Skip to main content

Le Festival Jazz à la Villette, c’est le rendez-vous incontournable de la rentrée pour les Parisiens. Il en est ainsi depuis 2002 et la résurrection de ce grand festival, sous cette appellation, le seul à la hauteur du rang de la capitale des Gaules.  Une balance entre les succès assurés et les prises de risques mesurées.

Jazz à la Villette remplit son rôle de découvreur de talents, et de mise en avant d’artistes que le plus grand nombre, rêvant de voir une fois en concert ce « fabuleux jazz band, cette formidable musicienne, nouvelle étoile montante, ce groupe étonnant, dont on a entendu le son uniquement sur Couleurs Jazz Radio, ou sur tel media pointu…

En principe, le climat est encore propice à la détente. Les vacanciers qui auraient suivi nos recommandations et se seraient rendus au cœur de l’été au Festival Jazz à Sète, à celui de Junas, en Occitanie, à St Rémy de Provence, au Festival Jazz de Gran Canaria, ou qui seraient tout juste de retour de la biennale du festival Jazz à Frontenay, dans le Jura, peuvent ici s’offrir un bonus de luxe en se rendant à la Villette, ce festival coproduit avec la Philharmonie de Paris, haut lieu de la culture musicale.

Toutes les couleurs du jazz seront illuminées et brilleront lors de cette nouvelle édition.

C’est du 30 août au 10 septembre !

En ouverture, ce sera de la soul avec… De La Soul live band & Guests. Dans la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie.

Il est recommandé aux amateurs de soul de réserver très rapidement. La première partie sera assurée par un trio de musiciennes du Togo à découvrir : Nana Benz en quintet.

Le jeudi 31 août pour fermer le chapitre du mois d’août à Paris, deux groupes formidables que vous écoutez régulièrement sur Couleurs Jazz Radio : Laurent Bardaine qui viendra accompagné de son Tigre d’Eau Douce et qui ne manquera pas de vous laisser dans la tête une empreinte musicale indélébile. Vous serez alors dans les meilleures dispositions pour écouter de l’Ethio-Jazz avec son plus fameux représentant, Mulatu Astatke.

Laurent Bardaine

Du grand art et qui plus est, facile d’écoute, même pour ceux qui ont peu de culture jazz et que cette musique effraie un peu par manque de fréquentation et simplement parce que la plus savante des musiques populaires est de moins en moins diffusée.

Septembre démarre à La Villette sous le signe de la nu-soul, avec l’un de ses représentants les plus emblématiques, José James pour un hommage à Erykah Badu. Ça devrait sonner beau !

Ensuite les spectateurs de la philharmonie auront pour eux seuls, la bassiste chanteuse Meshell Ndegeocello digne héritière de Prince et de la Nu-Soul. Attention, Meshell, ma belle, a déclaré ne plus se rendre que rarement dans la vieille Europe. Alors si vous voulez éviter d’alourdir votre bilan carbone en allant l’écouter outre-Atlantique, venez plutôt à vélo à la Villette, en longeant le canal ! C’est le moment.

Le premier samedi de la rentrée, de retour de vacances, en pleine forme, vous pourrez peut-être vous rendre à la Grande Halle de la Villette pour écouter non pas deux, mais trois concerts le même soir. Et là encore, pas besoin de prendre l‘Eurostar et de sortir de l’Europe économique. À nous les petits Anglais qui viennent à la Villette nous faire découvrir l’un des jazz les plus inventifs aujourd’hui.

On commence par Steam Down, un collectif londonien branché hip-hop, électro R&B. Un groupe qui monte et dont Blue Note vient de publier le single Etcetera. C’est un tout nouveau répertoire qu’ils comptent faire découvrir aux Froggies. Puis à peine remis de cette brise londonienne, et paf ! Delvon Lamarr Organ Trio montera sur scène un group funk qui revient pour la deuxième fois au festival de Jazz à la Villette.

Et pour finir cette jolie soirée, Ezra Collective, l’un des groupes chouchous de Couleurs jazz Radio avec leurs album Where I’m Meant to Be ou Lady, hommage à Fela kuti. On pourra pousser les tables qu’il n’y a pas dans cette salle et danser pour terminer cette soirée haute en couleurs.

