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Le festival Jazz à Junas, qui fête cette année ses trente ans d’existence, est d’abord l’histoire d’une belle aventure orchestrée par une formidable équipe de bénévoles.

Comme le déclare Fabrice Manuel, l’actuel président et co-créateur du festival avec Stéphane Pessina et Pascal Domenech, « Tout est parti de l’association « Les copains d’abord » dont j’étais le président. Notre but était de faire vivre le village. D’abord, en renforçant son unité par un retour à la tradition, par exemple en relançant les Feux de la Saint-Jean. Ensuite, en développant les activités sportives avec une équipe de foot. Enfin, par l’idée d’une rencontre avec l’autre qui est passée par une ouverture à l’Europe. En 1995, nous avons organisé un concert de free jazz avec des musiciens lithuaniens dont le pays venait d’échapper à l’emprise soviétique. Puis nous avons élargi la programmation au blues, au swing, au be bop, le tout au travers de la production jazzistique de différents pays : en 1995, la Catalogne avec Pete Montoliu, l’Italie en 1996 (Paolo Frésu), un an plus tard, la Belgique avec Philippe Catherine, Toots Thielmans… Au cours des années, le festival a ainsi pu acquérir une assise de plus en plus solide.

Nous travaillons sur la durée en développant des actions pédagogiques sous la forme d’expositions et d’ateliers où 150 stagiaires (surtout des jeunes) pratiquent, le slam, le chant ou un instrument. À Junas, 50 rues portent déjà le nom d’un musicien de jazz, le jazz est présent toute l’année. Tout ceci a été rendu possible par les hommes et les femmes du village qui représente la matrice de notre action. »

– Mardi 18 juillet

Place de l’Avenir à 18h: Les Petits Loups de Junas et Jérôme Viollet Sextet « Geronimo » :

Jérôme Viollet : percussions, arrangements, Samantha Eyssette, Akemis Acosta : voix, Christian Fromentin : violon,Jean-Pierre Alamy : contrebasse, Nicolas Larossi : violoncelle.

Il revint au sextet « Geronimo » de lancer les premières notes du festival en interprétant une musique dansante, animée par la voix expressive d’Akemis Acosta qui fleure bon l’Afrique et les Caraïbes. Puis, illustrant les propos de Fabrice Manuel, les enfants de l’école primaire Junas/Aujargues investissent la scène pour une prestation qui représente le fruit d’un travail de deux ans.

Carrières du Bon Temps à 21 h : Pansanel, Salis, Andersen, Héral Quartet

Gérard Pansanel : guitare, Antonello Salis :piano, accordéon, Arild Andersen : contrebasse, Patrice Héral batterie, percussions, improvisation vocale et effets électroniques

Carrières du Bon Temps à 22 h 30 : Paolo Fresu Quartet « Ferlinghetti » :

Paolo Fresu : trompette, bugle, effets, Dino Rubino : piano, Marco Bardoscia : contrebasse, Daniele Di Bonaventura : bandonéon.

Le guitariste Gérard Pansanel, un fidèle du festival, le contrebassiste norvégien Arild Andersen, l’accordéoniste-pianiste italien Antonello Salis et le batteur Patrice Héral, ont donné le coup d’envoi de cette 30éme édition en proposant quelques-unes de leurs compositions.

Pratiquée par des complices de longue date, se développa alors dans le cadre magnifique des Carrières, une musique ludique, inspirée, ouverte aux échanges et animée par le souffle du jazz.

Vint ensuite le trompettiste Paolo Fresu, un autre habitué du lieu, qui interpréta le répertoire de son album reprenant la bande sonore d’ un documentaire de Ferdinando Vicentini Orgnani consacré à la figure de la Beat Génération, Lawrence Ferlinghetti. Le tout porté par le souffle fragile et délicat d’une musique d’une grande expressivité évoquant, dans l’intimité des conversations entre les membres du groupe, l’ univers d’un grand poète.

– Mercredi 18 juillet

Temple de Junas à 18h : Daniele Di Bonaventura Solo

Une musique inspirée, comme effleurée, un bandonéon explorant, dans l’intimité chaleureuse du temple, les recoins intimes de mélodies hautement personnalisées (Michel Legrand, Bill Evans), un public en résonance ont fait de la prestation de Daniele Di Bonaventura un moment de grâce !

Carrières du Bon Temps à 21 h : Anne Paceo « S.h.a.m.a.n.e.s. » :

Anne Paceo : batterie, voix, compositions, Isabel Sorling, Cynthia Abraham : voix, Christophe Panzani : saxophone ténor, clarinette basse, Tony Paeleman : piano, claviers, Benjamin Flament : percussions.

Carrières du Bon Temps à 22h 30 : Sandra Nkaké « Scars » :

Sandra Nkaké : voix, guitare, Mathilda Haynes : basse, Paul Colomb : violoncelle, Ji Drû : flûte traversière, Jérôme Perez : guitare, Mathieu Penot : batterie.

Autre ambiance et autre climat avec Anne Paceo et son projet « S.h.a.m.a.n.e.s. » portant l’intitulé de son disque paru en 2022. Une musique d’une grande richesse rythmique, de belles mélodies, des harmonies diaphanes et une symbiose réussie du chant, des percussions et des instruments libèrent, entre réel et imaginaire, un message semblant venir du tambour originel mais d’une actualité évidente par la forme. Le tout dans le cadre enchanteur des Carrières.

Terminant la soirée en point d’orgue, Sandra Nkaké ne monte pas sur scène pour ne rien dire.  Sa voix expressive, qui crie les cicatrices, les souffrances mais aussi les espoirs d’une vie, la force de ses chansons, la flûte de Jî Drû, la basse de Mathilda Haynes, la guitare de Jérôme Pérez et la couleur du violoncelle de Paul Colomb se combinent en un tout cohérent. Le spectacle est bien au point, la mise en scène discrète, le propos véhiculé par un mélange de colère et d’humour tombe juste. Un show terminé en apothéose au milieu du public.

©Photos Patrick Martineau pour Couleurs Jazz

 

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