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Même si sa gloire n’égale pas celle de Bessie Smith, Ma Rainey fut la première grande voix de l’histoire du blues qu’elle contribuera à populariser auprès du public noir.

Après les ouvrages pionniers de Derrick Stewart-Baxter et de Sandra Lieb maintenant épuisés* et le film « Ma Rainey’s Black Bottom » de George C. Wolfe sorti en 2020 sur Netflix, le livre que vient de lui consacrer Steven Jezo-Vannier, fort justement intitulé « Ma Rainey, la mère du blues« , est fort bienvenu.

Paramount1

On y découvre, renseignée aux meilleures sources, toute la carrière de Ma Rainey : ses débuts dans les spectacles de minstrels ; les premiers pas vers la renommée au sein des troupes de vaudeville et lors des tournées du T.O.B.A. sur les routes du Sud ; les succès de ses premiers disques qui expriment si bien les préoccupations de la communauté noire ; la gloire dans les théâtres du Nord et enfin le déclin.

Sur fonds de ségrégation et de racisme apparaissent les personnages qui ont croisé son chemin : le producteur Jay Mayo Williams, des entrepreneurs de spectacle (Patrick Chapelle, E. L. Cummings), le duo Butterbeans & Suzie, Jelly Roll Morton, les vedettes du jazz et du blues qui l’ont accompagnée dans les studios d’enregistrement (Thomas Dorsey, Lovie Austin, Fletcher Henderson, Louis Armstrong, Tommy Ladnier, Blind Blake) et toute la génération des chanteuses des années 20 qui subirent son influence (Ida Cox, Trixie Smith, Alberta Hunter…).

Une galerie de portraits, une discographie sélective de ses meilleurs enregistrements, l’analyse pertinente des paroles de ses chansons et une biographie détaillée ajoutent encore à la valeur de ce bel hommage à une grande dame du blues.

*Ma Rainey’s and the Classic blues singers de Derrick Stewart-Baxter, Stein & Day (1970) ;

Mother of the Blues: A study of Ma Rainey by Sandra Lieb, University of Massachusetts Press, 1981.

Ma Rainey, la mère du blues – Steven Jezo-Vannier

Le Mot et le reste, 2022 – 274 pages

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