Semaine du 14 novembre 2022
[LA COULEURS JAZZ WEEK #149]
… Le Best Of !
Sur COULEURS JAZZ RADIO, lundi à 16H, mardi 17H, mercredi 18H, jeudi 19H, + at 08:00PM Monday 10:00PM Tuesday NYC time ; et enfin sur BRAM’ FM dans la région de Tulle, mardi à 21H et samedi à 16H.
Vous pourrez y découvrir les 8 meilleurs albums sortis ces derniers jours. Une exclusivité COULEURS JAZZ RADIO & BRAM FM avec cette semaine, après le générique « 21st Century Schizoïd Ma » du parrain de cette Radio des musiciens (nes), Médéric Collignon, nous écouterons un extrait de :
– « Live in Ottobrunn » live solo du pianiste légende, Martial Solal ;
Le pianiste Martial Solal, âgé aujourd’hui en 2022 de 95 ans, est un musicien Jazz parmi les plus grands de l’Histoire du jazz.
Son ultime album, en piano solo, « Coming Yesterday – Live at Salle Gaveau 2019 » remporta le Grand Prix de l’Académie du Jazz.
Depuis le grand homme déclara devoir laisser la place aux autres, ayant bien œuvré pour le jazz, après 70 années de concerts sous toutes les formes et 17 albums juste en piano solo dont ce Live in Ottobrunn, antérieur au concert salle Gaveau puisqu’il fut enregistré en 2018.
D’autres enregistrements ne manqueront pas de ressortir pour notre plus grand bonheur dans les années à venir, comme pour toutes les légendes, n’en doutons pas.
Plusieurs titres sont les mêmes entre ces deux derniers albums. Mais comme l’homme n’avait jamais une partition ni la moindre feuille devant les yeux. La richesse des improvisations permettent à chaque écoute de découvrir une nouvelle facette de son immense talent. Dans cedouble album, Live in Ottobrunn, le « Happy Birthday possède une version plus longue avec de nombreuses variations sur cette mélodie élémentaire.
J’ai souhaité comme un clin d’oeuil ouvrir cette Couleurs Jazz Week avec « Frère Jacques » en rêvant que Martial Solal l’aurait joué pour moi ce soir là… puis nous enchaînerons avec « Une Histoire de Blues » dont Martial Solal est le compositeur.
Un hommage spécial pour cette émission à Martial Solal. Et rêvons qu’il remonte encore une fois sur les planches pour notre plus grand bonheur.
« Live in Ottobrunn» est un « Hit Couleurs Jazz » édité sous le label allemand GLM.
– « Mikrokosmos » par le trompettiste Montréalais Jacques Kuba-Séguin en quartet.
Vous qui écoutez régulièrement Couleurs Jazz Radio, vous avez pu découvrir différentes œuvres du JazzLab Orchestra mené par le contrebassiste Alain Bédard, fondateur du label Effendi Records. Vous aurez alors forcément remarqué le timbre, le jeu virtuose et le son particulier de la trompette de Jacques-Kuba Seguin dans l’album « Quintessence » sorti en 2019.
Ou encore cette année l’album « LoguslabusMusikus » qui est une nouvelle quintessence de ce collectif créatif, bon-enfant et surdoué.
Mais Jacques Kuba-Séguin est à la tête comme la plupart des musiciens du jazzlab Orchestra d’autres projets au Canada comme en Europe dont il est originaire également (La Pologne)
Vient donc de sortir ce magnifique EPK avec des musiciens norvégiens, enregistré à Oslo : Mikrokosmos.
Un petit bijou à écouter au moins tout cet hiver au coin du feu et en particulier sur votrre radio préférée.
Mais laissons la parole à l’auteur :
« Au Québec, au Canada, comme dans les pays nordiques européens tels que la Norvège, nous avons un rapport fort avec l’hiver, ce moment de l’année où la lumière diminue et le temps s’écoule autrement. Dans les petits espaces chauffés dans lesquels nous vivons notre quotidien durant ces longs mois, nous habitons en microcosme. Le temps y est souvent perçu plus lent et nos fréquentations, quoique chaleureuses, sont souvent moins spontanées et nombreuses. Cette situation hivernale où l’on vit encabané n’est pas sans rappeler l’étrange année 2020 qui a frappé le monde entier.
Notre nordicité et la pause forcée par la pandémie ont donné l’inspiration à Séguin d’explorer les espaces que nous habitons, ceux que nous cachons comme ceux que nous avons redécouverts.
La musique devient alors un véhicule, une source d’espoir et de lieu d’évasion pour l’âme et de retour à soi. Cette relation avec l’intime contraste avec la globalité de la situation autant qu’avec la grandeur de l’hiver et sa noirceur qui tombe sur la neige. Microcosme illustre musicalement notre rapport avec l’hiver et l’intime par le billet de pièces inspirées du jazz de l’Europe du nord. »
Le reste du quartet est formé du batteur Hermund Nygård, du pianiste Anders Aarum et du contrebassiste Jens Fossum.
