Loin de mes lieux habituels de concert du centre de Paris, voire de la colline de Ménilmontant, quelle belle surprise d’enfin découvrir cette superbe salle du Bal Blomet, au cœur du XVè arrondissement.
De retour d’un séjour new-yorkais cet été, je retrouve les clefs du succès d’un bon club de jazz, entrevues notamment au Blue Note, avec ce décor de briques et d’acier typé Manhattan. Cette salle met en valeur les musiciens sur une large scène centrale avec un piano à queue, de l’espace pour jouer, et un réceptif pour le public digne des standards américains, où chacun est assez proche de la scène et bénéficie d’une très bonne acoustique.
La seconde bonne surprise, c’est Nina Papa ; la pétillante et belle chanteuse brésilienne, interprète un jazz enjoué, d’inspiration bossa-nova, tout en conservant une structure standard. Le groupe n’est ni un simple accompagnement et encore moins un faire-valoir : tous sont des musiciens de haut rang. La « brillante » pianiste Béatrice Alunni nous régale de certaines de ses compositions, Baptiste Herbin en guest de luxe nous envoute avec ses virevoltants saxophones, Marc Peillon assure l’ossature des titres à la contrebasse, et apporte un éclairage rythmique d’exception ; le batteur Cédric Le Donne s’exprime tout en finesse du bout de ses baguettes, quand son papa Franck Le Donne aux percussions, rivalise d’originalité entre ses congas et toutes ses accessoires sonores : grappes de coquillages, tubes métalliques, petits tambourins, sacs de cubes de bois s’entrechoquant…
Vous l’aurez compris, une soirée propice à un voyage sensuel entre le Brésil et la France, où chacun de nos sens perçoit des émotions intenses, vivantes, vibrantes de bonheur. Quel plaisir de vivre ces agréables moments de musique où les sourires, le rythme, les sons, la voie chaleureuse de Nina nous embarquent ailleurs, loin de la réalité, hors du temps pour nous évader.
©Photos Patrick Martineau
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