Semaine du 19 décembre 2022
[LA COULEURS JAZZ WEEK #154]
… Le Best Of !
Sur COULEURS JAZZ RADIO, lundi à 16H, mardi 17H, mercredi 18H, jeudi 19H, + at 08:00PM Monday 10:00PM Tuesday NYC time ; et enfin sur BRAM’ FM dans la région de Tulle, mardi à 21H et samedi à 16H.
Vous pourrez y découvrir les 8 meilleurs albums sortis ces derniers jours. Une exclusivité COULEURS JAZZ RADIO & BRAM FM avec cette semaine, après le générique « 21st Century Schizoïd Ma » du parrain de cette Radio des musiciens (nes), Médéric Collignon, nous écouterons un extrait de :
– «Sounds of Peace» par le saxophoniste Mozambicain Moreira Chonguiça ;
« Sounds of Peace » est le huitième CD du saxophoniste mozambicain Moreira Chonguiça qui, a 45 ans, fait figure de vétéran du jazz sur le continent africain.
Dans ce nouvel opus il fait la part belle à la voix et sur les premiers morceaux les chœurs sont nettement mis en avant par rapport à un fond sonore instrumental mêlant percussions et synthétiseurs et où le saxophone intervient à peine. C’est donc une fusion faite d’un savant mélange de sonorités acoustiques et électriques, vocales et instrumentales, que Chonguiça nous propose. Et cette vision très moderne, tantôt joyeuse tantôt paisible, de la musique africaine ne manque pas de charme.
Leader charismatique et compositeur-arrangeur de talent, Moreira Chonguiça n’est pas un saxophoniste adepte de longs chorus et il faudra attendre les dernières plages du CD pour l’entendre en soliste.
Il possède par contre une sonorité tranchante à l’alto comme au soprano et un placement rythmique d’une grande sureté, qualités qui — en plus d’un phrasé pêchu — font l’intérêt de ses interventions qu’on aurait souhaitées plus fréquentes. Héritier de Fela et de Manu Dibango — avec lequel il a collaboré — ainsi que de musiciens Sud-Africains comme le saxophoniste Zim Ngqawana, Chonguiça mériterait largement d’être plus connu hors de son fief mozambicain.
Personnel :
Moreira Chonguiça : saxophones
Helder Gonzaga : basse
Vando Infante : batterie
Nicolau Cauaneque : clavier et synthés
Alcidio Matavel : mbira, djembe & percussions
Cette chronique est signée Thierry Quénum pour Couleurs Jazz
Pour notre Couleurs Jazz Week, nous avons choisi de vous faire écouter « Reterdando/Slow Down» en ouverture et de clôturer l’émission par le titre : « Ndzakurhandza/I Love You ».
« Sounds of Peace » est un « Hit Couleurs Jazz »
– « À Petits Pas » par le Duo Continuum : Jean-Marc Larché & Yves Rousseau ;
Jean-Marc Larché et Yves Rousseau se connaissent depuis longtemps et le saxophoniste a fait partie de nombre des formations réunies par le contrebassiste. Par contre c’est la première fois que leur duo — qui existe depuis 2016 — enregistre un répertoire constitué de compositions des deux comparses. Autant le dire d’emblée : ce CD est une petite merveille.
La sonorité de Larché, à l’alto comme au soprano — et sans doute davantage sur le sax droit — est unique et magnifique. Résultat d’un apprentissage de l’instrument à la fois classique et jazz, son timbre est fruité, ductile et d’une grande finesse, ce qui n’exclut pas une capacité à monter en puissance, et ses improvisations sont de véritables contes sonores tant Larché a l’art de raconter une histoire quand il prend un solo.
Yves Rousseau est un contrebassiste qu’on ne présente plus. Sideman recherché durant les années 90, il s’assume en leader et compositeur depuis le début du siècle mais il s’était surtout exprimé en moyenne formation. Et c’est un régal de l’entendre en duo, une formation où sa sonorité somptueuse — en pizzicato comme à l’archet — fait merveille et où son drive est particulièrement présent sur les tempos moyens.
Ce sont donc quinze petits bijoux parfois d’à peine plus de 2mn — dont une plage splendidement démarquée de l’Aria des Variations Goldberg de Bach — que nous proposent ces deux magiciens et l’écoute du CD terminée on n’a qu’une envie : appuyer sur la touche « replay ».