Vous pourrez écouter lors de cette émission : deux titres de circonstance : « Berceuse d’Hiver » et « Nordlys »
« Mikrokosmos » est un « Hit Couleurs Jazz ».
– “ Recollecting ” par le guitariste québécois Mathieu Soucy ;
Jeune guitariste montréalais issu de l’Université Mc Gill, Mathieu Soucy, un fin interprète dont la marque première est le swing, se lance dans la mêlée avec Recollecting.
Nous vous recommandons fortement l’écoute de Lenny’s Changes (peut-être un hommage au regretté guitariste canadien Lenny Breau). Ça décolle sur un tempo ultrarapide, et le guitariste ne fait pas dans la demi-mesure. Tout se veut enlevant, bien nuancé, avec juste ce qu’il faut de clins d’œil aux maîtres que furent Joe Pass/Barney Kessel.
Ajoutons pour notre plus grand bonheur que la section rythmique est composée de la pianiste Gentiane MG, (lire à son propos le texte de Jean-Pierre Alenda) Mike De Masi à la contrebasse et Jacob Wutzke à la batterie. Nous parlions de Joe Pass et pourquoi pas d’Anita O’Day. Sans jamais tomber dans la copie, la jeune chanteuse Caity Gyorgy a bien des accents de celle qui fut une égérie du Festival de Newport.
Avec Where or When, – que nous choisissons pour cette Couleurs Jazz Week – le feutre de sa voix ainsi que ses inflexions coquines devraient sans contredit obtenir votre approbation pour qu’elle continue !
Si vous souhaitez continuer à lire la chronique de notre partenaire québécois, « Sorties Jazz Nigh.com » c’est ici !
Nous écouterons également lors de cette Couleurs Jazz Week, « Reflections »
« Recollecting » est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
– « Rhizome» par le trio expérimental slovène, Etceteral ;
Qu’est-ce qu’un trio expérimental slovène ?
Il s’agit d’un trio saxophone & électronique, batterie, plus des visuels -que vous n’avez qu’à imaginer à la radio- qui crée un jazz futuriste propulsif et polyrythmique. C’est un son marqué par des explorations modulaires abstraites, une batterie hypnotique, des textures de cor ricochées et une production de sons cristallins.
On se situe entre le dub, le krautrock, les rythmes afro, l’improvisation libre et la musique électronique.
C’est pour le moins intrigant et pas si courant, non seulement dans votre radio préférée, mais dans le monde du jazz. Toujours est-il qu’il s’agit d’une couleur que nous nous devions de vous faire découvrir.
Y règne d’après ses auteurs, une idée d’élasticité musicale…
Après une série de concerts, le groupe composé de Boštjan Simon (saxophone, synthétiseur, électronique), Marek Fakuč (batterie) et Lina Rica (visuels) est retourné en studio, portant son ambition de fusionner l’audio et le visuel à un niveau encore plus haut.
« J’aime penser en termes d’élastiques sonores. Nous pouvons étirer notre musique sur le plan rythmique et harmonique, changer de tonalité et revenir au thème principal à travers une tonalité différente. Ce processus ouvre un nouvel espace de découverte. Récemment, nous avons beaucoup écouté Joshua Abrams et Evan Parker, des musiciens qui savent rendre leur musique aérée et spacieuse« , explique Bostjan Simon.
« Ayant carte blanche pour autoproduire leur deuxième album, ils l’ont centré sur le concept de rhizome – une tige souterraine horizontale en croissance continue qui produit des pousses latérales et des racines adventives à intervalles réguliers, ou, selon les termes de Deleuze et Guattari, « un réseau non linéaire qui relie tout point à tout autre point ». « Un rhizome peut virtuellement prendre n’importe quelle forme, choisir son chemin sur le vif. Tout comme pour notre musique, sa représentation n’est pas basée sur une forme idéale. L’album est comme une enquête sur notre situation actuelle et sur notre avenir« , ajoute Simon.
Nous avons choisi de vous faire écouter pour notre émission : « 95959595 » si, si, c’est le titre !
Rhizome est un album sous le label tak :til/Glitterbeat et distribué par Modulor.
– « Ti Flanboyan » par le Crawfish Wallet ;
Nous vous avions présenté le Crawfish Wallet avec son album précédent I’m in Nola radio sorti fin 2020 dans la sélection Couleurs Jazz Radio.
Le quartet bordelais, émule du jazz New-Orleans, frappe encore en osant cette fois intégrer un trio féminin de violoncellistes (le Cello Project) apportant une certaine profondeur au projet
Violoncelle : Liliane Richard, Elisa Dignac et Emmanuelle Faure
Les compositions sont parfois personnelles, parfois tirées de standards oubliés de la Nouvelle-Orléans parfois de Tom Waits, Layla McCalla, Lizzy Miles….
Une musique joyeuse et vivante de très belle facture.
Nous écouterons pour notre émission : Delta Bound & I wish I could shimme like my sister Kate
Personnel :
Amandine Cabald-Roche : chant, washboard
Gaëtan Martin : trombone et sourdines
Fred Lasnier : contrebasse et chant
Jean-Michel Plassan : banjo et rock star
– « Le Projet Blasco – Rinascimento » par le pianiste Mathieu Cepitelli en duo ;
… avec le contrebassiste Rémy Yulzari.
