Le Swing qui venait du Froid.
En général, l’école de jazz qui émane des pays nordiques propose un style épuré, souvent aérien, dans lequel chaque note semble calculée, choisie, évaluée. En un mot, septentrionale. Rien de tout cela avec Snorre Kirk.
Dans son nouvel opus, « Tangerine Rhapsody » (Stunt Records/Una Volta Music), le batteur/compositeur norvégien installé au Danemark, étonne, voire détonne de nos jours, par la musique proposée. Avec comme dénominateur commun le swing, façon années 1930/40, qui procure cette irrésistible envie de bouger du pied et de claquer des doigts. Une gageure totale aujourd’hui !
Et pour restituer cette atmosphère surannée, le leader a surtout convié deux saxophonistes-ténors : l’Américain Stephen Riley – dont le souffle instrumental plus qu’audible, le son sublimé et le jeu semblent tout droit découler de ceux de Ben Webster, Coleman Hawkins et Lester « Prez » Young – et le Danois Jan Harbeck, adulé dans son pays et également fidèle disciple du même Ben Webster.
Sans oublier de mentionner le pianiste Magnus Hjorth et le contrebassiste Anders Fjelsted, qui participent avec une grande complicité et ingéniosité à cette entreprise.
Huit compositions originales, ancrées dans la tradition, d’un batteur qui idolâtre notamment Gene Krupa et qui sait encore ce que le jazz dans sa quintessence possède comme valeur, certes désuète et anachronique : le swing !
Interprètes :
Snorre Kirk, batterie
Stephen Riley, saxophone tenor
Jan Harbeck, saxophone tenor
Magnus Hjorth, piano
Anders Fjelsted, contrebasse
©Photos Stephen-Freiheit
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