Avec « The Crave », son nouvel album, le pianiste, arrangeur et compositeur Rémi Toulon nous emmène aux frontières du jazz et des musiques brésiliennes et caribéennes. Le titre du disque est celui d’un morceau du pianiste de la Nouvelle-Orléans Jelly Roll Morton (1890 – 1941) qui signifie littéralement « l’envie dévorante ». Tout un programme qu’on a eu envie de découvrir sans attendre…
Mélange de compositions personnelles et de reprises, The Crave marie harmonieusement les séquences jazz avec les rythmes brésiliens et caribéens. La présence d’un harmonica diatonique (l’excellent Sébastien Charlier) agit, si l’on peut dire, comme une douce épice : cet instrument apporte à la fois du moelleux et du piquant… et une véritable originalité à ce type de formation.
Au piano, Rémi Toulon se montre précis et fait preuve d’une grande musicalité. Sa technique irréprochable sert parfaitement le propos du disque : il y a dans son jeu du rythme, du swing, de la joie, une part d’onirisme — parfois teintée de mélancolie — et, de toute évidence, une « envie dévorante » de retrouver des moments de partage intenses avec son public. Les autres musiciens sont au diapason : il y a un plaisir de jouer ensemble qui s’entend tout au long de l’album, ce qui explique sans doute le très bon équilibre sonore au sein du quintet. On notera la présence de Zé Luis Nascimento, grand percussionniste brésilien qui a joué » avec des artistes tels que Jean-Luc Ponty, Cesaria Evora, Al Di Meola, Tania Maria, etc.
En conclusion, c’est un disque qu’on écoute avec énormément de plaisir, une invitation au voyage, vers un « ailleurs » où l’on pourrait rêver et danser en toute liberté.
Personnel :
Rémi Toulon : piano, compositions, arrangements
Sébastien Charlier : harmonica diatonique
Jean-Luc Arramy : basse & contrebasse
Vincent Frade : batterie
Zé Luis Nascimento : percussions
The Crave est sorti sous le label Alien Beats Records et distribué par Inouïe.
©Photo Header Michaël Meunier
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