Le talentueux et fougueux saxophoniste voyageur nous revient avec dans sa besace, un troisième album « Dreams and Connections » encore plus abouti que les deux précédents qui avaient déjà convaincu une critique unanime.
Je ne parie jamais. Ni sur la plus belle conquête de l’hommme (l’équidé évidemment…) ni dans les bandits manchots et autres machines à plumer le pigeon. Mais je mise toute mon attention et mes espoirs sur des artistes de jazz : Baptiste Herbin en fait évidemment partie et est placé, sans doute possible, sur mon podium.
« Dreams and connections » n’était pas encore dans tous les bacs, que je rêvais déjà de me connecter à son prochain opus. Que nous réserve-t-il ?
Mais revenons donc à ce dernier album en quartet. À ses côtés au piano, un artiste Cariocas lui aussi plein d’avenir, Edouardo Farias, au jeu subtil et délicat qui sait se faire tonique et virtuose. Puis une section rythmique dont on n’a pas fini d’entendre parler : Darryl Hall à la contrebasse, connu du public parisien par ses prestations avec Laurent de Wilde, Ali Jackson à la batterie qui se fit connaître avec Winton Marsalis, James Carter, Joshua Redman…
Comme il est convenu de dire aujourd’hui : du très lourd !
Vu le casting, on se doute que la « dream team » a de quoi nous entrainer dans ses rêves. Et comme ça fait du bien !
Les arrangements sont tous signés Baptiste Herbin, et la plupart des compositions également, à part évidemment les musiques traditionnelles brésiliennes qui se parent ici, de nouvelles et élégantes couleurs !
Baptiste Herbin qui possède une vraie soif de découvrir, d’apprendre, de jouer toujours mieux encore, a voulu rendre hommage à ses pairs. L’album s’ouvre par un vigoureux « For Julian » dédié à son premier maître, Cannonball Adderley. Après l’intro au saxophone, les phrases d’Eduardo Farias, ponctuées par la basse de Darryl Hall et la batterie d’Ali Jackson se font entendre, puis le dialogue reprend entre les quatre protagonistes. La barre est placée déjà haut avant que le deuxième morceau composé par Baptiste et qui porte le titre de l’album ne débute. « Dreams and Connections », drôle de nom qui, nous confie Baptiste Herbin, « est un hommage à la vie de musicien qui rêve de jouer avec de grosses pointures et établit des relations au fil de ses rencontres » Ainsi tout s’éclaire.
Je mise sur le titre « Dreams and Connections » qui je le pense, deviendra un standard du Jazz ! À moins que ce ne soit « Sphère » émouvant hommage à Thelonious Monk ? ou encore « Mister X » dédié à Xavier Felgeyrolles, de Space Time Records, producteur de l’album.
Des créations qui démontrent s’il en était besoin, les qualités de compositeur du leader.
Quant aux couleurs venues du Brésil, elles montrent clairement l’attachement de Baptiste Herbin pour la culture musicale de ce pays et son ouverture à toutes les musiques du monde, avec « Confusão Geral », par exemple.
Puis vient finalement « Um a zero » qui clos l’album, une époustouflante démonstration de virtuosité et de maestria. En l’écoutant l’autre soir, j’imaginais le « grand » Pelé traversant le terrain de Maracanã balle au pied…
Du talent fois quatre, des mélodies ciselées à la perfection, une forte personnalité, que dire de plus pour vous convaincre d’acheter cet album et de venir le faire dédicacer, lors d’un live : le prochain est annoncé dans ces colonnes. Ici.
Inutile de vous assommer chers lecteurs auditeurs de Couleurs Jazz, de davantage de tirades sur la qualité de cet album, vous avez compris que nous aimions sans réserve avec l’espoir que vous partagerez notre enthousiasme.
Aussi, je vous propose de juger immédiatement par vous-mêmes :
©Photos Michel Vasset
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