Personnel :
Jean-Marc Larché : sax alto et soprano
Yves Rousseau : contrebasse
Cette chronique est signée Thierry Quénum pour Couleurs Jazz
Nous écouterons pour notre émission : « L’envol »
« À Petits Pas » édité sous le label MCO, est un Hit Couleurs Jazz.
«Swing Music Vol.8 » par le trompettiste-batteur Jean-Pierre Derouard & Co ;
Jean-Pierre Derouard est un batteur considéré comme l’un des meilleurs de sa génération. De surcroît il est trompettiste et chanteur autodidacte, leader de plusieurs orchestres allant du trio au big band, il est un défenseur du swing.
Jean Pierre Derouard a joué avec nombre d’excellents jazzmen français et étrangers: Dany Doriz, Marc Fosset, Patrick Saussois, Benny Vasseur, Marc Lafferrière, Ronald Baker, Claude Bolling Big Band, Duffy Jackson (l’un des batteurs de Count Basie) etc. Il a également sillonné l’Espagne avec le célèbre pianiste Ignasi Terraza,ou encore Benny Golson et Art Blakey.
Une vingtaine de musiciens participent à l’album Avec des formations variées, « du trio au sextette. » Quant au style, c’est chronologiquement vaste : « Il y a du swing, du be-bop, du hard-bop… Ça va de Louis Armstrong aux Jazz Messengers d’Art Blakey, en passant par Duke Ellington, Count Basie… Dans cet album, je fais essentiellement de la batterie. Et grâce à la magie du studio, sur certains titres, je joue en même temps de la trompette. » confie Jean-Pierre Derouard. Il ajoute : « J’ai voulu pour mes 50 ans faire cet album et me faire plaisir en réunissant certains de mes ami(e)s proches ».
Citons pour finir, l’un de ses admirateurs, batteur de son état, adepte également et grand connaisseur du jazz qui swingue. Vous l’écoutez d’ailleurs régulièrement sur Couleurs Jazz Radio : Guillaume Nouaux : « … Ce disque transpire le jazz dans toute son histoire, avec son langage spécifique et son swing omniprésent. Une évidence peut-être pour beaucoup et pour ceux qui connaissent déjà ce batteur et trompettiste hors pair. Mais une approche assumée néanmoins très originale de nos jours, voire peut-être même un peu marginale ! Rares en effet sont ceux, qui aujourd’hui, assument sortir un disque de jazz, où à aucun moment, l’on ait besoin de s’en affranchir sous prétexte d’une certaine originalité créative.
Si ma petite expérience me permet aujourd’hui de constater que les plus grands jazzmen de l’histoire, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui, n’ont absolument pas besoin de tout réinventer pour affirmer leur propre style. Jean-Pierre est bien de ceux-là, un grand parmi les plus grands. »
De nombreux titres sont en sélection sur Couleurs Jazz Radio et nous avons choisi « Fifty Blues Sound » et « Happy Funky » pour notre Best-of de la semaine.
« Swing Music Vol. 8 » est édité sous le label Black & Blue.
« Wizard Wisdom» par le groupe helvète Wolkenpark ;
« Wizard Wisdom » est le premier album physique du groupe Wolkenpark après une dizaine d’années d’existence. Tous les titres sont des originaux composés par les différents membres du groupe. L’énergie dégagée par ce groupe Suisse est contagieuse. Attention !
Une mixture curieuse de sons synthétiques, de trompette acoustique, de boucles composée de funk, groove, drum’n’bass, hip-hop et jazz urbain moderne, mélangeant des sons synthétiques, des boucles en direct et des effets avec le son acoustique de leurs instruments. Les musiciens ont tous une formation jazz solide, et trois d’entre eux enseignent dans des écoles de jazz.
Wolkenpark est le fruit de l’expérience acquise en jouant ensemble des centaines de concerts dans diverses combinaisons depuis le début des années 80.
Le quartet dispose d’une palette de couleurs que nous souhaitions faire connaître à nos auditeurs. Pour notre émission bougez en écoutant le titre éponyme Wizard Wisdom…. La sagesse des sorciers en quelque sorte. Nous terminerons l’émission sur « Lazy Day »
Personnel :
Kriz Flueler : trompette
Julien Boss : rhodes
Jean- Pierre Schaller : basse électrique
Andy Brugger : batterie
« Wizard Wisdom » est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
– “ EP – 002 – MM ” par Monsieur Mâlâ ;
S’il s’inscrit dans la mouvance actuelle par sa façon de décloisonner les styles, le fougueux groupe, Monsieur MÂLÂ se distingue par son instrumentation originale. Sublimée par la diversité culturelle des membres du groupe, la caractéristique déterminante de sa musique(ou plutôt ses musiques) est une approche musicale à 360 degrés : le jazz, le rock, le funk, l’électro, l’Afrique, les Caraïbes… Avec en socle commun, un amour infini pour les grooves en tous genres et la musique improvisée.
