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Montréal compte aujourd’hui parmi les grandes capitales à accueillir l’un des plus importants festivals de Jazz au monde.

Ce n’est pas le fruit du hasard, mais d’une longue tradition : pendant près d’un demi-siècle (1920–1970), Montréal a été un centre névralgique du jazz en Amérique du Nord. Le légendaire nightlife de la ville et l’abondance de travail qu’il offrait attiraient des musiciens de tout le continent nord-américain. Dans des lieux aujoud’hui presque tous disparus, se sont produits, y ont vécu et joué les Myron Sutton, Johnny Holmes, Oscar Peterson, Louis Metcalf, Steep Wade, Maury Kaye, René Thomas.

Il s’agit principalement de Noirs américains venus s’établir à Montréal au début du XXe siècle et qui ont largement contribué à la culture populaire nord-américaine. La raison qui déclencha ce phénomène fut d’abord la prohibition et la ségrégation raciale aux États-Unis, puis ensuite l’essor économique – notamment du secteur ferroviaire – de Montréal puis la Grande Dépression des années 1930, la Seconde Guerre mondiale, le « nettoyage » de la ville et la renaissance de la « moralité civique » des années 1950 et, enfin, l’émergence de l’indépendantisme québécois.

Le succès fut dû aussi à la proximité de New York City, d’un long passé de culture des cafés et des nightclubs, une ville de gangsters aussi, car un lieu de convergence de fleuves et de lignes de chemins de fer. Une ville multiculturelle avec un  French flair, la fille de Paris, la première réelle agglomération canadienne. Chacun de ces éléments,comme d’autres encore ont contribué à faire de ce lieu l’une des grandescapitales du jazz.

Noël Thomas a recueilli pendant neuf ans des témoignages, et les paroles souvent émouvantes des protagonistes de l’époque qui se souviennent encore.

Ainsi, il a produit une série de 5 épisodes radiophoniques, Showtime!, qu’il a souhaité partager avec les auditeurs des 5 continents qui écoutent Couleurs Jazz Radio. Il nous propose de nous plonger dans cet univers du Montréal aujourd’hui disparu.

Noël Thomas ©Photo David Saxe

Michael Pinsonneault, fut l’ingénieur son pour tous les épisodes.

Ces émissions (en langue anglaise) seront diffusées à partir de lundi 7 janvier sur Couleurs Jazz Radio, à partir de minuit, heure de Paris. Puis à différentes heures, afin que les auditeurs de monde entier puissent y avoir accès.

Vous pouvez également retrouver les podcasts de ces émission originales sur le site de couleurs Jazz Radio, ainsi que sur celui des Historians Recount website: http://historiansrecount.ca/

Le premier épisode– préface s’intitule :« Showtime !Montreal’s Jazz Community– The Nightclubs.

Les nightclubs uptown and downtown sont à partir des années ’20 et ’30, devenus légendaires, grâce à l’atmosphère créé par les big bands vedettes et leurs petits combos de jazz qui attiraient touristes et locaux au club-hop, qui venaient danser ou tout simplement regarder et écouter.

Le deuxième épisode –s’intitule : « Showtime,Montreal’s Jazz Community– Part 1Bonjour Montréal!

Pour Montréal, c’était un honneur de s’appeler «Le Paris de l’Amérique du Nord», surnom donné par l’afflux constant de migrants des États-Unis et d’ailleurs, attirés par la ville, décennie après décennie, par le chant des sirènes : musique de beuveries, de divertissement et de joie . La vie nocturne invitait une foule de musiciens de jazz, de chanteurs et d’autres interprètes ainsi attirés par la ville et ses nombreux jazz clubs du centre-ville ouverts du du crépuscule à l’aube. Les interviewés de cet épisode, des Montréalais tous nés dans le pays, décrivent le phénomène de l’industrie du divertissement que leur ville vivait depuis tant d’années et expliquent comment sa vie nocturne a façonné la saveur multiculturelle de la ville, encore si vivante aujourd’hui.

Le troisième épisode – s’intitule : « Showtime,Montreal’s Jazz Community– Part 2- The Show Girls.

La vie nocturne fut florissante à Montréal pendant toute la période de la Prohibition (1920-1933) et pendant des décennies. Attirant des hordes de touristes qui ont créé un marché pour de nombreux amusements nocturnes dans les centaines de bars, cafés, restaurants et clubs de la ville, la compétition entre les artistes en tournée et les groupes locaux était parfois féroce, en particulier pour les femmes noires à qui on interdisait régulièrement des spectacles importants, comme des emplois dans les théâtres et les discothèques. En fonction de leur établissement, les femmes sont confrontées à de multiples défis dans leur travail, allant de longues heures de travail cumulé à diverses formes d’abus de la part de leurs chefs, en passant par le harcèlement de la part de la clientèle masculine.

Mais le vieil adage selon lequel «the show must go on» était aussi vrai que jamais et il a certainement été utilisé dans «La ville aux cent clochers» au cours de ces années. Des show-girls déterminées ont montré leurs talents sur toutes les scènes, et parfois même hors de la scène, acceptant des invitations à rejoindre des hommes célibataires à leur table pour discuter et prendre un verre… Les longues et pénibles nuits de danses, de chants et de rideaux levés tardivement permettaient rarement aux filles du spectacle montréalais à poursuivre leur quête essentielle : offrir un soutien à leur famille et à elles-mêmes.

Ilène Bourne

Le quatrième épisode – s’intitule : « Showtime,Montreal’s Jazz Community– Part 3- Making Music.

Alors que Montréal offrait de nombreuses possibilités aux musiciens durant les années «Paris de l’Amérique du Nord», la concurrence pour obtenir les meilleurs emplois de la part de touristes, principalement d’Américains qui s’étaient dirigés vers le nord à cause de la prohibition et une atmosphère de mélange racial relativement détendue. La camaraderie était le moyen idéal pour de nombreux musiciens de jazz qui, incapables de s’offrir une formation musicale officielle, collaboraient avec leurs collègues pour apprendre les ficelles et maîtriser la théorie, le déchiffrage et d’autres compétences essentielles.

Nous rejoint la légende montréalaise, Vic Vogel, qui dans cet épisode parle de la texture et du caractère de la scène sur laquelle les interprètes les plus doués de Montréal, notamment les frères Sealey et le pianiste Oscar Peterson, ont pris à l’époque, bâti leur réputation.

Le cinquième épisode – s’intitule : « Showtime,Montreal’s Jazz Community– Part 4- Sound Solutions.

Avec plus d’un millier de lieux de divertissements sur l’île de Montréal, les attentes du public au plus fort des années de forte expansion de la ville étaient élevées. Les artistes sur scène ont besoin d’une combinaison de confiance, de nouveauté et de swing pour retenir l’attention des spectateurs, ainsi que diverses astuces du métier lorsque la situation l’ex exigeait. Dans cet épisode de SHOWTIME Part 4 consacré aux beaux jours du jazz montréalais, le saxophoniste ténor Leroy Mason, le chanteur Jean Dorsey et le pianiste Roland Lavallée parlent de la polyvalence qui les a aidés à réussir à l’époque, surtout lorsque l’inattendu se produit et remet en question la fluidité de leur mise en scène.

Roland Lavallée, piano

 

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