Le 1er dimanche de septembre, juste avant de reprendre le boulot, allez donc passer une belle soirée dans la Salle des Concerts de la Cité de la Musique, pour y écouter l’étonnante saxophoniste newyorkaise Lakecia Benjamin qui présentera son dernier album “Phoenix”

Lakecia Benjamin

Dans lequel figurent Angela Davis, Georgia Anne Muldrow ou encore Dianne Reeves mais qui étaient tous pris ailleurs pour ce concert. Mais le propos politique, militant et féministe sera présent à n’en pas douter ? ce concert ouvrira celui d’un trompettiste- ovni, protégé de Dee Dee Bridgewater et devenu l’une des icônes de Couleurs Jazz Radio. Il est l’un des plus inventifs trompettistes de la nouvelle génération américaine dans la lignée de Roy Hargrove : Monsieur Theo Croker

Theo Croker

Il sera accompagné de la chanteuse Ego Ella May. Encore une soirée à ne pas manquer.

Ou alors, comme à la télé où vous pouvez changer de chaîne et de couleurs en choisissant un tout autre programme, le Festival Jazz à la Villette, le même soir vous propose également une soirée aérienne et acoustique, de l’Afrique au Mississippi, en compagnie du violoncelliste Vincent Segal qui fera le lien entre le trio CrossBorder Blues et en deuxième partie, un quartet « all stars », celui des Égarés, qui chemine entre Paris et Bamako.

Jean-Jacques Milteau, Vincent Segal, Harrison KennedyCrossBorder Blues”  de la folk, pop, musiques africaines, jazz… en trio purement acoustique

Puis Les Égarés, avec  Ballaké Sissoko (kora), Vincent Segal (violoncelle), Vincent Peirani (accordéon) et Emile Parisien (saxophone soprano) un album récent que vous écoutez régulièrement sur Couleurs jazz Radio.

Le lendemain, lundi 4 septembre, toujours à la Cité de la Musique, c’est une soirée avec deux duos qui vous est proposée. D’abord le duo Anglo-Danois Svaneborg Kardyb entre électro et acoustique, inconnu de nos services, il emprunte aux codes de la musique répétitive d’après le communiqué de presse.

Suivi en 2ème partie du duo Bill Laurance (piano) & Michael League (basse, oud, guitare fretless et ngoni). Ces musiciens sont deux membres influents de Snarky Puppy. Ils passent là de leur big band habituel, à un duo intimiste, minimaliste et acoustique.

Le répertoire qu’ils proposeront au festival Jazz à la Villette est à découvrir et pour la première fois en France sur la scène de la Cité de la Musique.

Mardi 5 septembre, une superbe soirée encore avec à la Cité de la Musique, avec en entrée et en 1ère partie : Tom Skinner, un batteur afro-free résidant à Londres. Vous l’avez déjà certainement entendu accompagnant Shabaka Hutchings, (The sons of Kemet) sur Couleurs Jazz Radio. Il sera en quintet pour présenter son dernier opus : Voices of Bishara 

Je suis curieux d’écouter ça !

En plat de résistance, vous pourrez écouter ce pilier du jazz hexagonal, Henri Texier et son “Indian” Septet »

Henri Texier

Il s’agit de l’un des point d’orgue du Festival. Son quintet invitera deux habitués : la chanteuse Himiko Paganotti et le saxophoniste ténor Sylvain Rifflet. Fidèle à son engagement en faveur des Amérindiens et 30 ans après le mythique An Indian’s Week, la troupe vous proposera à l’occasion du festival, un tout nouveau répertoire inédit.

Mercredi c’est le jour des enfants. Mais rien à voir, car le soir, à la Grande Halle de la Villette, les adultes pourront écouter les frères Ceccaldi : Théo au violon et Valentin au violoncelle. Une musique éclectique, inspirée ; libre, sans frontières… A tel point que les rejoindront sur scène : Sofiane Saidi, auteur-interprète Algérien, Emma Lamadji, montpeliéraine, diva du gospel, et l’artiste franco-vénézuélienne La Chica, et enfin, l’exquise singer-songwriter folk et mandoliniste Anna Majidson.

Inclassable vous dis-je ! Étonnant pour sûr.

