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« Vous en rêviez, Sony l’a fait !», tel était le slogan de la firme nipponne voici quelques lustres.

Eh bien ce volumineux opus intitulé — avec une pertinence qui relève de l’évidence — « Mystère Monk », ce n’est pas Sony qui l’a fait mais Franck Médioni.

Et dans le mundillo microscopique des critiques de jazz tout le monde en rêvait — ou aurait dû s’il possède un minimum de respect pour l’écriture, l’iconographie et la sélection des collaborateurs.

Tous les musiciens et amateurs de jazz se diront en découvrant ce bouquin, en le feuilletant, en le dévorant des yeux : « Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt et/ou pourquoi, franchement, Franck ne m’a-t’il pas demandé de participer à cet ouvrage collectif ? ». Et on sent ses yeux se mouiller en parcourant « Mystère Monk » tant sa beauté esthétique et la substantifique moelle qu’il recèle suscite une légitime émotion.

C’est tout simplement très beau, très bien fait (je devrais dire « ouvragé »), plein de qualités quantitatives et qualitatives et on ne se lasse pas de parcourir les pages de « Mystère Monk », dont le mystère de l’ermite harlémite se désépaissit au fil de la promenade visuelle que Franck Médioni nous propose.

Je vous fais un bout de conduite si vous n’avez pas encore acheté ce livre majeur :

  • Une couverture qui éparpille les lettres M,O,N & K de façon aléatoire et biscornue, comme un portail ouvrant sur l’étrange étrangeté de Thelonious Sphere M.
  • Une iconographie copieuse et fabuleuse : somptueuses photos noir et blanc, fins dessins, tableaux à tomber par terre… souvent en pleine page, parmi laquelle nombre de clichés et portraits peints peu connus.
  • Un avant-propos (le seul texte rédigé par Franck Médioni qui s’efface ensuite) aussi bref que pertinent.
  • Des contributions multicartes de rédacteurs internationaux qui fait rêver que « Mystère Monk» soit traduit par nos voisins Brits, Teutons, Ritals, Lituaniens, Helvètes, Ibères… Et des contributions souvent majeures, qu’elles proviennent de critiques de jazz, de poètes, de musicien(ne)s… Je n’en énumère même pas quelques-uns pour ne pas susciter l’ire des jaloux. A vous de les découvrir…
  • Une chronologie de la vie de Monk en une ou deux doubles pages qui vient ponctuer à quatre reprises la lecture de cette saga si sage, sensible et éclectique.
  • Des citations pleine page et en caractère gras réparties de temps en temps, comme des pauses dans la promenade visuelle.

Bref, vous l’aurez compris, « Mystère Monk » est autant un superbe objet d’art qu’une somme sur un des musiciens les plus atypiques, inclassables et incontournables que la musique du XXième siècle ait vu apparaître… puis disparaître. Et je dis volontairement « musique » plutôt que « jazz » car Monk est un tel monument qu’on ne peut le réduire à un style.

Son idiome, son œuvre, sa vie sont larger than life, comme disent les bouffeurs de rosbif et de hamburgers.

Il ne me reste plus qu’à tresser des couronnes de laurier oh combien méritées à « Mystère Monk », publié chez Seghers par Mister Médioni, et à vous recommander de l’offrir à vos proches pour les fêtes.

©Photos All rights reserved. Photos des pages du livre ©Couleurs Jazz.

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