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Caravan, l’un des standards les plus joués dans le Jazz, au moins 850 interprétations recensées !

Caravan a été écrit par Juan Tizol, tromboniste (à pistons !) d’origine Portoricaine,  d’où le fait qu’on le présente souvent comme un des premier morceaux « latin Jazz », mais respectant la structure à 64 mesures AABA. En clair, le thème « A » est joué deux fois, puis un pont « B» est placé avant le dernier « A » qui conclut le morceau.

Il existe en effet deux interprétations différentes :

L’originale de Juan Tizol, jouée par Barney Bigard, dont la première interprétation connue date du 19 décembre 1936 …

ou  http://youtu.be/qTRlE2QmME4   

Puis une interprétation modifiée par Duke Ellington qui n’aimait pas le « pont » B écrit à l’origine, et qui le réécrit pour ses interprétations dès 1937.  Ce « pont B Ellington » devient la version définitive. Voici une version de 1937, jouée au trombone à pistons par Juan Tizol  en personne, avec une superbe rythmique « orientale » de Louis Bellson à la Batterie.

 http://www.youtube.com/watch?v=cAeEhTD1xhU

On remarquera que Juan Tizol joue le thème (A) puis SON « pont B », puis celui de Duke Ellington, puis revient au A… viennent ensuite les improvisations.

Juan Tizol vendit ses droits d’auteur à Irving Mills immédiatement après cette date. Dès que le morceau aura du succès, Irving Mills les lui rendra. C’est lui qui écrit des paroles et dès lors, on trouve les trois noms associés : Juan Tizol, Duke Ellington, (musique)  Irving Mills (paroles).

Ensuite …silence… ou presque, pendant la 2e guerre mondiale.

A partir de 1950, le morceau réapparait et une foule de jazzmen le reprend et/ou le chante : Dizzy Gillespie, Errol Garner, Thelonious Monk, Earl Hines, Ella Fitzgerald, etc.…

Errol Garner en joue une version que certains jugent inégalée, considérant également  que ne pas avoir écouté Caravan par Errol, c’est ne pas connaitre l’âme d’Errol.

(3) http://www.youtube.com/watch?v=FFVoSSKiwJY 

Il existe de très nombreux arrangements de l’orchestre de Duke Ellington, dont celui-ci sur un rythme très oriental, d’une lenteur inhabituelle mais très envoutante. Fermez les yeux et imaginez la file de chameaux marchant lentement à l’amble.

D’autres l’ont chanté, comme Nat King Cole, sur les paroles d’Irving Mills  

et c’est toujours Juan Tizol et son trombone à pistons qui sont là !

Caravan fut aussi le morceau utilisé par de très nombreux batteurs pour se mettre en valeur, et dans ce genre là, nous restons sensible au bonheur de Jo Jones jouant son solo de batterie … avec un petit accompagnement final de Milt Buckner.

En 1962 Duke Ellington enregistre une « référence » de Caravan

7) https://www.youtube.com/watch?v=8L_wcaod7ks

Le Duke y est accompagné de Charles Mingus à la contrebasse et Max Roach à la batterie.

Il existe des centaines de versions de Caravan. Plus ou moins originales, elles restent fidèles soit au titre d’origine – la caravane qui défile lentement dans le désert, au rythme des chameaux – soit aux séquences. Certains utilisent simplement le thème pour en faire des  variations plus libres.

Avec Kenny Drew, beaucoup plus moderne, on sent l’évolution « piano » et la différence de génération après avoir écouté Errol Garner. Quelle énergie !

Si le grand Oscar Peterson impressionne…  

Michel Petrucciani est LE Grand interprète de Caravan. Pour l’éternité. Exagération ? Certainement. Mais écoutez ses  versions envoutantes, dont l’une des plus évoluées se trouve sur le disque « Promenade with Duke », où il interprète une sorte de « promenade avec Caravan ». On entend à la fois une science musicale et un art, des sons, des accords et harmonies extraordinaires. Il semble impossible de faire évoluer « Caravan » plus et mieux que Michel Petrucciani sans dénaturer le thème.

La vidéo résume son génie et celui de ce morceau : la mélodie et le rythme, certes plus rapide, mais toujours envoutant. Plus d’un demi-siècle après ses débuts, « Caravan » passe toujours là.

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