Theo Ceccaldi

Vous serez alors les oreilles rôdées et ouvertes pour écouter Oumou Sangaré, reine de la musique malienne qui viendra présenter son dernier album, Timbuktu, sur les traces d’Ali Farka Touré.

Jeudi 7 septembre, c’est soul et la standing ovation assurée, puisque c’est debout que vous écouterez peut-être religieusement, dans la Grande Halle de la Villette, l’un des héritiers de James Brown, Mr Lee Fields qui présentera (après 50 ans de carrière) son dernier album empli d’amour : Sentimental Fool !

Et, veinardes et chanceux spectateurs, qui aurez obtenu vos billets tout juste à la suite de la lecture de ce papier, vous pourrez découvrir en première partie  Samm Henshaw, chanteur Britannique tendance soul, qui présentera à la Villette son premier album après plusieurs EP. Du R&B, un peu de Hip-hop, des influences jazz (Roy Hargrove est son modèle) et on peut se faire une idée du genre.

A découvrir !

Le jeudi 7 septembre, c’est à la Cité de la Musique qu’il faut nous rendre pour une superbe soirée à la Cubaine avec deux figures majeures pour représenter les couleurs du Jazz français. La soirée à ne manquer sous aucun prétexte, voyez plutôt :

Pierrick Pédron & Gonzalo Rubalcaba

Premier concert à Paris pour un duo exceptionnel. En mars dernier sortait cet album eponyme : Pédron Rubalcaba. Sélectionné dans le Best of de la couleurs Jazz Week et Hit Couleurs Jazz, ìl s’agit d’un grand album de jazz enregistré sans coup férir, pour cette premire rencontre entre les deux hommes, le saxophoniste breton et le pianiste cubain. Un dialogue de haut niveau que le jeu du live devrait encore magnifier.

Haróld López-Nussa « Timba a la Americana« 

Timba a la Americana, est un album attendu fin août , au moment du Festival ! Ce formidable pianiste, habitué de Couleurs Jazz Radio, revient en quartet aux côtés de son petit frère Ruy López Nussa à la batterie, du contrebassiste Luques Curtis, et du génial harmoniciste français Grégoire Maret.

Une musique et un spectacle de très haut vol !

La Salle des concerts de la Cité de la Musique à peine remise en état, le vendredi 8 septembre est consacré au Jazz Hexagonal.

La Première partie de la soirée est consacrée à la découverte d’une artiste inconnue de nos services, ce qui indique la qualité de la programmation de ce Festival.

L’occasion de découvrir un talent émergent en la personne de la violoniste  Loni Cornelis (“Impress Express”) encore étudiante au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, avec comme professer, le contrebassiste Riccardo Del Fra. Il est indiqué que Loni Cornelis est également peintre. Ses tableaux musicux sont inspirés du fauvisme. Elle sera ce soir en 4tet.

Puis, la soirée continue avec la batteuse Anne Paceo qui présentera son projet S.H.A.M.A.N.E.Sque vous connaissez bien si vous écoutez Couleurs Jazz Radio. Ses complices sont également des habitués de lamaison : Tony Paeleman aux claviers, Christophe Panzani au sax ténor, et deux chanteuses, la suédoise Isabel Sörling, et Cynthia Abraham.

Anne Pacéo

Et pour terminer en beauté ce vendredi soir, venez découvrir l’un des nouveaux talents montants au piano : Yessaï  Karapetian avec une batteuse très remarquée autant que très engagée, outre Atlantique, Terri Lyne Carrington.

Un concert comme on aime et comme le Festival Jazz à la villette est capable d’en programmer.

Le choix est cornélien car en parallèle, et à la même heure, le vendredi 8 septembre si vous avez la nostalgie du Jazz rock fusion des années 80, il faut aller écouter le groupe Sixun ! Nous verrons peut-être deux générations opérer des choix différents ?

En première partie : Balimaya Project, Nouvelle révélation made in London, Balimaya Project voit les choses en (très) grand et explore avec brio le sillon de l’afro-jazz.

