Maik Krahl Quartet – Fraction

Un jazz d’outre-Rhin dont on parle peu et qui parfois nous révèle quelques pépites insoupçonnées, en voici une en tout cas qui mérite le détour pour prêter un pavillon de l’oreille au pavillon de la trompette du souffleur du jour.

Maik Krahl, c’est le nom de ce trompettiste allemand qui n’en est pas à sa première réalisation enregistrée et qui se produit également en big band, notamment au sein du WDR big band de Cologne, dont la renommée n’est plus à faire. Musicien et enseignant, notre trompettiste multiplie les sorties de disque et les concerts, avec notamment John Clayton, Kurt Elling, Maria Schneider, Benny Green, Jeff Hamilton, Ingrid Jensen et Jiggs Whigham, et très récemment avec le guitariste Kurt Rosenwinkel, c’est déjà dire.

Ici en quartet, dans une épure très post-bop, il livre avec une sonorité large assez proche d’un jeu au bugle, un discours très structuré et brillamment épaulé par ses compères de la ryhtmique au sein de laquelle se distingue un talentueux pianiste qui double parfois au Rhodes, Constantin Krahmer qui accompagne Krahl depuis ses débuts. A noter aussi la luxuriante présence de Seamus Blake au sax ténor sur deux titres. Les débats et les échanges entre les deux souffleurs signent une collaboration parfaite et parfaitement mise en valeur par l’écriture.

A propos de l’écriture d’ailleurs, il faut souligner que tous les morceaux sont signés du trompettiste et révèlent une inventivité dont l’audace (At First Sight) ne cède en rien à un jeu toutefois très respectueux des grandes influences de l’instrument (Opening).

Un jazz moderne aux confins de diverses influences, soulignées tant par l’écriture que par la cohésion de l’ensemble, sans oublier une aisance et une virtuosité sur l’instrument particulièrement mise en valeur sur le titre Tangent To Tango.

Oserait-on dire que Maik Krahl ne manque pas de souffle…

Un quartet à suivre assurément.