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Celia Kameni

Un an après Sofia et un an avant Gand, c’est à Marseille que s’est réunie cette année la conférence de l’European Jazz Network. L’EJN c’est une association internationale de plusieurs centaines de festivals, clubs, agents, producteurs… qui a pour but de promouvoir le jazz, entre autres par le biais de l’éducation.

D’où une focalisation cette année entre autres sur la pédagogie à travers divers ateliers, débats et prises de parole. Réunis dans le Palais du Pharo, avec sa vue magnifique sur le Vieux Port, plusieurs centaines de participants ont pu par ailleurs assister à des showcases de musiciens français ou établis en France sélectionnés par le Festival marseillais des 5 Continents.

On put ainsi entendre un groupe réuni par le saxophoniste Raphael Imbert au sein duquel s’illustra particulièrement la vocaliste Célia Kameni : une voix splendide et pétrie d’émotion.  Plus tard c’est la flûtiste et chanteuse franco-syrienne Naissam Jalal qui proposait un duo avec le contrebassiste Claude Tchamitchian. A la fois poétique et vigoureuse, cette association inédite sut convaincre un public nombreux.

Plus tard c’est le quintet Papanosh qui remporta un franc succès avec un programme inspiré de l’œuvre de l’écrivain américain Jim Harrison. Un grand sens de l’architecture sonore et un son de groupe totalement bluffant sont deux des caractéristiques de ce groupe dont chaque membre est par ailleurs un soliste d’envergure doté d’une sensibilité propre.

Papanosh - ©Photo Clara Lafuente

Papanosh – ©Photo Clara Lafuente

Le trio Nout (du nom d’une déesse égyptienne) c’est trois femmes qui jouent de la flûte, de la harpe et de la batterie, soit une configuration originale pour une musique souvent assez minimaliste d’un point de vue mélodique mais toujours poétique et rythmiquement tonique.

Le pianiste franco-arménien Yessaï Karapetian proposa, quant à lui, une musique métissée où les souffleurs de duduk et de ney ont toute leur place à côté d’une basse électrique et d’une batterie clairement jazz. Sa propre maîtrise du clavier en fait par ailleurs un soliste majeur doublé d’un compositeur de grand talent.

Dans un tout autre style la bandonéoniste Louise Jallu revisita le répertoire d’Astor Piazzola en traitant ses thèmes comme des standards de jazz avec un quartet de musiciens virtuoses rompus à l’art de l’improvisation. Avec une instrumentation sans batterie mais un sens du rythme affirmé cette jeune femme nous entraîna dans un voyage inédit et enchanteur.

Ludivine Issambourg

Ludivine Issambourg ©Photo Clara Lafuente

Deux autres concerts avaient lieu en fin de soirée au Théâtre de la Criée sur le Vieux Port : la flûtiste Ludivine Issambourg, entourée d’un trio claviers/basse électrique/batterie, fit preuve d’une énergie débordante, dansant sur place quand elle ne jouait pas et se montrant également capable de donner dans la nuance. Le concert final réunissait Michel Portal et un groupe de musiciens européens qui avaient l’âge d’être ses enfants pour une musique typique du leader avec son charme propre lié entre autres à ses improvisations à la clarinette basse. Mais on pouvait se demander s’il était nécessaire pour un tel concert de faire venir un guitariste norvégien tel qu’Eivind Aarset ou un batteur belge comme Stéphane Galland.

Néanmoins on félicitera les programmateurs de ces concerts pour avoir proposé une large palette de talents présents sur la scène hexagonale à un public international qui put faire le plein de découvertes.

©Photo cover by Clara Lafuente – Celia Kameni

©Photo Header by Clara Lafuente – Yeas Karapetian

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