Mené par le percussionniste Yahael Camara Onono, cet ambitieux collectif britannique, qui se définit avant tout comme une grande famille, réunit seize musiciens dont certains sont issus des groupes SEED Ensemble et Kokoroko. À l’heure où les big-bands se meurent et où le monde de la musique tend à privilégier les projets solos, peu coûteux, les anglais ont le chic de revenir à la mode des grands ensembles avec comme point commun cette passion pour l’afro-jazz qui rend la scène musicale londonienne si excitante.

A découvrir : Merci Jazz à la Villette ! À Couleurs Jazz, nous ne connaissions pas…

Le légendaire groupe de jazz fusion des années 1980 Sixun, revient pour le meilleur avec son nouvel album sorti cette année : Unixsity.

Si vous avez aimé Weather Report à l’époque, vous devriez apprécier Sixsun. La section rythmique est constituée de deux figures de proue : le batteur Paco Séry et le bassiste Michel Alibo, Jean-Pierre Como est au piano et aux claviers électriques, Alain Debiossat aux saxophones, Louis Winsberg à la guitare et un petit nouveau (par rapport au groupe d’origine :  Stéphane Edouard qui apporte sa connaissance des rythmiques Indiennes – un percussionniste des plus demandés en ce moment.

Et pour le W.E final, la soirée de samedi sera consacrée à un jazz festif avec deux groupes qui ont pour vertu de séduire un public jeune.

En 1ère partie : Emile Londonien, ce Trio Strasbourgeois à l’humour aiguisé, puisqu’ils ont fans du saxophoniste soprano, Emile Parisien et adeptes dans un même temps de la nouvelle scène jazz londonienne. On peut qualifier leur belle et énergique musique  d’électro- nu-jazz.

Laissez-vous tenter par ce jazz qui sort des sentiers battus et qui sera dans la Grande Halle de La Villette.

Une excellente première partie pour chauffer la salle qui viendra en nombre voir cette nouvelle formation  du trio mancunien des Gogo Penguin. Le pianiste Chris Illingworth et le contrebassiste Nick Blacka, ont su composer une musique originale pour leur nouveau disque, Everything is  Going to be Ok  qui accueille un nouveau batteur en remplacement de Rob Turner, Jon Scot.

Les fans soulagés apprécieront. Vous aussi, c’est sûr.

Et finalement pour le dernier soir, le dimanche 10 septembre, le Festival accueillera la nouvelle star du Jazz vocal, qui chante vraiment du jazz et n’a pas encore cédé aux injonctions des majors qui préfèrent orienter les chanteuses qui ont un certain succès auprès du public à popiser leur style. (Mélody Gardot, Youn Sun Nah,…)

Non, Samara Joy chante vraiment du jazz de la plus belle des façons. Elle faisait déjà partie des nominés pour le Prix du Jazz vocal de l’Académie du Jazz en 2021. Elle l’emporta l’année suivante en 2022 avec son deuxième album (Linger Awhile) qu’elle interprètera à la Villette rien que pour vous, veinardes et chanceux spectateurs.

(Réservez vos places à la fin de la lecture de cette chronique ! Car gageons que cette soirée se jouera à guichets fermés)

Votre serviteur eut la chance de la programmer lors du modeste et beau festival de Jazz in Noyon l’année dernière. La diva était alors encore abordable pour des budgets modestes.

La chance également de jouer devant une salle pleine pour Julius Rodriguez, un pianiste et organiste, dans la tradition du gospel et du hard-bop, de la soul et du hip-hop.

Vous aviez peut-être déjà écouté Julius Rodriguez aux côtés de José James et Meshell Ndegeocello (deux artistes programmés cette année à Jazz à la Villette, voir plus haut). Publié chez Verve à l’été 2022, Let Sound Tell All laisse entendre de nombreuses influences, de la grande tradition du piano jazz (Wynton Kelly et McCoy Tyner), au gospel (très présent) en passant par le hip-hop et la soul.

Une magnifique soirée de clôture qui fera vibrer à n’en pas douter, la Grande Halle de La Villette !

Le Covid, est derrière nous ! Profitez, sortez, allez écouter du jazz live à la Villette pour cette rentrée et pour fêter l’été Indien. C’est LE Festival Jazz à Paris !

Tout le programme détaillé de l’édition 2023 du Festival Jazz à la Villette. Avec accès à la billetterie.

©Photos Patrick Martineau

Laisser un commentaire