Depuis John McLaughlin et ses incursions fusionnelles entre orient et occident, entre la riche culture musicale Indienne, le rock et le jazz, des tentatives, des touches de couleurs enrichissent parfois les palettes du jazz qualifié d’occidental. Le résultat est très souvent intéressant et réussi. Mais nous atteignons là une autre dimension, avec cette « Eastern Sonata, une œuvre musicale aboutie, surprenante de fraîcheur, aux sons équilibrés entre tradition et modernité.
Le virtuose violoniste Baiju Bhatt nous offre avec ce deuxième album, un pan de sa bi-culture (son papa est un grand sitariste indien, sa maman est suisse) extrêmement savante et colorée.
La fusion et l’on pourrait dire l’osmose, s’opère entre les différentes textures instrumentales et s’impose comme une évidence.
Mais que l’on s’entende bien : le tout est si digeste, si aérien, romantique parfois, énergique ou fougueux à d’autres, un concentré de vie épicé et doux à la fois.
Les mélodies y règnent, les rythmes si chers à la musique indienne apportent cette richesse incroyable à l’énergie communicative qui invite à danser.
Les parfums de cette musique sont parfois enivrants, et les couleurs (si chères à votre magazine) flamboyantes.
Tout ceci ne serait évidemment rendu possible sans le travail acharné, l’expérience de plusieurs années ensemble, où l’interplay se ressent, même à l’audition du disque. (L’on ne saurait que trop vous recommander d’aller écouter ce band en live !). Ce groupe s’appelle le « Red Sun » c’est lui qui imprime cette forte identité sonore.
Baiju Bhatt est donc au violon. Il a écrit les compositions. Valentin Conus est aux saxophones,
Mark Priore affirme ici la finesse et l’élégance de son jeu ; il est aux claviers. La rythmique (essentielle ici encore davantage… ) est assurée par Blaise Hommage à la basse et Cyril Regamey à la batterie.
Trois invités de marque accompagnent le quintet : le guitariste bien connu des clubs de jazz parisiens, entre autres, Nguyên Lê, qui assure également la direction artistique et le mixage et Prabhu Edouard maître des tablas et des percussions.
Puis, l’oudiste Amine M’Raihi intervient avec majesté dans Cosmopolis où la musique traditionnelle tunisienne se marie parfaitement bien aux rythmes indiens des tablas.
Puis, la flûte du sage magicien Jay Ghandi, comme un voile, étend ses notes sur Upper Welsch Side.
Toutes les compositions sont signées de Baiju Bhatt, à l’exception de Land Of Wonders, signée par le brillant saxophoniste Valentin Conus, Whirpool, très belle reprise d’un morceau de John Taylor et enfin Song For Little Shai, signée par le papa Pandit Krishna M. Bhatt, que l’on peut entendre au sitar.
Eastern Sonata, sous le label berlinois QFTF, entre parfaitement dans le jazz que nous défendons dans ce magazine, celui qui exprime toutes les couleurs de l’humanité. En cela il est universel.
Baiju Bhatt sera en concert au Club Nubia, Boulogne-Billancourt, le 14 décembre 2018
Puis, le 19 décembre, à l’ETM – Genève,
Le 20 décembre, BeJazz – Berne,
Le 21 décembre, Bird’s Eye – Bâle,
Le 22 décembre, Chorus – Lausanne.
Deux paires de places sont à gagner pour le concert au Nubia, ainsi que 4 CDs, si vous répondez à la question suivante :
Quel est le principal compositeur des titres présents dans l’album ?
(merci d’adresser votre réponse à : contact@couleursjazz.fr)
Tirage au sort en cas d’égalité.
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