ROBERT EDWARDS – UPSWING

Un cuivre dont on parle trop peu, et pourtant ! Il aura éclipsé les soubassophones et autres tubas de tous calibres sans pour autant se hisser à la hauteur des trompettes et saxophones. Le trombone dont la brillance est encore trop peu mise en avant.

Petite revue de paquetage avec un jeune maître en la matière : Robert Edwards et son dernier opus, Upswing.

Et quand on a comme parrains des coulisseurs comme Wyclifffe Gordon, Bill Watrous et Steve Turre, nul doute que les anges se sont bien posés sur le barillet. Sans compter des fréquentations musicales avec Jimmy Heath, Claudio Roditi, Roy Hargrove, Christian McBride, Dizzy Gillespie All-Star Big Band, Eyal Vilner Big Band et Joe Magnarelli, que l’on retrouve d’ailleurs en sideman sur cet enregistrement.

Et ces deux cuivres de nous rappeler allègrement les belles heures du quintet Frank Rosolino/Conte Candoli, avec le maître de cérémonie en digne successeur de l’héritage du trombone bop. Un discours percussif, rapide, qui se permet même quelques belles citations (Stand Up !) et dont le coadjuteur pour l’occasion n’est pas en reste au point de se demander qui manie la coulisse et qui les pistons !

Chacun se détache par sa vélocité et son sens du rythme, imprimant sa marque y compris dans les enharmonies, sans aucunement chercher à tirer la couverture.

Un début d’album très véloce, il faut attendre le titre « Healing The Heart » pour retrouver le sens de la ballade où Mike Karn développe un jeu de basse qui métronomise une forme de leadership dans l’interprétation. Puis une revisite de « My Way » joué à la façon d’un Glenn Miller converti au latino.

Si les cuivres sont évidemment très en avant, il ne faudrait pas oublier pour autant le jeu très présent du pianiste Adam Birnbaum (Cupbearers), tant efficace soutien que GPS de service dont les orientations sont mises en valeur par les cavalcades cuivrées.

Un enregistrement qui devrait ravir les afficionados du quintet trompette/trombone, et qui souligne une fois de plus la place qu’occupe, ou devrait occuper, le trombone dans les formations de ce type. Eclat et magnificence, on comprend pourquoi il a dépassé les soubassophones et autres…