Le cor anglais alterne orchestre symphonique et improvisations électro jazz en passant par la musique baroque et le groove. Un EP plein de couleurs joyeuses et intrigantes. A découvrir sur Couleurs Jazz Radio.
Personnel :
Robin Antunes : violon, mandoline électrique
Balthazar Naturel : cor anglais, sax
Nicholas Vella : claviers
Swaeli Mbappé : basse
Yoann Danier : batterie
Nous écouterons pendant l’émission, le titre : « Instinct Pt. 2»
– « Paris-Wien» par les leaders : Gilles Relisieux & Thomas Kramer ;
On ne connaît pas grand-chose de la scène jazz autrichienne en France. Depuis que le fameux et excellent Vienna Art Orchestra a disparu on ne voit guère les Harry Sokal (saxophone tenor), Wolfgang Puschnig (saxophone alto, flûte) ou Christian Muthspiel (trombone) sur les scènes françaises.
Le batteur autrichien Wolfgang Reisinger — malheureusement décédé voici quelques mois — a bien arpenté les scènes ou les studios hexagonaux en compagnie de Jean-Paul Celea (basse), François Couturier (piano), Dominique Pifarély (violon), Louis Sclavis (saxophone, clarinette) ou Michel Godard (tuba) mais c’est en gros le seul contact que la France avait avec Vienne. Deux de nos compatriotes — Patrice Héral (batterie, percussion) et Noël Akchoté (guitare) — ont un temps posé leurs valises dans la capitale autrichienne, mais leurs rencontres avec les tenants de la scène locale n’ont pas eu de visibilité en France.
Qu’un trompettiste français, Gilles Relisieux et un guitariste autrichien, Thomas Kramer se rencontrent et décident de collaborer est donc une bonne nouvelle. D’autant que chacun a un parcours intéressant et que le présent enregistrement est le fruit mûrement pensé de plusieurs années d’échange et de partage. Tous deux possèdent une sonorité propre et leurs compositions sont des plus intéressantes. Une grande douceur chez le trompettiste alliée à une fluidité du meilleur aloi dans le phrasé. Une approche tranquille de la guitare électrique, aussi bien en accords qu’en single notes, et un débit tantôt langoureux tantôt torride pour Thomas Kramer. On pourrait par moments considérer leur musique comme du jazz rock soft mais en fait il est difficile de la classer car à certains moments elle pourrait évoquer la collaboration de Chet Baker avec Philip Catherine. On est donc dans une musique de très haut niveau qui en même temps coule de source tant elle reste en permanence cantabile.
Les deux partenaires qu’ont choisi Relisieux et Kramer — le bassiste autrichien Herfried Knapp et le batteur français David Pouradier Duteil — leur apportent un soutien de qualité, solide et à la fois discret, car il est clair que les deux voix solistes sont les moteurs de ce projet. Une réussite totale, donc, dont on ne peut qu’espérer que les programmateurs français nous permettront d’entendre sur scène ces quatre musiciens enthousiasmants.
Personnel :
Gilles Relisieux : trompette
Thomas Kramer : guitare
Herfried Knapp : basse
David Pouradier Duteil : batterie
Cette chronique est signée Thierry Quénum pour Couleurs Jazz
Pour notre émission nous écouterons le titre éponyme : « Paris – Wien »
- « Núr », par le guitariste Serge Merlaud ;
« Núr » est le dernier album (un double album !) du guitariste Serge Merlaud en trio avec Gary Versace au piano et à l’orgue et Antoine Paganotti à la batterie.
Núr, « Lumière » en arabe. Cette lumière qui résonne en moi comme étant celle de l’étoile du berger car elle représente ce guide, cette lueur qui nous conduit, nous pousse à réaliser nos rêves et nous donne la force de les concrétiser.
