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Qualifiée d’»International Jazz Ladies Festival », l’édition 2019 du festival Parfum de Jazz dans la Drôme provençale a mis à l’honneur des jazzwomen (instrumentistes et chanteuses) comme notamment Line Kruse (violon), Cécile McLorin Salvant ou encore la toute jeune Rita Payés (trombone).

Imaginez la Drôme provençale, ses cigales qui commencent à chanter à partir de 25°, ses champs (chants ?) de lavande ou encore ses Côtes du Rhône (à consommer avec modération !!!!!!).

Imaginez une petite bourgade, Buis-les-Barronnies. Où en 1811, l’Empereur (Napoléon, je présume… ?) a offert huit platanes pour célébrer la naissance du Roi de Rome, qui ont été plantés sur la place du Quinconce où se déroule une partie du festival off.

Imaginez un festival de jazz à visage humain dans lequel la jauge n’est pas forcément une priorité. Plutôt être entre ami(e)s et fans.

Imaginez un festival de jazz entièrement dédié aux femmes (tendance oblige !) organisé par son directeur artistique Alain Brunet, également trompettiste.

Voila, le décor est planté !

Vous avez dit femmes ! Mais pas que….

Line Kruse était aux commandes d’un septet composé uniquement d’éléments masculins.

Cécile McLorin Salvant et son homme (sur scène comme dans le civil), le pianiste Sullivan Fortner.

Même constatation pour Rita Payés, avec la jeune génération de jazzmen.

Des femmes dans le jazz ? Il y en a toujours eu.

Une démonstration étayée et argumentée par trois conférencier(e)s : Sarah Brault, « Pourquoi si peu de femmes jouent-elles du jazz », Jean-Paul Boutellier, ancien directeur/fondateur de « Jazz à Vienne », « Les grands orchestres féminins de jazz » et Pierre-Henri Ardonceau, membre de l’Académie du Jazz, « Nina Simone, chanteuse engagée et enragée ».

Performances

Installée en France depuis plusieurs années, la violoniste danoise Line Kruse, après avoir longtemps fréquenté la communauté des musiciens sud-américains à Paris, ouvre désormais de nouveaux espaces musicaux dont les éléments essentiels sont l’écriture et l’arrangement.

Accompagnée d’un septet d’où émergent principalement Pierre Bertrand (saxes, flûte), Denis Leloup (trombone) et son compatriote, Jesper Riis (trompette), elle délivre une forme de jazz – toujours très marquée par moment par la mouvance sud-américaine, comme cet air de « tango danois » (!) – très écrite, élaborée et construite, avec des arrangements particulièrement travaillés, voire compliqués, qui laisse peu de place à l’inspiration et l’expression spontanée immédiate.

Il faudra quasiment attendre le second set, qui démarre sur une version plus swing de Fascinating Rhythm de Georges Gershwin, pour que les solistes puissent se dégager du cadre et s’exprimer avec aisance, puissance, lyrisme et passion.

L’élégante leader se réservant quelques soli enlevés et inspirés à l’archet et en pizzicato. Son nouveau cd, Invitation (Continuo Jazz), enregistré notamment avec Harold Lopez-Nussa (piano) et des cordes, est attendu dans les bacs pour le mois d’octobre.

© Photo Jazz Rhône-Alpes

Parlez-moi d’amour

Le jazz est vecteur d’amour. Pour cela, il suffit d’écouter et surtout de voir la prestation offerte par la chanteuse – multi récompensée aux Grammy Awards – Cécile McLorin Salvant et son pianiste Sullivan Fortner.

© Photo Jazz Rhône-Alpes

Tout dans leurs regards, dans le choix de leur répertoire – dans lequel la chanson française existentialiste (Damia, Ferré/Aragon, Juliette Gréco) tient une place immense – dans leur attitude, leurs gestes respire plus que de la connivence ou de la complicité. De l’amour et de la tendresse tout simplement ! Partagés avec un public absolument conquis ! (la jauge de la scène de La Palunétait pleine !)

Si la Diva alterne standards Speak Low, Jeepers Creepers, etc. et chanson française à texte, le tout magnifiquement soutenu par un pianiste fortement inspiré par Earl Hines qui sait être élégant, délicat et éloquent dans l’habillage harmonique et mélodique, la question pourrait se poser : est-ce que Cécile McLorin Salvant est une chanteuse de jazz existentialiste ou une chanteuse existentialiste de jazz ?

Une chose est évidente : en duo amoureux, elle sait faire exister ces deux écoles.

Avant de conclure son show – et deux rappels – avec celui qui l’a découverte il y a quelques années aux conservatoire d’Aix-en-Provence. Encore de l’émotion !

L’école de Barcelone

Le contrebassiste catalan Juan Chamoro est un musicien qui a du flair. Après avoir découvert la trompettiste Andrea Motis, voici une autre de ses découvertes, la tromboniste et vocaliste Rita Payès.

©Photo André Henrot.

A 20 ans à peine, la toute jeune – et petite – femme s’est produite à la tête d’un 5tet 100% masculin où émergeaient Fabien Mary (trompette) et Vincent Bourgeyx (piano), autour d’un répertoire gentillet 100% standards qui fleurait bon les années Jazz Messengers, Horace Silver et le jazz West Coast.

Si l’adage de Pierre Corneille – « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » – trouve avec elle sa signification, il faut cependant reconnaître que le chemin à parcourir pour la tromboniste est encore assez long, surtout au niveau vocal. Courage !

Parfum de Jazz poursuit sa programmation jusqu’au 24 août avec notamment Sarah McKenzie (piano/chant) et un duo vocal très attendu, Anne Ducros et la chanteuse japonaise Charito, autour du répertoire de Michel Legrand.

Enfin, je souhaite adresser un immense merci à toute la formidable équipe qui organise, anime et fait vivre ce festival qui respire l’amitié et la fraternité !

I Love You Madly !!!!

 

 

© Photo Header Jazz Rhône-Alpes

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