Rayonnantes lectrices, resplendissants lecteurs, je vous ai déjà chanté les louanges du pianiste et compositeur français Marc Benham en solo: albums « Herbst » (2013) & « Fats Food » dédié à Fats Waller (2016) puis « Gonam City » (2018) en duo avec Quentin Ghomari (trompette).
Nous voici en 2020, entrant dans la 3e décennie du XXI° siècle et ce pianiste français signe un album en trio avec deux pointures nord américaines John Hébert , contrebassiste né à La Nouvelle-Orléans en 1972 (d’où le patronyme avec accent aigu, à la française) qui a déjà joué avec Andrew Hill, Lee Konitz, Paul Bley, John Abercrombie, Kenny Wheeler, Paul Motian, Joe Maneri, Mary Havorson, Tomasz Stanko, David Liebman, Uri Caine, Greg Osby, Bill Stewart, Marc Copland, Fred Hersch, Toots Thielemans, Maria Schneider, et Eric McPherson, né à New York en 1970, qui fut le batteur des 15 dernières années de vie de Jackie Mac Lean et a aussi joué avec Pharaoh Sanders, Andrew Hill, Richard Davies, Claudia Acuña, Jason Moran, Greg Osby, Fred Hersch et Avishai Cohen. Le tout sur le label danois Steeple Chase, celui de Dexter Gordon, notamment. Tels sont les bienfaits de la mondialisation, rayonnantes lectrices, resplendissants lecteurs.
Sur mon blog, Le jars jase jazz, ,j’ai déjà célébré ce duo rythmique qui constitue les deux tiers du Fred Hersch Trio. Etant donné le raffinement et l’intensité du jeu de Fred Hersch, c’est dire si Marc Benham est bien entouré pour son premier album en trio dans la formule consacrée du Jazz : piano, contrebasse & batterie.
Le résultat est bien plus classique que les 3 précédents albums, surtout le dernier » Gonam City » fruit d’une complicité mûrie au fil des ans dans le jeu commun au sein d’un collectif de musiciens français, » Pégazz et l’hélicon « .
Cet album » Biotope » est lui le fruit d’une rencontre sur quelques heures, le temps d’enregistrer 4 compositions et 6 standards bien rodés entre professionnels de classe internationale. Même sur les standards, Marc Benham marque sa patte, par exemple avec son amour sans cesse renouvelé pour Fats Waller avec une » Jitterbug waltz » (6) joué de manière réjouissante. Deux superbes ballades se succèdent: » Con Alma » (4) de Dizzy Gillespie et » Moonlight in Vermont » (5) immortalisée par Frank Sinatra.
C’est sur ses compositions que Marc Benham marque sa différence remarquablement mis en valeur par ces professionnels irréprochables, tant pour la maîtrise technique que pour la densité émotionnelle, que sont John Hébert et Eric McPherson. » La suite de Fibonacci » (3) vous ravira lectrices mathématiques, lecteurs algébriques. Cf. extrait audio au dessus de cet article. » The Year of the monkey » (7) est une ballade émouvante qui incite l’auditeur à se demander ce que le pianiste a bien pu vivre de si difficile en cette année du singe, la dernière ayant eu lieu de 2016 à 2017 de l’ère chrétienne.
A part Fats Waller, Marc Benham aime aussi les mangas, les dessins animés japonais et leur musique survitaminée. Son premier album » Herbst » se terminait par le générique de Super Mario Land en piano solo. Celui ci se termine par une » Samurai Sauce » (10) composée par Marc Benham qui vous emportera dans un tourbillon joyeux, lectrices rayonnantes, lecteurs resplendissantes. Là, ça envoie! Cf vidéo ci-dessous.
Souhaitons de retrouver bientôt Marc Benham en trio sur scène pour jouer ce programme, avec ou sans ses vedettes américaines. C’est tout le bien que je vous souhaite lectrices rayonnantes, lecteurs resplendissants.
Interprètes :
Marc Benham : piano, compositions (1,3,7, 10) ;
John Hébert : contrebasse ;
Eric McPherson ; batterie.
Biotope est un album du label Steeple Chase distribué par Socadisc.
©Photo Header Klaproos-Art.
Cette chronique est publiée à l’origine, dans le blogue l’auteur : Le jars jase jazz.
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