sorti sous le label Ilona Reocrds en 2018 est sans doute le plus abouti.  

L’aventure “Cassistanbul débuta il y a quelques années lorsqu’à l’occasion d’un concert qu’il donnait à Marseille, Mike Stern lui proposa -il fut l’un de ses élèves-  d’enregistrer quelques-uns de ses titres.

Est-ce que l’on peut refuser une telle offre opportune ?

Aussitôt, Philippe Gaillot réunit des musiciens (tellement ont croisé sa route et son studio et sont devenus des amis) et deux titres, dont Lady Stroyed, furent alors enregistrés.

Plus tard ces titres furent intégrés à un répertoire de nouvelles compositions très diverses mais toutes reliées à une même ligne artistique.

On y retrouve toutes les influences de Philippe Gaillot, à commencer par la musique classique, la pop, le rock, la soul et bien sûr le jazz, à commencer par ce jazz fusion dont les maîtres firent Miles Davis ou Weather Report. Les années 70, l’âge d’or de ces genres, au moins en terme de créativité.

Lors de l’interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder et qui est diffusée sur Couleurs jazz Radio, Philippe Gaillot dit : Ma musique emprunte au jazz ce format de l’exposition du thème souvent au début et à la fin du morceau et qui permet aux musiciens de s’exprimer, d’improviser à partir de ça.  La part écrite est importante, l’improvisation également. Je pense m’inspirer de tellement d’univers différents, mais avec un fil conducteur entre tous ces choix. On peut dire que c’est du jazz fusion, bien que pour moi le jazz fusion n’a pas d’âge. »

©Photo Gaby Sanchez pour Couleurs Jazz

Pour réaliser Cassistanbul, Philippe Gaillot (guitares, claviers et voix) s’est entouré des membres de son groupe Epicurean Colony, une solide équipe où l’on retrouve notamment, Gérard Couderc, saxophoniste avec lequel il joue depuis longtemps déjà, Claude Bey (trompette & bugle), Emmanuel Beer (Orgue & fender Rhodes), Philippe Panel (Basse) et Quentin Boursy (Batterie & Percussions).

En plus de ce soudé sextet, des figures du Jazz actuel -des légendes mêmes- ont accepté l’invitation et ont prêté leur concours au projet : Outre Mike Stern, qui nous régale d’un superbe chorus de guitare dans Lady Stroyed,  on trouve le pianiste Jacky Terrasson très inspiré dans Doo Da tandis que le bassiste Dominique Di Piazza nous emporte loin grâce à sa pulse dans African Trip. Stéphane Belmondo, autre habitué des enregistrements dans le studio de Philippe apporte son souffle et les sons de son bugle ou de sa trompette  dans les titres Be Real & For Emma. Autre énorme bassiste, présent dans l’album, Linley Marthe (Ex bassiste de Joe Zawinul). Au détour d’une piste on trouve également le saxophoniste cubain Irving Acao (Ex Irakere) Les écouter, avec leurs couleurs si caractéristiques dans Remember the Voodo Child, un hommage à Jimi Hendrix. Mais encore le pianiste Pierre de Bethmann qui exerce son talent au synthélors d’un brillant solo au synthé dans Be Real, tandis que Thierry Pontet apporte sa touche « Métal » avec sa guitare hennissante dans Bahia de la Figuière

Participent également à cet album, les batteurs / percussionnistes Sega Seck (Ex Touré Kunda, Omar Sosa …) sur Lady Stroyed, et Yoann Schmidt sur Be real, For Emma & African trip.

Une grande partie du répertoire de cet album a été affinée sur scène lors des concerts donnés par le groupe.

Les titres Soriba et Scarborough Fair (adaptation de ce traditionnel rendu célèbre par le duo Simon & Garfunkel) sont issus d’un enregistrement live réalisé au Nîmes Jazz Festival. Les autres titres sont le fruit d’un long travail de production, l’autre passion de Philippe, réalisé dans son propre studio d’enregistrement, le célèbre Studio Recall, installé dans le Sud de la France.

Album mélodique aux sonorités et inspirations très variées, “Cassistanbul” restitue avec justesse, l’ambiance extraordinaire des nombreuses sessions que demanda sa réalisation.

Le talent et le professionnalisme des musiciens et leur enthousiasme s’expriment dans la musique de Philippe Gaillot qui est aussi riche qu’inclassable. La passion de Philippe Gaillot pour le son et pour les musiques s’exprime pleinement dans cet ouvrage.  Et si l’on retrouve dans cette nouvelle démarche artistique, la fougue qu’on lui connaît, c’est aussi une nouvelle forme de sagesse et de maturité qu’il nous donne à découvrir ici.

Pour commander l’album  sur Bandcamp.

©Photo Header Patrick Martineau/JzzM

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