Cette lumière, c’est la somme des individus, des rencontres, des influences musicales qui me nourrissent depuis des années et dont ce disque est le fruit.Il aura fallu le confinement lié à cette pandémie que nous traversons pour que je m’accorde le temps de réunir et enregistrer certaines de mes compositions, très anciennes ou plus récentes. Mais si l’envie de réaliser ce CD sommeillait en moi depuis longtemps, la réelle impulsion donnée à ma motivation aura été celle apportée par la formidable énergie positive et les encouragements, subtils mais constants, de mes amis qui m’ont permis de puiser en moi suffisamment de confiance pour mener à bien ce projet. Ils sont une grande partie de cette lumière et je leur exprime ici toute ma gratitude.Je tiens à remercier tout particulièrement les merveilleux musiciens de cette session qui ont de toute évidence, avec beaucoup de générosité et de sincérité, enveloppé de leur personnalité chacune des musiques de ce disque. Gary Versace pour son enthousiasme, son implication dans le travail, son immense musicalité et sa respiration au service de la musique. Gary est venu de New York passer dix jours à Paris avec moi. Ce furent dix jours de travail et de plaisir de jouer durant lesquels il n’a pas été question une seule fois de… Notre-Dame ou de la tour Eiffel. Je n’oublierai jamais.
Antoine Paganotti pour son humanité, son écoute précieuse et si précise. Son jeu organique, sa concentration et, par-dessus tout, sa capacité à transformer chaque son en musique.
L’association des sonorités pleines d’un belle ondulation mêlées de la guitare, de l’orgue et de la batterie offre une couleur simplement belle et apatride.
Leur sens de l’espace apporte une réelle vitalité à l’ensemble qui ne manque ni de contretemps groovy dansants, ni d’un swing décalé sensuel.
Nous dégusterons une petite madeleine en buvant ou en écoutant : « Tea For Three ».
« Núr » est un album édité sous le label « Black & Blue », il est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
– « South Of Somewhere » par le saxophoniste Danois Simon Spang-Hanssen ;
Simon Spang-Hanssen est loin d’être un inconnu chez nous : il a vécu plus de dix ans en France et a même fait partie de notre ONJ (version Denis Badault). Par ailleurs il revient régulièrement nous rendre visite.
Depuis son retour dans son Danemark natal Spang-Hanssen a multiplié les projets, dont le présent septet qui avait déjà enregistré « Plutonic Eclipse » en 2020 (toujours à l’écoute sur votre radio favorite) avec le même personnel à l’exception du tromboniste.
C’est donc une formation rôdée que nous propose le saxophoniste leader, qui a composé et arrangé l’intégralité du répertoire, lequel fleure bon le néo-hardbop, un style particulièrement apprécié des Danois qui ont, il est vrai, accueilli sur leur territoire un certain nombre de musiciens américains depuis les années 60 (Kenny Drew, Bud Powell, Dexter Gordon, Ed Thigpen, Horace Parlan, Doug Raney, Bob Rockwell…) ce qui n’a pas manqué de laisser des traces dans un Danemark qui par ailleurs accorde une place honorable au free jazz.
C’est donc à un idiome historiquement daté que se rattache la musique de Spang-Hanssen, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une saveur propre aussi bien au niveau de la composition que de l’interprétation. Il est vrai que le leader a recruté une équipe internationale (le pianiste est Polonais et le bassiste Cubain, tous deux résidant à Copenhague) de première bourre dont les membres apparaissent comme de fervents héritiers du hard bop plutôt que de pâles imitateurs. Des instrumentistes chevronnés et inventifs dont les impros, comme celles du leader, sont toujours intéressantes.
Quant aux compositions et aux arrangements de Spang-Hanssen, ils sont troussés de jolie façon et on ne s’ennuie pas un instant à leur écoute. A l’heure où nombre de musiciens de jazz flirtent avec l’électro, écouter des adeptes d’un jazz acoustique charnu et plein de verve est loin d’être désagréable.
D’autant que les membres de ce septet sont de toute évidence sincères dans leur démarche qui n’a rien de rétrograde.
Personnel :
Simon Spang-Hanssen : saxophones alto et soprano, compositions
Erik Kimestad : trompette
Fredrik Lundin : saxophone tenor
Peter Dahlgren : trombone
Artur Tuznik : piano
Yasser Morejon Pino : contrebasse
Anders Mogensen : batterie
Cette chronique est signée Thierry Quénum pour Couleurs Jazz
South Of Somewhere est édité sous le label Alisio Music et est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
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Chantons sous l’Appli !
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Un merci spécial à Patrick Martineau pour la réalisation des affiches du Best of de la Couleurs Jazz Week toutes les semaines et cette dernière, spécial Noël!
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