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Actualité

Le 62e Newport Jazz Festival. L’ancienne et la nouvelle garde à l’honneur.

Les prévisions climatiques mitigées pour le W.E du 62e Newport Jazz Festival donnèrent finalement un ciel dégagé et des temperatures plus élevées pour accueillir comme il se doit, un panel des meilleurs musiciens actuels. Kamasi Washington, Joey Alexander, Chick Corea, Gregory Porter, Galactic et Norah Jones se succédèrent  durant les trois jours de l’événement. Un savant mélange de représentants de la nouvelle garde et de noms plus établis du jazz.

Les festivaliers, venus par terre et par mer, ainsi que ceux qui affrontèrent les monstrueux embouteillages de Newport furent récompensés par les fougueuses prestations, alimentées par une foule enthousiaste et par l’atmosphère d’une bonne brise océane. Le festival, pour la première fois depuis des années, affichait complet. Le samedi quelques 10 000 participants, attirés en partie par la popularité de Norah Jones, ont recouvert chaque centimètre carré de la pelouse depuis la scène du Fort jusqu’aux berges pour écouter son timbre soyeux sur des hits pop, tels que « Come Away with Me », « Sunrise », « Cold, Cold Heart » et « Do not Know Why » qui sont sur le point de devenir des standards modernes.

La foule était naturellement au rendez-vous et montra ainsi que le jazz est en plein développement grâce aux nombreux artistes présents ce week-end. Les scores de participation atteignirent les 3 500 le vendredi et 6 500 le dimanche.

 

Kamasi Washington

Kamasi Washington ©Thomas Marsh

Kamasi Washington ©Thomas Marsh

Vendredi, Kamasi Washington proposa une version en six-volets de la West Coast Get Down, sur la scène du Fort qu’il rejoua sur la scène du Quad le dimanche. La capacité du groupe à créer leur propre groove leur permet de redonner vie à des titres du premier album de Washington « The Epic. » En les observant sur scène, il est clair que le groupe ne se contente pas d’exécuter ces airs, mais de les vivre. L’énergie créatrice qui a rassemblé ces musiciens pour produire l’album de trois disques est encore plus évidente sur scène, car ils sentent et tirent au mieux profit de l’apport musical de chacun.

L’inspiration et l’origine des chansons sont dévoilées sur scène par Washington qui raconte et présente leur histoire comme il les présente avec moults détails. «Change of the Guard» lui est venu lors d’un rêve. « Henrietta« , fut inspiré par une tante qui imposait naturellement l’amour et le respect de chacun autour d’elle. Avec plus de 160 heures d’enregistrements encore sous les voûtes des sessions « The Epic« , représente le commencement de ce qui pourrait être une nouvelle avant-garde pour le jazz.

Joey Alexander Trio

Joey Alexander ©Thomas Marsh

Voir c’est croire. Samedi, le pianiste phénomène âgé de 13 ans, prit place sur la scène du Quad avec son trio accompagné de Dan « Chimey » Chmielinski à la basse, et Ulysse Owens à la batterie, qu’il conduisit dans un set vibrant. Joey Alexander affiche continuellement un sourire facilement contagieux. Parfois, il sort du cadre et se tient debout les muscles bandés, tandis qu’il extirpe les notes des touches du Steinway. Alexander est un cadeau des Dieux du Jazz . Il ne doit en aucun cas être considérée comme une bête de cirque. Il joue avec une telle maturité, une telle intensité et une telle créativité, digne des meilleurs d’entre eux et sa prestation à Newport a offert un autre aperçu des nombreuses autres illuminations qui nous attendent à l’écoute de cet artiste.

Chick Corea Trilogy

Chick Corea ©Thomas Marsh

Chick Corea – Christian McBride ©Thomas Marsh

Le concert de Chick Corea commença en retard à cause des embouteillages Newportais. Mais celui-ci montra flegme et sérénité sur scène. Il se promenait sur la scène du Fort, souriant, filmant la scène et les alentours,  son iPhone en main. Après s’être accordé avec le bassiste Christian Mcbride, il s’accorda ensuite avec la foule. Son trio, qui comprenait également Brian Blade à la batterie a joué cool, confiant et détendu, comme si ils avaient invité quelques-uns de leurs amis les plus proches dans leur salon à les écouter. Le trio a interprété entre autres « 500 Miles High, » le « All Blues » de Miles Davis « Recorda-Me» et «Fingerprints». Au moment où Chick Coréa quitta la scène, son statut d’icône demeura sur place… et la foule reste ébahie devant l’un des plus grands artistes du jazz.

 

Gregory Porter

Gregory Porter & Lakeesha ©Thomas Marsh

Gregory Porter & Lakeesha ©Thomas Marsh

Gregory Porter, un des habitués du festival, clôtura le concert du samedi soir en emmenant les festivaliers to the Alley. Malgré la chaleur étouffante, le monsieur bien habillé du jazz, au look impeccable, chapeauté de son typique couvre-chef, réussit encore à rester frais. Gregory Porter était aux commandes de sa voix douce et profonde et livra en cadeau quelques titres de l’album « Take Me To The Alley » comme le titre éponyme, « Holding« ,  » et « On My Way to Harlem. » Son groupe fournit un accompagnement solide, aidant Porter à gravir de nouveaux sommets, tandis que le soleil, au dessus des eaux de la Nouvelle-Angleterre, commençait à décliner, avant lui.

Galactic

Galactic's Erica Falls ©Thomas Marsh

Galactic’s Erica Falls ©Thomas Marsh

Le groupe Galactic,  originaire de La Nouvelle-Orléans, grillait sur la scène du Fort, clôturant ainsi, la soirée de vendredi. Mené par la chanteuse Erica Falls, Galactic a brûlé d’un feu plein d’énergie. La voix d’Erica Falls, puissante et passionnée, déployait à pleine gorge les mélodies de  «Does It Make a Difference « , « Heart of Steal» et « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan.

Le groupe des six musiciens leva la foule qui se mit à danser, contribuant ainsi au décollage de ce week-end de trois jours avec du combustible à haute énergie No’Leans brass funk and soul.

Le Newport Jazz Festival s’est tenu du 29 au 31 juillet à Newport, Rhode Island. Il est sponsorisé par Natixis Global Asset Management.
Qu’ils en soient vivement remerciés.

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