« Le Projet Blasco marque une étape dans mon parcours artistique puisqu’il incarne, en somme, la synthèse de mes multiples inspirations musicales.
J’ai ressenti l’envie, le besoin même, d’une totale liberté musicale. Ne me priver d’aucune des musiques qui, depuis l’enfance, titillent ma curiosité et ma créativité et forment, ensemble, mon imaginaire.
Jazz, tango, classique, latin, musiques du monde, pop, improvisation. Voilà mon « folklore imaginaire ». Je vous invite à y déambuler et, pour ce faire, à traverser des contrées musicales tantôt réelles, tantôt fantasmées.
Pari réussi ! Une jolie découverte apportant des couleurs jazz variées et toujours inspirées.
Et Mathieu Cepitelli d’ajouter :
« Pour ce premier album, j’ai souhaité partager ma musique avec un complice de longue date, Rémy Yulzari, un contrebassiste qui défend depuis longtemps une démarche originale de soliste. Lui-même au croisement du classique et des musiques traditionnelles, notamment des musiques juives. Ce funambule des cordes graves entreprend à son instrument une approche tout à fait personnelle.
Les titres « Un Orient » et « Rinascimento » sont à l’écoute dans notre émission.
« Le Projet Blasco – Rinascimento» sorti sous l’excellent Label Klarthe est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
– « Flamants Roses » par le Nicola Sergio Trio ;
On se demande souvent, en mettant l’album sur la platine et en commençant à écouter en attente de la surprise musicale, de l’étonnement, en regardant la pochette du disque : pourquoi ce titre ?
C’est ce qui m’est arrivé en voyant un flamant rose stylisé, les ailes déployées un peu comme un Phénix et d’autres oiseaux en fond qui ne sont pas des congénères de celui-ci. J’apprendrai qu’il s’agit de marabouts… bouts de ficelles.
Et de ficelle en aiguille, écoutons l’explication de l’instigateur du projet, le pianiste calabrais Nicola Sergio.
Tout a commencé après avoir vu un documentaire sur les flux migratoires des flamants roses d’Afrique qui, au cours de leur voyage, sont menacés par des marabouts, des oiseaux à l’allure effrayante qui se nourrissent de charognes. J’ai tout de suite eu l’idée d’utiliser cette image comme métaphore pour exprimer le thème de la lutte éternelle entre le bien et le mal, en identifiant dans les flamants roses des personnages réels ou littéraires qui se sont battus pour réaliser leurs rêves et défendre leurs idéaux; et dans le marabout tous ceux qui les menacent. Parmi les compositions: La prière de l’autre, inspirée par l’image d’un athée qui prie pour le dialogue entre les religions; Chant de sirène, inspirée des histoires d’Ulysse, symbole d’audace et de soif de savoir; Le chemin des deux héros, dédiée aux juges siciliens Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, morts assassinés par la mafia. Flamants Roses, dédiée au pianiste Fred Hersch. De l’autre côté de la rivière, nous trouverons les Marabouts, les menaçants oiseaux symboles du Mal.
Tout ceci donne neuf compositions originales et lyriques de très belle facture servies par trois super musiciens habitués de nos services dans tant de projets différents : Mauro Gargano à la contrebasse, Christophe Marguet à la batterie et en invité, Jean-Charles Richard au saxophone.
Nous avons choisi de vous faire écouter pour notre émission : « Velvet » et le titre éponyme « Flamants Roses », bien sûr.
« Flamants Roses » est évidemment en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
– « Vivelo » par le mythique Grupo Compay Segundo ;
Enregistré avec de brillants musiciens cubains, Vivelo, le quatrième album du Grupo Compay Segundo sonne avec brio le retour du Son cubain.
Máximo Francisco Repilado Muñoz, chanteur et guitariste cubain connu internationalement sous le nom de Compay Segundo mort en 2003 à Cuba donne l’envie à ses compagnons de vie et de scène de continuer ce qu’il a toujours voulu : «Tocar Música tradicional Cubana !
Compay Segundo y sus Muchachos deviendra El Grupo Compay Segundo et ces infatigables compañeros vont parcourir le monde entier avec la volonté de raconter « l’histoire de leur Compay.
Vivelo », c’est 8 titres originaux co-signés par Salvador Repilado, le fils, contrebassiste et directeur musical historique de Compay, et l’une des étoiles montantes cubaines Maikel Dinza.
Un album qui perpétue la tradition et tente le modernisme. Les fans devraient être satisfaits. Les nostalgiques, moins. Est-ce du jazz ? Pas tout à fait.
Mais Couleurs Jazz se devait de rendre hommage à l’apport incommensurable de la musique cubaine au monde du jazz.
A noter la participation de Issac Delgado, Julio Padrón, Alexander Abreu, Joya Sory Pérez et Rolando Luna.
Nous avons choisi pour notre émission, « Con la Magia de Compay » qui ouvre l’album.
« Vivelo » est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
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