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Tigran Hamasyan – « An Ancient Observer »

Par 8 novembre 2017Aucun commentaire
Hit Couleurs JAZZ

Tigran Hamasyan s’est révélé il y a seulement quelques années au public. Il compte déjà parmi les plus célèbres pianistes de la scène jazz actuelle.

Rapidement apprécié par la critique et le public,  il fut adoubé par ses pairs : Chick Corea, Herbie Hancock ou encore Brad Mehldau

Il faut dire qu’il fit une entrée remarquée, quand il remporta à 15 ans, le concours de piano Montreux Jazz Festival. On est alors en 2003. Deux ans plus tard il sort son premier album : “World Passion” unanimement salué par la critique. L’année suivante, il remporte l’un des concours les plus prestigieux : La Thelonious Monk International Jazz Piano Competition.

Les albums et les tournées s’enchainent alors.

Ses influences sont clairement inspirées par son Arménie natale et sa riche musique folklorique. Mais il a su y ajouter les ingrédients, les sons et les rythmes des musiques actuelles. Son dernier album est certainement le plus abouti, le plus mature.

« Cet album est pour moi le résultat d’une observation du monde qui nous entoure, une traduction musicale de ça. Un monde dans lequel chacun d’entre nous, porte le poids de l’Histoire sur ses épaules. »

« En regardant par la fenêtre, j’aperçois le très biblique Mont Ararat, avec les neiges éternelles à son sommet, les pylones électriques et les câbles qui viennent perturber le paysage, toutes ces antennes paraboliques sur les maisons, anciennes comme nouvelles, les oiseaux qui planent au-dessus des arbres, dans un ciel parfois lacéré par le passage d’avions. », détaille-t-il. « Pour moi, cette image c’est une sorte d’éveil. C’est incroyable d’observer ce géant volcanique en plein sommeil, qui existe depuis des millions d’années. Je peux voir les mêmes oiseaux, les mêmes animaux, les mêmes rivières et les mêmes montagnes que ceux qu’un artisan a peint sur un vase en argile il y a 4000 ans. Il regardait la même chose que moi aujourd’hui, et ce qui nous reste est cette magnifique oeuvre artistique. »

An Ancient Observer est un album « Nonesuch records/ Wanrner« 


 

Tigran Hamasyan donnait un concert à La Seine Musicale, le 14 octobre dernier. Notre envoyée spéciale, Nadia Aci était là pour lui poser ses « 3 questions à… » publiées également sur son blog « Hit The Road »

1- Qui t’a le plus influencé musicalement durant ton parcours?

Mon oncle a été un vrai guide dans ma vie de musicien J’ai grandi à Gyumri, la deuxième plus grande ville d’Arménie, puis nous avons déménagé avec ma famille à Erevan, la capitale, où je suis resté jusqu’à mes 16 ans. Mon oncle est sans aucun doute la personne qui m’a le plus influencé musicalement. J’avais à peine 4 ans lorsqu’il m’a fait découvrir le jazz. Il m’a permis de trouver ma voie. Il écoutait Herbie HancockMiles Davis, des artistes soul comme Marvin GayeJames Brown… il se nourrissait essentiellement de jazz et de funk. Mon professeur de musique, Vahag Hayrapetyan, a également été très important dans mon parcours, il m’a initié à l’improvisation. C’est un pianiste incroyable, il m’a enseigné les bases du bebop. C’est encore mon oncle qui m’avait parlé de lui, il a été un vrai guide dans ma vie de musicien. Mon père, quant à lui, était un grand fan de rock. Il collectionnait un tas de disques et dépensait parfois tout son salaire pour s’offrir le dernier album de Led Zeppelin. Donc j’ai grandi aux sons du rock, du jazz et de la soul.

Mes goûts se sont bien sûr élargis avec le temps. En ce moment par exemple, j’écoute en boucle un morceau troublant, « Lonely world » de Moses Sumney, un jeune artiste californien : une fusion pop vraiment intéressante. Et je réécoute sans m’en lasser l’album Now he sings, now he sobs de Chick Corea. J’en étais dingue, et le virus me reprend…

2- Si tu pouvais aller n’importe où, dans quel lieu rêverais-tu de jouer?

J’aimerais jouer dans la ville de Kars, actuellement en Turquie, c’est le lieu d’où viennent mes ancêtres. J’y ai été une fois mais j’ai joué dans un hôtel, il était impossible de se produire au conservatoire ou ailleurs. La prochaine fois je voudrais vraiment faire un concert dans un lieu de musique.

3- As-tu un lieu musical coup de cœur à faire découvrir à nos lecteurs? 

Il y a un lieu à Paris que j’aime beaucoup : c’est la Péniche Anako. J’y ai vu de nombreuses cultures différentes se côtoyer, j’ai assisté à des concerts d’une grande qualité. Je sais qu’ils sont en difficulté et que la Ville de Paris veut récupérer l’endroit, et pour ma part j’espère vraiment qu’ils ne seront pas contraints d’arrêter leurs activités. C’est un lieu culturel qui doit continuer de promouvoir toutes ces musiques et d’offrir un espace d’expression aux jeunes talents.

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