Quelque part vers la fin de l’été 2015, un ami, directeur artistique du Festival de Jazz de Sutton -qui a lieu dans les Cantons de l’Est, à une heure de Montréa-, m’introduisit à l’art musical d’Ola Onabule. Peu de temps avant, Ola avait fait une apparition sur la scène principale du Festival de Jazz de Montréal. Par la suite, grâce au procédé de la pêche à la traîne sur YouTube, afin de voir et d’écouter tout ce qui concernait cet artiste, j’allai de surprises en découvertes. Je lus tout ce que je pouvais trouver à son sujet et force est de constater que je venais de tomber sur un chanteur compositeur, interprète, arrangeur, producteur, original, tout enveloppé d’un tissu unique, très différent des Jazzmen / Soul / chanteurs de blues dans le monde des concerts, des festivals d’aujourd’hui, qui présentent un large éventail de chanteurs et d’instrumentistes.
Il existe, comme l’histoire nous l’indique, bon nombre de chanteurs Jazz / Soul / Blues, dont certains sont présents actuellement. Par exemple George Benson, Al Jarreau, Kurt Elling, Kevin Mahogany et d’autres… d’autrefois, comme Nat King Cole, Billy Eckstine, Joe Williams, Leon Thomas, et plusieurs qui sont auteur- compositeurs tels que BB King, Donnie Hathaway, Stevie Wonder ou Luther Vandross. Pourtant, nous devons prendre en considération la profonde originalité exprimée dans le travail de ces grands artiste- interprètes et ce qui les distingue dans le monde d’aujourd’hui, des chanteurs masculins.
Au cours des nombreuses années, où j’ai pu être témoin, où j’ai apprécié écouter avec beaucoup de plaisir ces grands noms, j’ai trouvé très rafraîchissant et merveilleux de voir et de comprendre que le travail de Monsieur Onabulé n’est pas seulement fondé sur les idéaux et la tradition de ses racines nigérianes. Son style est très personnel et original et représente une combinaison entre les sources de son inspiration qu’il élargit à partir de cette base créative sur laquelle il continue à construire en s’appuyant sur ces grands qui sont passés avant tandis qu’il emmène le tout vers une autre dimension.
Au cours des nombreuses années, où j’ai pu être témoin, où j’ai apprécié écouter avec beaucoup de plaisir ces grands noms, j’ai trouvé très rafraîchissant et merveilleux de voir et de comprendre que le travail de Monsieur Onabulé n’est pas seulement fondé sur les idéaux et la tradition de ses racines nigérianes. Son style est très personnel et original et représente une combinaison entre les sources de son inspiration qu’il élargit à partir de cette base créative sur laquelle il continue à construire en s’appuyant sur ces grands qui sont passés avant tandis qu’il emmène le tout vers une autre dimension.
Et si la question était posée, de savoir si ces grands noms ont eu une influence dans le style et la prestation d’Ola ? Dans le cadre d’une écoute attentive, il est évident dans la façon dont Ola infuse des éléments dans l’utilisation traditionnelle des cris, les bourdonnements et les gémissements de chanteurs, utilisés comme une partie essentielle de leur expression. Sur cette base, de mon point de vue, le travail vocal d’Ola est une pure représentation historique de cette tradition réinterprétée dans un cadre actuel, du 21e siècle, à destination des publics d’aujourd’hui, dont beaucoup n’ont aucune idée de l’histoire ou du passé, mais sont simplement touchés par cette énergie, par l’intensité et les histoires pleines de sens dont sont imprégnées ses chansons et ses prestations. Par conséquent, il semble assez remarquable qu’un artiste totalement autoproduit comme Ola Onabule arrive à notre époque et encore plus important, dans le domaine du jazz. Il est clair qu’il est un artiste consommé, qui intègre tout ce qui est contemporain à sa disposition. Il ne limite pas ses prestations à de petits groupes, il trouve également sa place, dans de grandes formations.
Pour aller plus loin, je trouve également intéressante, la perception qu’a Monsieur Onabule de son métier de musicien. Parce que, de retour à cette époque où la plupart des grands chanteurs avaient des styles très personnels, certains accédaient à la notoriété tandis que d’autres pouvaient ne pas durer, en raison de la nature de l’industrie du disque au cours du siècle dernier. La raison à cela est la conséquence due au fait d’avoir peu ou pas de contrôle sur la production de leur travail, bien que certains réussirent à avoir leurs propres labels, comme Brother Ray et BB King. Cependant, beaucoup restaient à la merci des labels dominants et étaient le plus souvent soumis à leurs caprices, à ce que ces majors considéraient comme commercialisable ; ce qui était souvent en opposition avec le choix de l’artiste. Cependant, une grande partie de ce modèle a changé, en raison de la technologie d’aujourd’hui. Les artistes sont maintenant en mesure d’enregistrer, de diffuser en streaming et de commercialiser leur travail sur Internet de façon indépendante et par conséquent, un certain nombre de grands labels éprouvent des difficultés à faire face à ce nouveau paradigme concurrentiel.
