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Il est difficile de ne pas parler de Jeff Beck qui vient de nous quitter à 78 ans sur un media tel que Couleurs Jazz.

D’aucuns diront que Beck n’est pas un guitariste de jazz, ce qui est vrai. Mais quel autre guitariste de blues/rock, à l’origine, a autant flirté que lui avec le jazz et le jazz-rock ?

Et quel guitariste a abordé le blues avec autant de personnalité dans son jeu, marqué par une vision très personnelle, très « vocale » de la guitare ? Pour s’en convaincre il faut  remonter à l’année 1968 où le premier Jeff Beck Group publie l’album « Truth » sur lequel les échanges entre le guitariste et le chanteur Rod Stewart montrent à quel point ces « petits Blancs » britanniques ont compris et assimilé le langage des grands bluesmen noirs américains. D’où l’admiration que Jimi Hendrix manifesta toujours pour son confrère anglais.

En 1976, sur « Wired » un album nettement plus jazz-rock auquel participe entre autres le claviériste tchèque Jan Hammer, Beck propose une interprétation du « Goodbye Pork Pie Hat » de Charles Mingus qui lui vaudra une lettre de félicitation du contrebassiste américain.

En 1989, sur « Jeff Beck’s Guitar Shop » Beck s’entoure de deux musiciens issus du jazz ou ayant flirté avec lui : le claviériste anglais Tony Hymas et le batteur américain Terry Bozzio.

Enfin en 2007 il enregistre en public au Ronnie Scott’s, le grand club de jazz londonien, un CD/DVD où il est accompagné par trois musiciens proches du jazz : le claviériste britannique Jason Rebello, la bassiste australienne Tal Wilkenfeld et le batteur américain Vinnie Colaiuta. Ces deux derniers quitteront d’ailleurs Beck pour rejoindre une des stars du jazz américain : Herbie Hancock.

Les improvisations des quatre musiciens durant ce concert montrent que l’esprit du jazz, sinon la lettre a toujours été présent chez le guitariste.

C’est donc un guitariste-caméléon qui vient de nous quitter, un musicien au jeu très personnel qui faisait chanter sa guitare avec les doigts plutôt qu’au médiator et dont l’inventivité mélodique était loin de se limiter aux codes du rock. S’il est un guitariste qui, en marge du jazz, mérite l’attention des amateurs d’improvisation c’est bien Jeff Beck, l’un des stylistes les plus atypique et original de la six corde électrique. ReP.

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