Happy Mood!

Un mini symphonique de vent, réunissant bois et cuivres sous la férule du saxophoniste François Ripoche qui a eu la bonne idée de réunir quelques francs-tireurs du souffle accompagnés par la batterie de Simon Goubert et la basse de Darryl Hall. Voilà pour l’annonce publicitaire.

Un Marching Band d’Exception Française

Trompette, trombone, saxophone, clarinette, en avant la fanfare aux volutes aériennes avant-gardistes et gardienne d’une forme de tradition de marching band à la française. Réunir des improvisateurs de génie habitués aux aventures individuelles pour sonner en formation sur une partition qui prend le pari de n’en être pas une, voilà le principe, et il est réussi comme une théorie.

Entre duos concertants, camaieux cuivrés et choeurs foisonnants de Sardanapale, l’ensemble laisse la place nette à chaque improvisateur pour mieux noyer les échappées dans un concert tonitruant et toujours inventif. Il n’y a pas de titre à citer en particulier, tant l’ensemble de l’enregistrement mérite plusieurs détours, plusieurs écoutes, comme pour découvrir à chaque fois une nouvelle histoire. Entre Bowie, Mingus et le jazz des lofts, mais à la Française façon New-Orléans déjanté.

Simon Goubert et Darryl Hall règnent en gardiens du temple rythmique qui vient saccader heureusement les volutes libertaires des vents. Tourbillons éclectiques et foisonnance de sonorités, du fin, du glauque, entre aigus et grave triturés. Un soupçon de free symphonique qui va du chant du pivert au barrissement éléphantesque. Il règne un soupçon de Black, Brown and Beige frenchie…

Auprès d’Happy Mood…

Il ne faut souhaiter à cet ensemble que faire racines et grandir pour qu’on y vienne auprès, se consoler et se réchauffer au sein d’un vrai jazz français, comme un arbre aux tessitures multiples, de bien belles branches que ces musiciens…

Sonnez Hautbois, résonnez musettes !

En bas, dans son cimetière marin, l’Ami Georges doit jubiler.