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Dans le cadre somptueux des anciennes carrières, le festival de Junas propose depuis ses débuts une programmation originale, soucieuse de qualité et novatrice. Cette année, comme il avait été prévu avant la pandémie, l’affiche est britannique tout en restant ouverte à des artistes locaux de talent qui vous réserveront de belles surprises.

Mercredi 20 juillet 2022

18h, Temple de Junas : Olly Jenkins (voc), John Owens (guitare)

21h, Carrières de Junas : John Surman Quartet (saxophone soprano, clarinette basse), Alexander Hawkins (piano), Neil Charles (contrebasse), Stephen Davis (batterie).

22h 30, Carrières de Junas : Shabaka Hutchings « Sons of Kemet »

Shabaka Hutchings (saxophone ténor, clarinette); Edward Wakili-Hick, Jas Kayser (dms), Theon Cross (tuba).

Après le concert au Temple de Junas de John Owens et Olly Jenkins dont les mélodies parées de textes inspirés ont porté haut les couleurs d’une folk séduisante, le public migra aux Carrières pour écouter John Surman et son quartette. Variant les ambiances en alternant avec une science accomplie le soprano et la clarinette basse, le saxophoniste a présenté une musique à la fois lyrique et sereine, toujours séduisante, dont Central West Park, la belle ballade de John Coltrane offerte en rappel comme un ultime cadeau, fut l’aboutissement. Le pianiste Alexander Hawkins, Neil Charles (basse) et Stephen Davis (batterie) lui ont apporté un soutien attentif et complice de premier ordre.

Changement complet d’ambiance avec les « Sons of Kemet« , l’une des formations du saxophoniste Shabaka Hawkins, la figure emblématique de la nouvelle scène londonienne du jazz. S’appuyant sur un déferlement rythmique de feu alimenté par Edward Wahili-Hick et Jas Kayser et les ponctuations énergiques du tuba de Theon Cross, Shabaka Hawkinspropulsa avec l’âpreté d’un Pharoah Sanders des motifs répétitifs de quelques notes délivrées dans le grave générant un souffle mystique appelant à la danse et à la transe.

Jeudi 21 juillet 2022

18h, Place de l’Avenir : Inui

Clémence Reigal (voc), Valeria Vitrano (voc), Maya Cros (synthétiseur), Dimitri Kogane (batterie). 

21h00, Carrières de Junas « Shapes of the Fall »

Piers Faccini (guitare, voc, harmonica), Simone Prattico (batterie), Malik Ziad (guembri, mandole), Juliette Serrad(violoncelle), Séverine Morfin (violon alto).

22h30, Carrières de Junas Mammal Hands:

Jordan Smart (clarinette basse, saxophone ténor), Nick Smart (piano), Jesse Barrett (dms, percussions).

La programmation du festival de Junas laisse la part belle à des formations effectuant des recherches musicales novatrices comme celles proposées par les chanteuses Clémence Reigal et Valeria Vitrano du groupe Inui. Engagées dans un processus de questions-réponses et d’effets vocaux, leurs voix se croisent, se répondent pour finir par ne faire qu’une. En ressort une musique difficile à classer, hors des sentiers battus, largement ouverte à l’expérience et à la prise de risques où les mots laissent souvent la place aux onomatopées. Signalons qu’Inui, sélectionné pour les résidences du Réseau Occijazz, est soutenu par la Région Occitanie, la DRAC et Occitanie en Scène.

Un dîner plus tard, Piers Faccini et son groupe « Shapes of Fall » présentaient aux Carrières une musique plurielle inscrite dans la ligne de leur dernier projet. S’y rencontrent en un tout cohérent les folksongs d’Amérique du Nord, le blues du Désert et la musique du Maghreb caractérisée par l’utilisation du quart de ton disparu de la musique occidentale et que nous retrouvons ici. En ressort un univers musical abouti, significatif d’un vécu où le contenu philosophique des mots comptent pour beaucoup.

Vînt ensuite sur une scène devenue sombre, le trio britannique Mammal Hands dont la musique portée par les volutes rythmiques générées par la batterie de Jesse Barrett, les figures répétitives jouées à pleine puissance par le ténor de Jordan Smart et les solos de piano inspirés de Nick Smart, agissent comme un tourbillon dansant.  Une fin de soirée envoûtante.

Bonus : exposition « Femmes de jazz, une autre histoire du jazz« 

Présentée au Temple de Junas, l’exposition « Femmes de jazz, une autre histoire du jazz » de Lou Prigent, Sandrine La Maléfant et Elsa Viguier, s’inscrit dans l’engagement de l’association HF Occitanie pour l’égalité femmes/hommes en promouvant la mémoire de créatrices du passé. Ici, ce sont treize musiciennes de talent qui ont jouées dans l’histoire du jazz un rôle de pionnières rarement mis en évidence.

Vous trouverez ici leurs parcours illustrés par des biographies, des livres, des magazines d’époque (Jet, Cadence, Jazz News, Jazz Magazine), des articles de presse, des pochettes de vinyles et des superbes photos. 

©Photos Patrick Martineau/JzzM pour Couleurs Jazz

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