“Mayhem”, en UK/US, ça signifie « grabuge » et les Luxos ne sont pas réputés pour foutre le bordel, sur scène ou ailleurs, et l’essentiel est ailleurs et leurs tailleurs sont riches.
Tout le monde sait ça, surtout les Mosel-lents qui viennent faire (sans grande modération) le plein d’essence, d’alcools et de tabac à la frontière. Ah, la frontière ! Elle n’existe plus et c’est très bien comme ça partout en Europe. Les ex-douaniers se les roulent et chopent de temps en temps un dealer avec des substances illicites dans son coffre, mais je sais pas pourquoi je vous dis ça : perso j’achète mon tabac 3 X moins cher que chez les Frenchies à Kehl (sur la rive droite du Rhin) vu que mes deux aînées et leur innombrable progéniture crèchent à Strassburg où je leur rends visite tous les 2 ou 3 mois.
Mais en fait je sais pas non plus pourquoi je vous dis tout ça et vous laisse pénétrer dans ma petite intimité à moite ou seul.
Bref, causons zik, puisque c’est pour ça que couleursjazz.fr me paye cash et rue Bissurlongle (dans le X°, près du New Morninge).
Adonc les Luxos sont plutôt, mon cher Goofy, riches, disciplinés et Chet erra. Pour créer le joyeux boxon free-sonnant qu’ils appellent « Mayem » je pense qu’ils se sont inspirés de Frank Zappa qui dit dans son « Freak Out », je cite de mais moires : « Frank Zappa est le boss et guitariste des Mothers of Invention, parfois il monte sur scène, parfois il joue de la gratte, parfois il cause dans le micro… parfois il y a du grabuge. » Fin de cit’ pas à Sion parce que vous savez comme moi ce qui se passe à Gaza et au Sud Liban.
Bref, de nouveau et poor fer court, 4 Luxembourgeois de diverses générations ont formé un quartet sans basse, ni contre ni électrique, (Pour qui ils se prennent donc ceux-là ?) et ils envoient la purée free-sonnante en commençant par un tonnerre de batteries (il y en a 2) qui ferait pâlir Zeus, le dieu grec antique (et toc !) et le ferait passer pour un démiurge petitement burné avec son tonnerre et ses éclairs même pas au chocolat.
Dans ce quartet, le vétéran c’est feu Michel Pilz qui un quart d’heure avant sa mort était encore en vie (et donc a fortiori — que la force soit avec toi, Youry ! — pareil sur scène avant de décider de décéder).
Pilz, c’est l’un des rares zicos européens à ne jouer QUE de la clarinette basse et même quand les chiens aboient, sa bcl passe sans se préoccuper des bruits parasites qui l’environnent.
Pilz, c’était un foutu tueur, tantôt furax, tantôt coolissime, mais comme d’hab’ quasi personne ne le savait/sait dans notre Hexagone étriqué et xénophobe.
Pour se charger de l’harmonie (et pas que) les trois plus vieux ont choisi Michel Ries, un jeune premier de sa classe (d’âge) que ceux/celles qui le connaissent en trio piano/basse/batterie ne reconnaîtront sans doute pas tant, par endroits, il déchire grave (ou aigu) sur ses 88 touches.
Le reste du temps il est d’une sagesse de maître zen et les beaux accords et les beaux arpèges lui coulent des doigts comme des rivières pas en crue.
Aux deux batteries y’en a un (Pit Dahm) qui double au sax sur un morceau de lui parce qu‘il sait le fer et qu’il le vaut bien (comme ils diz chez L’Oréal).
Enfin le second batteur (Benoît Martiny) qui ne fait que ça (s’pèce de feignasse !) concurrence son voisin et collègue question grabuge ou tendres percus.
Au total ce skeud enregistré live à Dudelange, sous-capitale du jâââze dans le Grand-Duché de Luxe en Bourgade est une pierre blanche de pluche sur le parcours des quatre musiciens précités, un petit joyau dans la discothèque de tout amateur de jazz éclairé (oui, toi Gisèle, toi Helmut, et même le petit Momo qui se cache derrière la capuche de son gilet polaire The North Face).
Alors acoustiquez-le sur les plates-formes puis courez l’acquérir (ou le voler, c’est pas mes oignons ni ceux de Sydney Bechet) avant qu’il soit en rupture de stock(hausen ?).
Allez, puuuurée ! Vous devriez déjà être revenu avec votre sac ado plein à craquer de galettes à offrir à vos proches, chéri(e)s et toot y quanti.
Musiciens :
Michel Pilz : clarinette basse
Michel Reis : piano
Pit Dahm : batterie, saxophone
Benoît Martiny : batterie
Mayhen est sorti sous le label Badass Yogi Production le 3 juin 2024
Il en en Sélection Couleurs Jazz Radio.
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