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ActualitéJazz Style – À la cavePlace du Jazz

Que le Jazz ad Vienne !

Par 26 juillet 2017novembre 29th, 2018Aucun commentaire

Pourquoi se rend-on au Festival Jazz à Vienne, et pourquoi y retourne-t-on ?

Pour de multiples raisons sans doute, mais essentiellement pour le jazz qui y est programmé, comme pour la région, les produits du terroir, les vins des coteaux du Rhône, son passé antique, son hôtellerie, sa gastronomie…

Une seule de ces nobles raisons suffirait au voyageur de passage comme au festivalier et dès lors qu’elles sont toutes rassemblées, plus d’excuses pour ne pas programmer chaque année, son séjour. Occupant une place privilégiée à la croisée de plusieurs routes : le Rhône, les Alpes et le Massif central, le site de Vienne, choisi par les guerriers gaulois Allobroges, est incontournable.

Nous allons donner là quelques exemples illustrés et musicaux…

D’abord, commençons par une « navigation à l’ancienne » sur une Sapine (bateau traditionnel en bois à fond plat et à très faible tirant d’eau, que l’on appelle Gabare sur d’autres fleuves de France). Seul le plan de la Sapine est ancien, le traitement du bois, les moteurs puissants, sont bien d’aujourd’hui, ce qui rend la promenade très sûre.

Alors quand nos hôtes, les canotiers, Véronique et Bernard Spitz (canotiersboatnbike.com) nous accueillent pour ce que l’on pourrait appeler une mise en bouche (..du Rhône), nous partons apprécier la découverte des berges et des collines, de Côte Rôtie, et plus en aval de Condrieu.

Nous en profitons pour rendre une visite aux caves de Christophe Semaska qui élève en barriques des vins atypiques dont l’un des fleurons, « L’Élixir d’Ariane » est la quintessence de la Côte Rôtie (175 € la bouteille, tout de même).

La vallée du Rhône au niveau de Vienne est riche de trois belles appellations : Côte Rôtie, Condrieu, Château Grillet. Aujourd’hui les vignerons de ces appellations ont décidé de ressusciter d’anciens vignobles laissés à l’abandon après la fameuse crise du phylloxera.

Il s’agit d’un vignoble appelé Vitis Vienna, redécouvert dans les années ’90 et qui se trouve sur la rive gauche du Rhône en amont de Vienne, juste avant que le fleuve ne fasse une courbe ; ainsi les vignes sont exposées plein sud et bénéficient d’un ensoleillement quasi identique à celles des Côtes Rôties et d’un terroir spécifique proche des grandes appellations déjà référencées. Les communes concernées sont celles de Chasse/Rhône, Vienne, et surtout Seyssuel. Comme dans le reste du Nord de la Vallée du Rhône on y cultive le Syrah pour les rouges et le Viognier pour les blancs, deux cépages originaires de la région et qui développent ici tout leur potentiel aromatique.

L’origine de ce vignoble remonterait à l’époque romaine, c’est un terroir d’exception où le travail des hommes (pas de mécanisation possible) est essentiel.

Nous recommandons particulièrement en rouge, le « Ripa Sinistra » 2014, 100% Syrah, sur des schistes quartziteux, de la cave Yves Cuilleron à Chavanay, qui possède un bel équilibre entre fruit et puissance avec des arômes de noyau et de léger cuir. Le nez évoque les cerises noires. (Prix départ cave : 31 €)

Et en blanc, « Frontière » de julien Pilon. Un vin d’une extrême générosité, élevé 10 mois sur lie. Un vin avec du gras, de la souplesse, une belle acidité. (Prix départ cave : 35 €)

Les onze autres vins des vignerons de Vitis Vienna qui nous ont été donnés de goûter ont tous des caractères bien trempés, authentiques… et à n’en pas douter un très bel avenir.

Mais Vienne appartient aussi à une région gastronomique riche. Et comme la gastronomie commence au marché, nous avons pu découvrir celui de Vienne, l’un des plus beaux de France avec pour guide, le chef doublement étoilé au Michelin, Patrick Henriroux.  Un grand moment.

L’homme, comme tous les grands chefs est un passionné qui aime autant le goût authentique des produits du terroir, que le travail qui les conduit à l’assiette en autant de chefs d’œuvre du savoir faire.

Une très grande table sur l’Ancienne Nationale 7, un Hôtel 4 étoiles, Relais et Châteaux, La Pyramide, ancien établissement de Fernand Point est une étape incontournable.

Et voici ce qu’il advint du marché du matin : ce menu !

Le Bubble de saison suivi des Becs à sel

Suprême de Pintade Fermière en robe de magret fumé, foie gras et rhubarbe sur un sablé à la farine torréfiée…

Tomate cœur de bœuf rôtie à l’huile d’olive des Alpilles, moelleux à la rigotte fraîche de Condrieu.

Dos de lieu, caviar d’aubergine et gnocchi de pommes de terre, coulis de ratatouille.

Circonvolution de fraises et fromage frais, sorbet hibiscus fraises des bois.

Les Becs à sucre

Bon, …mais le Jazz ?

Après ces visites et ces dégustations, on en oublierait presque le Festival… Et pourtant !

Jazz à Vienne est l’un des plus grands et des plus fantastiques festivals de Jazz au monde.

Il fête depuis 37 ans la richesse et les couleurs de tous les jazz et a reçu cette année 215 000 festivaliers.

En 15 jours début juillet, chaque année, il organise 50 concerts dans ce lieu magique que constitue le Théâtre Antique (à l’origine au 1er siècle de notre ère il pouvait accueillir près de 12 000 personnes, aujourd’hui après sa partielle réfection, tout de même la moitié, soit 6 000 spectateurs !)

Les musiciens entrant sur scène sont impressionnés par ce mur de public qui leur fait face.

Jazz à Vienne, pendant le Festival c’est de la musique de midi jusqu’à parfois très tard dans la nuit. De nombreuses scènes sont éparpillées dans la ville et la plupart des concerts sont en accès libre, tandis que les scènes de Cybèle sont consacrées aux talents émergents.

Comme chaque année une magnifique programmation avec des artistes dont nous avons récemment parlé : Ahmad Jamal, Christian Scott, Joran Cariou, Gauthier Toux, Archie Shepp, Emile Parisien, Vincent Peirani, Yaron Herman, Laurent Courthaliac, Stacey Kent, …

Nous avons pu profiter lors de ce séjour, de la soirée Cubaine avec Angélique Kidjo, qui avait invité Pedrito Martinez suivie de Roberto Fonseca qui lui, avait invité Eliades Ochoa du Buena Vista Social Club ainsi que la chanteuse Daymé Arocema.

Puis le lendemain 8 juillet, la soirée Funk programmait le virtuose Trombone Shorty suivi de Larry Graham & le Graham Central Station.

Salle comble, ou plutôt Théâtre Antique aux gradins remplis, public enthousiaste, chaleur caniculaire… Formidable édition 2017 de ce Festival Jazz devenu mythique !

Couleurs Jazz remercie l’Office de Tourisme de Vienne pour son accueil chaleureux et amical, ainsi que Vin Connexion pour l’organisation sans faille et les moments partagés.

©Photos Couleurs Jazz

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