Dès le début de sa carrière, la rencontre d’Ola avec une major tourna court à cause de divergences sur le plan artistique, comme sur l’aspect marketing. On peut dire que cela fut une bénédiction déguisée, puisqu’il s’enhardit et eut l’habileté et le courage de prendre le plein contrôle de sa destinée artistique en créant son propre label. Ce faisant, il se mit à acquérir les compétences nécessaires pour couvrir tous les aspects de la création de la chanson, l’arrangement, les techniques d’enregistrement et la direction de la production en studio. Il créa ainsi sa propre boîte à outil musicale qui compte à ce jour 8 albums à son crédit et continue à aller de l’avant. Tout cela en acquérant l’expérience et les compétences sur le fonctionnement des affaires et du marketing et ainsi au fil des ans en se consacrant même à l’ensignement. Ola possède aujourd’hui ces compétences multiples.
Pourtant, il y a plus à dire sur l’homme lui-même, sur sa créativité, son intention, sa polyvalence, sa droiture et la conscience avec laquelle il aborde son travail. Il lui a récemment été demandé lors d’une interview à propos des variations de contenu évidentes dans ses chansons, comment au cours de leur composition, il pouvait définir à quelle catégorie elles appartenaient? Il répondit en disant que le contenu de la chanson déterminait son positionnement par son résultat final, que ce soit jazz, soul, blues ou ballade orientée ou basée sur un personnage ou un événement, au moment opportun parvenait à trouver sa place toute seule. Avec cette approche comme guide et comme cela lui vient du plus profond, il est catégorique sur le sens de l’honnêteté qui chemine main dans la main à partir de cette source intérieure. Habituellement, l’industrie de la musique aime à placer le travail de l’artiste dans ce qui peut être appelé ou identifié comme référence en terme marketing. Toutefois, étant donné la nature même du travail d’Ola qui peut varier d’un morceau à l’autre et ne tombe pas ou ne s’insère pas dans ce genre de structure commerciale, cela signifie qu’il ne peut être mis dans une boîte, ni étiqueté, ni classé et qu’il doit être accepté dans l’ensemble de son objet et de ses variations musicales en tant que musique de qualité universelle. Et dans sa prestation en tant qu’artiste, que le message qu’il délivre, comme disait le Duke, est « au-delà des catégories ».
En ajout de poids à ce qui a déjà été dit jusqu’à présent à propos d’Ola Onabule, sa rigueur à propos de son métier. De manière similaire on retrouve dans un documentaire récent sur la grande Mary Lou Williams, la dame qui « Swings the Band » -une pianiste de jazz, compositrice- arrangeur, qui est un peu tombée dans l’oubli maintenant, mais était connue par quelques spécialistes à son époque, parce qu’elle était une femme dans un monde de la musique dominé par les hommes. Il y a un extrait dans ce documentaire intitulé, « Derrière la scène. » Lorsque l’on écoute la façon dont le grand pianiste de jazz Hank Jones décrit de façon extraordinaire, la force, le courage et la volonté indomptable de cette Mary Lou Williams et l’aspect créatif de son personnage, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette description était parfaitement adaptée à l’intégrité de la personnalité d’Ola et semblait lui aller comme un gant. Tout est dit.
Il est donc maintenant évident que je suis tout à Ola Onabule qui, en raison de sa créativité innée est un superbe artiste à part, ce qui pourrait être considéré par certains comme une place solitaire, mais sans comparaison aucune, je conclus que cet artiste doit être considéré et accepté pour ce qu’il est et pour son oeuvre, ainsi que pour la joie qui émane de son cœur, qu’il partage et apporte à ses auditoires.
Aujourd’hui, beaucoup a été dit sur son succès lors d’interviews, dans des chroniques d’albums et de spectacles et même sur YouTube. Ainsi les lecteurs et les auditeurs peuvent se forger leur propre opinion et leurs propres conclusions qui, pour la plus grande partie sera constituée à n’en pas douter d’un onguent positif.
Écrit par Alfie Wade, Jr.
Président Odyssey 21st Century Communications
Représentant international Duke Ellington Center
Harlem Sète Montréal
Adaptation VF par Christian Grimauld
Ola Onabulé Discography:
More Soul Than Sense (CD Album) Rugged Ram Records RAMMOO5CD 1995
From Meaning Beyond Definition (LP Album) Rugged Ram Records RAMMOO7CD 1997
Precious Libations For Silent Gods (CD Album) Rugged Ram Records RAMMOO8CD 1999
Ambitions For Deeper Breath (CD Album) Rugged Ram Records RAMMOO9CD 2002
In Emergency Brake Silence (< 2 versions) Rugged Ram Records 2004
The Devoured Man (< 2 versions) Rhythm Attack 2007
Seven Shades Darker (< 2 versions) Rugged Ram Records 2010
The Peace That Deafens (LP Album) Rugged Ram Records RAMMOO14CD 2015
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