Né en Australie, Matthew a commencé le piano à 4 ans.
En 2009, Matthew est devenu le premier Australien à remporter le Prix de « l’étudiant du magazine Downbeat (meilleure catégorie soliste) et ainsi reçut une bourse pour poursuivre sa maîtrise en interprétation jazz au New England Conservatory de Boston, étudiant avec Fred Hersch et Jason Moran. il reçut par la suite des bourses prestigieuses, dont la bourse Dame Ruby Litchfield (South Australian Youth Arts Board) et le Ian Potter Cultural fiducie Grant (Victoria) pour aider la poursuite de ses études musicales aux Etats-Unis.
En 2011, Matthew s’installe à New York où il est actuellement engagé dans un certain nombre de projets en tant que pianiste et compositeur.
Every Eight Seconds, son premier album vit le jour en 2012, et a déjà connu un large succès puis remporté le APRA / AMCOS Award 2013.
Son deuxième album Untranslatable chez ABC Music est paru en 2014.
Son troisième album « Cloud Appreciation Day » est sans doute l’album de la maturité d’un homme inspiré et talentueux. De la nostalgie, de l’introspection d’un côté et de la joie de vivre, de respirer, de jouer de l’autre… La vie en quelque sorte.
Matthiew Sheens – Piano
Gian Slater, Laurent Roth, Aubrey Johnson, Tomas Cruz, David Lang – Voix
Alex Goodman – Guitare
Alex Boneham – Bass
Tim Firth, Kenneth Salters – Batterie
Matthew a accepté une interview exclusive à propos de son dernier projet :
CJZ : Matthieu, Pouvez-vous expliquer à Couleurs Jazz quelle fut l’idée fondatrice de votre projet « Cloud Appreciation Day » et pourquoi ce titre?
Matthew Sheens : Beaucoup de cette musique, même si cela ne semble pas forcément aller de soi, a été déclenchée par une suite d’événements stressants (dans ma propre vie et dans le monde entier).
Je ne suis pas tout à fait sûr du pourquoi, mais au moins au cours de cette période de mon écriture, ces événements ont créé une imagerie qui est restée en moi, tandis que j’écrivais certaines de ces compositions.
Le nom de l’album « Cloud Appreciation Day » vient du titre du morceau du même nom, que j’avais à moitié écrit juste avant la mort soudaine d’un ami proche, et achevé par la suite, en lui donnant une structure musicale plutôt bipolaire. En fait, j’étais dans un avion entrain d’écouter la version non masterisée de l’enregistrement, pensant à mon ami et réalisant qu’il ne pourrait plus jamais regarder des nuages – quelque chose qui effleure notre pensée. Ainsi, ce titre est une sorte de détonateur, un rappel que nous ne sommes pas ici pour l’éternité et qu’il nous faut absorber l’émerveillement de chaque journée.
CJZ : Comme l’a dit Monsieur Thelonious Monk, « Essayer d’expliquer la musique, revient à expliquer l’architecture de la danse. » Donc, pouvez-vous tenter cet exploit?… Sans expliquer nécessairement votre musique, nous dire ce qui a conduit à la création de cet album?
MS : En 2013, j’ai eu la chance de gagner un prix important de l’Australaisan Performing Right Association (APRA), et l’un des prix était une journée complète d’enregistrement dans le plus grand studio d’Australie (le Studio 301). Comme tout Australien vivant à New York, je ne reviens au pays que tous les 12 ou 18 mois, aussi, je devais écrire et enregistrer beaucoup de musique très rapidement tandis que le prix durait. J’ai choisi quelques uns de mes musiciens australiens favoris – quelque chose que je n’avais pas habituellement la chance de faire, vivant aux États-Unis.
J’ai terminé l’album à New York, un an plus tard.
CJZ : Quelles sont vos influences ? La musique et les musiciens ou les groupes qui vous inspirent ?
MS : Je suis sensible à une grande variété de genres et sur les albums précédents, un grand nombre de sources improbables inspirent mon écriture. Comme la plupart des pianistes « Jazz »
J’ai intégré et aimé beaucoup des monstres habituels, de Herbie Hancock à Errol Garner, etc. bien que par ailleurs, j’aime toujours essayer d’imiter les autres instruments, afin d’obtenir des formes et des contours uniques sur le piano.
En terme de composition, je me trouve être de plus en plus influencé par les compositeurs classiques. Il y a tellement de choses à apprendre de la façon dont ils construisent ces pièces épiques et complexes à partir d’uniquement un ou deux motifs originaux.
CJZ : Le choix des musiciens pour cet album ?
MS : Cet album a été conçu à la fois en Australie et aux États-Unis, donc essentiellement par deux groupes. Dans les deux cas, j’ai choisi des musiciens que j’admirais depuis longtemps et j’ai écrit la musique en les gardant à l’esprit.
Le groupe américain était composé de musiciens qui me sont particulièrement familiers. Kenneth Salters (batterie) et moi avons joué ensemble dans de nombreux contextes différents
depuis que j’ai aménagé à New York. Alex Goodman (guitare), qui a remporté le concours de guitare à Montreux l’année dernière, et qui vit dans mon immeuble à New York et finalement je suis assez chanceux de pouvoir jouer avec John Patitucci (basse), comme nous le faisons presque chaque semaine dans son église.
CJZ : C’est quoi le Jazz pour vous aujourd’hui ? Est-ce que ce mot a du sens ?
MS : Je fais partie de ces musiciens qui ne sont pas très fan de ce mot « Jazz ». Mais je pense à la fin de la journée que nous avons besoin
ces termes très généraux qui vaguement décrivent ce en quoi la musique est enracinée. Je pense à Pat Metheny qui
dit que le mot « Jazz » est un verbe plutôt qu’un nom. Je suis d’accord avec cela – c’est un processus avec ses traditions enracinées dans l’improvisation.
CJZ : Quelle est la question que vous aimeriez que les media vous posent mais à laquelle ils n’ont jamais pensé ?
MS: J’ai bien passé 2 bonnes minutes à essayer de penser à quelque chose d’intelligent à répondre à cette question, mais rien ne vint à moi! Je suis sûr que je vais penser à la parfaite question parfaite, quand il sera trop tard!
Cloud Appreciation Day est un album du label QFTF
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