Au cours de sa carrière, le saxophoniste Franck Wolf a toujours été sensible aux possibilités offertes par des combinaisons orchestrales variées et parfois peu courantes.
Citons, par exemple, le quintette où il explore un répertoire jazz funk aux côtés de Franck Aguilhon, Diego Imbert, Daniel Zimmermann et Benoit Sourisse (« Eleven to Heaven« , 2007) ; le trio avec l’accordéoniste Marcel Loeffler et le contrebassiste Davide Petrocca (« Bol d’air« , 2013) ; son duo avec la joueuse de koto Mieko Miyazaki qui marie les musiques japonaise et occidentale (« Dankin », 2015) et ses disques en compagnie de Biréli Lagrène.
Son dernier projet, illustré par l’album significativement intitulé « Acoustic Five« , s’inscrit dans cette direction. Il est porté par un quintette composé du contrebassiste Diego Imbert, de Sébastien Giniaux à la guitare et au violoncelle, de Fréderic Norel, un violoniste familier du jazz et de la musique classique, et du pianiste Jean-Yves Jung, partenaire de longue date du leader.
Tous se connaissent bien et partagent le goût des aventures musicales menées hors des sentiers battus. Ensemble, ils constituent une équipe servant au mieux un répertoire constitué de compositions écrites et arrangées pour l’occasion par Franck Wolf auxquelles s’ajoutent Double Scotch, gravé par Django Reinhardt et André Ekyan en 1950, et Space Oddity de David Bowie. Les arrangements ficelés d’une plume experte révèlent des alliages sonores inattendus utilisant, par exemple, des effets pizzicato des cordes du meilleur effet.
Ceci nous vaut une musique élégante, tour à tour lyrique : Haut vol, virtuose : Sweetmadness ou dansante : Nine O’Clock. On appréciera tout particulièrement la belle mélodie au parfum ellingtonien de Balade d’un 8 mai et les relectures rafinées de Double Scotch et Space Oddity.
Une approche novatrice du jazz où perle l’esprit de la musique de chambre.
Interprètes :
Franck Wolf, saxophones ténor et soprano ;
Jean-Yves Jung, piano ;
Sébastien Giniaux, guitare, violoncelle ;
Frédéric Norel, violon ;
Diego Imbert, contrebasse.
Enregistré les 28 et 29 août 2019 au Studio Sextan de Malakoff.
Produit par Franck et Isabelle Wolf WM-20015
www.franckwolf.com
© L’image de la couverture est l’oeuvre de Sébastien Giniaux
COMMENTAIRES RÉCENTS