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L ‘annulation du festival en 2020, une formule réduite et déplacée à une autre date en 2021, pouvaient susciter sinon des inquiétudes, du moins des interrogations quant à la réussite de cette édition.

Un premier bilan établi à chaud par l’équipe organisatrice apporte des réponses extrêmement réjouissantes :

« Une réussite et un engouement collectifs » titreront les organisateurs

– une fréquentation proche de l’édition 2019 ;

– 42 concerts payants sur les 61 programmés ont joué à guichets fermés ;

– plus de 30 nationalités ont partagé les scènes du festival ;

– les animations, déambulations et spectacles de rues, la scène « Avis aux amateurs » ont fait le plein de spectateurs.

À l’évidence, il y avait comme un retour à la vie d’avant, sans contrainte, et l’envie de profiter pleinement de ces moments de musique et de partage.

Tout ceci, bien sûr, n’a été possible que grâce  à une équipe forte de plus de 400 bénévoles, plus de 150 salariés (techniciens, permanents, ….), et une parfaite organisation.

Côté concerts, il a fallu choisir parmi une programmation exigeante, ouverte, proposant  61 concerts.

Un choix parfois cornélien, ce qui montre la qualité musicale proposée.

Alors, oui, je vous livre mon tiercé, subjectif bien sûr (et dans l’ordre des dates de passage).

 

  • Le samedi 21 mai,

Une diva du jazz, j’ai nommé Melody Gardot, qui interprète un hymne à l’amour et à la France. Philippe Powell, pianiste, (le fils de son papa Baden, le légendaire guitariste brésilien) y assure plus qu’un rôle d’accompagnateur. Véritable complice , il cosigne avec Melody, plusieurs compositions. Pour ce concert et la tournée qui va suivre, ils sont accompagnés par un contrebassiste et un batteur percussionniste.  

Le disque  « Entre Eux Deux » qui vient de sortir la veille est la trame de ce concert : ambiance intimiste dans cette grande salle Marcel-Hélie. Les titres en français, (Plus fort que nous, À la tour Eiffel, Fleurs du dimanche) alternent avec des standards.

Les interventions facétieuses du percussionniste Jorge Bezerra apportent une touche d’humour. Une superbe prestation par un couple artistique au sommet.

  • Mardi 24 mai,

C’est un rendez-vous avec une dream team , presque légendaire :

Dave Liebman, Randy Brecker, Marc Copland, Drew Gress, Joey Baron… Un quintet de rêve !

L’émotion parmi le public est palpable dès le début du concert. En effet, Dave Liebman apparaît physiquement diminué. Il jouera assis tout le concert. Il se comporte comme le leader du groupe, présentant les morceaux rapidement dans un américain incompréhensible pour la plupart. Mais peu importe, la musique est là.

Et quelle musique ! Ils alterneront standards et leurs propres compositions. Le son du soprano de Dave Liebman est toujours aussi magique, les autres musiciens sont au diapason. La finesse des interventions de Marc Copland et Joey Baron ajoute une note poétique à cette musique.

Leur interprétation du All Blues de Miles Davis est un pur régal. Un grand moment !

Last but not least, pour conclure (ou presque le festival),

  • Samedi 28 mai,

Avishaï Cohen nous convie à écouter et à découvrir son trio : Elchin Shirinov ,présent depuis plusieurs années, au piano et Roni Kaspi, jeune prodige israélienne à la batterie.

Avec ce trio, Avishaï Cohen revient à une formule dans laquelle il excelle et qui a fait sa notoriété.

Pas d’esbrouffe, ni de mièvrerie, mais une musique organique, fiévreuse, un corps à corps (pacifique) avec sa contrebasse pour un jazz résolument moderne, et une cohésion parfaite du trio. Les interventions de Roni Kaspi, toujours très présente et précise dans ses relances vont emporter le public lors d’un solo mémorable. Une personnalité musicale à suivre . Voilà mes 3 coups de cœur !

Mais à côté, combien de super moments, d’artistes connus et reconnus, de découvertes ?

Je cite : le sextet d’Emile Parisien avec Theo Croker ;

Pulcinella et Maria Mazzotta où quand un quartet toulousain rencontre une chanteuse italienne des Pouilles ;

le Deep Rivers de Paul Lay,

la création de Théo Ceccaldi avec notamment Robinson Khoury et Laura Perrudin, la virtuosité de Hamilton de Holanda, la belle musique proposée par Fidel Fourneyron, très présent pendant le festival ;

la scène découverte avec Suzanne, Nefertiti quartet

et Robinson Khoury,

le concert de Louis Sclavis et Michel Godard dans le cadre majestueux de la cathédrale…

Et puis cette battle mémorable arbitrée par Nathalie Piolé et Alex Dutihl entre l’équipe de Pierrick Pédron et Médéric Collignon

Voir les deux équipes jouer avec masques et gants mappa, ou bien à genoux :  un franc moment de rigolade , mais aussi d’admiration pour ces artistes qui nous ont fait rire, certes, mais aussi ont montré toute l’étendue de leurs talents.

Alors, oui, cette 41ème cuvée est excellente. Tous les feux sont au vert pour que l’équipe du festival et son directeur Denis Lebas nous concoctent une 42ème édition du 13 au 20 mai 2023.

Les festivaliers et les artistes en redemandent.

Les musiciens :

Pulcinella et Maria Mazzotta :

Maria M. : voix

Corentin Restif:accordéon, orgue, voix

Ferdinand Doumerc : saxophone,clavier, voix

Pierre Pollet : batterie

Jean-Marc Sepin : contrebasse

Emile Parisien 6tet :

Emile Parisien : saxophone

Theo Croker : trompette

Roberto Negro : piano

Manu Codjia : guitare

Nasheet Waits : batterie

Joe Martin : contrebasse

Melody Gardot

Philippe Powell : piano

Paul Lay Trio

Simon Tailleu, Isabel Sörling

Dave Liebman, Randy Brecker, Marc Copland, Drew Gress et Joey Baron

Théo Ceccaldi :

Laura Perrudin : harpe, voix

Robinson Khoury : trombone

Auxane Cartigny : claviers

Julien Loutelier : batterie

Fidel Fourneyron

Vincent Peirani : accordéon

Ana-Carla Maza : violoncelle

Arnaud Dolmen : batterie

Suzanne

Pierre Tereygeol : guitare, voix

Hélène Duret : clarinette, voix

Maëlle Desbrosses : alto, voix

Nefertiti 4tet

Delphine Deau : piano

Camille Maussion : saxophone

Pedro Feirrera : contrebasse

Pierre Demange : batterie

Battle

Equipe Pédron : Elie Martin-Charrière, Thomas Bramerie, Carl-Henri Morisset, Christelle Raquillet

Equipe Collignon : Lionel Suarez, Sylvain Luc, Bernard Lubat, Léna Aubert

Avishaï Cohen : Elchin Shirinov, Roni Kaspi

Duo Louis Sclavis-Michel Godard

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