Depuis le 9 novembre, date de sortie de l’album chez Blue Note Records, la critique a du mal à qualifier le travail du saxophoniste et compositeur Marcus Strickland.
L’artiste avait pourtant déjà sondé de nouveaux univers musicaux – notamment le Hip-Hop – dans son album précédent, Nihil Novi, sorti en 2016. De toute évidence, l’exploration se poursuit dans People Of the Sun, un OVNI musical.
Il faut dire que ce positionnement est pleinement assumé par Marcus Strickland, les raisons – ainsi que sa musique – valent le détour. Nihil Novi avait été l’occasion de franchir la barrière Jazz/Hip-Hop et naturellement s’est posée pour le compositeur, la question de son identité musicale. Connu et reconnu pour ses talents de Jazzman, il a déjà partagé l’affiche avec Roy Haynes, Kenny Garrett ou Pat Metheny. Après 2016, le saxophoniste, d’après ses propres mots, n’avait plus à se soucier de « ce qui était Jazz ou pas ». Désormais, il devait exprimer « qui il était ». Et c’est ainsi que le projet People Of the Sun a vu le jour. C’est en fait le cheminement de l’homme, la somme de ses influences.
Marcus Strickland s’est alors inspiré de l’expérience noire, de l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique contemporaine, musicalement et culturellement. C’est ce qui explique la diversité de l’album. C’est ce lien qu’il faut voir entre les rythmes de transe percussifs de Lullaby qui ouvre l’album, le post-bop de Relentlessness, les samples électroniques et la voix vocodée de Mitch Henry sur People Of The Sun.
Jazz. Hip-Hop. Be-Bop. Post-Bop. Electro. Fourmillement rythmique. Afrobeat. Lancinance obsédante. Transe. Contemplation attentive. Voilà ce qui pourrait résumer l’expérience intense de People Of the Sun. Une chose est sûre, personne n’en sort indemne.
Marcus Strickland fait un tour de force en proposant un travail unique, créatif et surprenant qui saura ravir autant que questionner.
Qu’est-ce que le Jazz ? Où commence-t-il ? Où s’arrête-t-il ?
Des questions à méditer pendant l’écoute de People Of the Sun…
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