« Qualité artistique, convivialité, records de fréquentation et de recettes billetterie…
L’équipe du festival (434 bénévoles et 147 professionnels) a le sourire à la clôture la 38e édition : 51 concerts complets sur 68, 41 000 spectateurs en salle, 3 127 abonnés… »
Voici ce que déclara Séverine Hédouin, responsable communication et médias du festival, en esquissant un bilan « à chaud » de Jazz sous les Pommiers 2019.
Voici mon carnet de souvenirs comme photographe-reporter pour Couleurs Jazz Médias :
Ce fut pour moi une semaine très riche de rencontres, d’échanges, de partages, de convivialité, de rendez-vous quotidiens… Et surtout opulente de toutes les musiques, de tous les jazz !
Une semaine où Coutances, sous-préfecture de province (ce n’est pas méprisant, j’habite une sous-préfecture de province et je m’y sens très bien) se trouve transformée : la foule, l’ambiance, le décor, fédéré par le jazz et le spectacle présents à tous les coins de rues .
En terme de quantités, j’ai pu assister à une trentaine de concerts et shooté plus de 1000 photos à trier, éditer, classer. Impossible de rendre compte en détail de tous les concerts auxquels j’ai pu assister, l’exercice serait trop long et sans doute fastidieux à lire. Mais je voudrais partager avec vous lectrices et lecteurs, des instantanés, des moments de grâce, des coups de coeur, det quelques déceptions au fil de ma semaine.
D’abord, j’eus un immense plaisir à assister à la création de Raphaël Imbert pour Jazz Sous les Pommiers, sous le chapiteau du Magic Mirrors.
Parce que c’était l’occasion du 75ème anniversaire du débarquement, Raphaël Imbert nous convia à une véritable conférence musi-contée : le musicien arrive du fond du chapiteau avec son soprano, nous raconte l’histoire des V-Disc, Albert Ayler, chante le tube de Rina Ketty , et le standard « All The Things You Are » pour finir… En tout, 2 heures de spectacle, paroles et musiques comprises !
Philip Catherine revient, après 2 mois sans sa guitare. Il semble heureux de ce retour sur scène. Que de fraîcheur, de spontanéité et d’humour. Un grand Monsieur, un grand concert en compagnie de son complice, le trompettiste Bert Joris et de 2 pianistes dos à dos.
Joshua Redman et le trio luxembourgeois de Michel Reis. J’ai beaucoup apprécié la cohésion de ce trio, les compositions brillantes, très mélodiques aux structures complexes. Il m’a semblé que Joshua Redman a mis du temps à trouver son rythme à exprimer tout son talent. Mais quand la température de son ténor fut atteinte…. !
L’Impérial Quartetaux Caves des Unelles, pour l’utilisation de 4 saxophones de cette grande famille, dont un saxophone basse, offrant à l’ensemble, une sonorité originale pour un jazz résolument ouvert et soutenu par une rythmique basse électrique-batterie énergique.
Sophie Alour pour la présentation de son dernier opus « Exils » avec la présence de Mohamed Abozékry à l’oud. La saxophoniste quimpéroise réussit brillamment à proposer une musique ouverte aux sonorités orientales.
Donald Kontomanou (présent également à Jazz Sous les Pommiers avec Laurent de Wilde) prouve, s’il en était besoin, qu’il est décidément un grand batteur .
Ce même soir, suivit un duo de choc, envoûtant : Cécile McLorin Salvant et le pianiste Sullivan Fortner. Notons un nouveau look pour Cécile : finies les lunettes à grosse monture, et des compositions personnelles brillantes offrant ainsi au public un répertoire original. Et également une complicité manifeste entre les deux artistes.
L’humour de Rabih Abou Khalil, le saxophoniste et chanteur sarde Gavino Murgia, le batteur et percussionniste américain Jarrod Cagwin qui offrirent une musique métissée de haute volée.
La soirée des Quartets au Théâtre avec :
–Pierrick Pédron et ses minots : Carl-Henri Morisset, Etienne Renard et Elie-Martin Charrière délivrèrent un jazz bourré d’énergie et de lyrisme. A cette occasion Pierrick Pédron rappela son 1erpassage à Jazz Sous les Pommiers en 1994 aux Unelles. 25 ans déjà !
-The Art of The Quartet avec Kenny Werner, Peter Erskine, Benjamin Koppel et Scott Colley. Excusez du peu… ! Complicité, bonheur évident de jouer ensemble. Quelques coups de baguettes « à la papa » sur la caisse claire et le concert démarre. Tout devient évident, facile. Quel plaisir, quel régal !
Une légende vivante, Ron Carter, 82 ans et pas d’arthrose dans les doigts ! Remarquablement entouré, Ron Carter est bien le centre de ce quartet et nous livre un superbe concert. La classe !
D’autres beaux rendez-vous qui auraient mérité un développement : Laurent de Wilde, Festen, Jacques Schwarz-Bart, le duo Liebman-Emler à la Cathédrale…
Festen
J- Schwartz-Bart
Quelques déceptions dont le concert d’Angélique Kidjo avec la présence d’Eric Truffaz qui semblait se demander ce qu’il faisait là ; (« Je joue, je ne joue pas ? »), la formule Big Vicious d’Avishaï Cohen qui ne m’a pas convaincu….
La frustration d’avoir dû faire des choix et n’avoir pu assister à certains concerts.
Enfin, je tiens à mettre en évidence la présence d’Anne Pacéo, en résidence à Coutances, et présente toute la semaine, participant à des projets, en initiant d’autres. Une grande Dame du Jazz !
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