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Dès les premières notes perlées égrenées sur un court morceau qu’il joue en solo absolu on sent qu’avec Daniel Garcia on a affaire à un grand styliste du piano.
Et ce premier thème paisible et sensible judicieusement intitulé « Paz » (paix, en espagnol) est suivi par un autre, plus long, où c’est la puissance du toucher et la dynamique du trio qui prend le relais dans une atmosphère tonique et mélodique qui dominera cet enregistrement où le pianiste varie les formules, ajoutant au trio de base ici une guitare, là une voix sans que l’unité stylistique en pâtisse.
Les pianistes espagnols ne sont pas légion en jazz (du moins ceux dont la notoriété dépasse les frontières de leur pays) et Garcia est clairement un de ceux qui méritent d’être connus partout en Europe, voire outre-Atlantique.
Son esthétique n’est pas particulièrement ibère, même si son goût de la mélodie sonne souvent méditerranéen. On sent chez lui un désir de célébrer la vie dans ce qu’elle a de plus festif, joyeux et parfois mélancolique, un désir qui se traduit par un toucher lumineux et un phrasé alerte qu’accompagnent splendidement la contrebasse de Reinier « El Negron » et la batterie de Michael Olivera, deux fidèles comparses cubains avec lesquels le pianiste a longuement muri son approche du trio.
Si le jeu de Garcia et de sa rythmique possède un puissant pouvoir de séduction, ils n’ont jamais recours aux effets faciles qui pourraient attirer un large public.
Séduisant sans être séducteur, Garcia expose une esthétique qui peut toucher aussi bien les amateurs de jazz — et singulièrement de piano — confirmés, qu’un auditoire plus large qui trouve aisément satisfaction dans une musique constamment lisible sur le plan mélodique, harmonique et rythmique où dominent les compositions de sa plume sauf un traditionnel.
En solo comme en trio ou accompagnant une chanteuse ou un guitariste, Garcia déploie un jeu constamment inspiré et les musiciens qu’il a invités à le rejoindre sur trois morceaux apportent un complément bienvenu par leur lyrisme et la beauté de leur sonorité.
Jeune quadragénaire, Daniel Garcia confirme ici qu’il est un musicien avec lequel il faut compter dans la jazzosphère européenne.
Musiciens :
Daniel Garcia : piano, voix
Reinier « El Negron » : contrebasse
Michael Olivera : batterie, voix
invités :
Gilad Hekselman : guitare
Lau Noah : voix
Veronica Ferreiro : voix
Wonderland est sorti sous le label Act le 30 août 2024. Il est un « Hit Couleurs Jazz » et il fut partie du « Best of The Month » sur Couleurs Jazz Radio.
Le Live à Jazz in Noyon en octobre 2024 fut un succès de grande envergure.
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