Une trompette rêveuse et un piano minimaliste, voici comment commence ce nouvel album de Jacques Kuba Séguin.
Ils seront bientôt rejoints par une rythmique discrète dans un climat intimiste et onirique qui se prolonge sur plusieurs des morceaux suivants.
On pense parfois à Kenny Wheeler, canadien comme Kuba Séguin et amateur d’atmosphères du même type. L’accent est mis sur le dialogue entre la trompette et le piano, les deux voix mélodiques principales.
Puis la trompette se fait plus véloce tandis que le piano de Jean-Michel Pilc déploie derrière elle des notes perlées ou des accords touffus et que l’atmosphère se densifie.
Le piano a ici une place particulièrement importante au niveau mélodique comme harmonique, aussi bien en soutien de la trompette qu’en tant que soliste et il intervient même en trio sans le leader sur un morceau.
Quand la trompette revient au premier plan elle renoue le dialogue avec le piano et la rythmique qui se fait plus présente et au sein de laquelle le piano est toujours une voix dominante.
Le trompettiste ne cherche jamais à se mettre en avant mais tient avant tout à participer, par son jeu qui laisse une grande place aux silences, à l’ambiance que créent ses thèmes.
C’est donc comme leader et comme compositeur plus que comme soliste qu’il se présente.
Sur deux thèmes la voix d’Elizabeth Shepherd intervient et elle participe à l’ambiance générale avec un timbre velouté qui fait écho à la sonorité de la trompette.
Ce CD est le premier d’un cycle dédié aux odeurs et l’on peut dire que cette musique possède un parfum propre, à la fois léger et entêtant.
Line up :
Jacques Kuba Séguin : trumpet, composition
Jean-Michel Pilc : piano
Rémi-Jean Leblanc : double bass
Kevin Warren : drums
Elizabeth Shepherd : voice
Parfum N°1 est sorti sous le label canadien Odd Sound
©Photo Header Jacques Pauper p/Couleurs Jazz
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