Figure de proue de la nouvelle scène jazz londonienne depuis quelques années, Shabaka Hutchings, dont le prénom est emprunté à un pharaon d’Egypte, est à la tête de trois formations aux formats différents : « Shabaka And The Ancestors« , « The Comet Is Coming » et « Sons of Kemet« .
C’est avec cette dernière que le saxophoniste-ténor, clarinettiste, flûtiste et compositeur, âgé de 37 ans, vient de graver « Black To The Future » (Impulse !/Universal).
Un album qui prend résolument le contre-pied de ce qui se fait actuellement dans le monde confiné du jazz, à la fois au niveau musical et de son engagement, dans les textes, contre le racisme et en faveur de l’identité noire. Ce disque « dépeint un mouvement né pour redéfinir et réaffirmer ce que cela signifie d’œuvrer pour l’émancipation des noirs, le « Black Power », affirme ainsi le leader.
Voilà pour le message. Mais quid de la musique ?
Entouré de son noyau dur d’accompagnateurs – Theon Cross (tuba), Eddie Hick et Tom Skinner (batterie/percussions) – auxquels viennent s’ajouter notamment la pianiste/chanteuse de Chicago, Angel Bat Dawid, les rappeurs Kojey Radical, Moor Mother et la chanteuse britannique Lianne La Havas, ce fils spirituel et musical d’un autre pharaon (Pharoah Sanders) délivre une musique exaltée, quelque peu didactique, souvent répétitive dans l’atonalité et le tempo, sans trop de soli fougueux cependant, et parfois même dansante.
« Black to the Future » est un album (Impulse !/Universal)
©Photos Pierrick Guidou
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