PER MOLLEHOJ, KIRK KNUFFKE & THOMMY ANDERSSON – ‘S WONDERFUL

Laissez-vous envelopper d’un léger voile de soupçon free en descendant la Bourbon Street, écoutez le son goguenard du cornet en marchant sur un nuage de basse qui marque vos pas et laissez aller votre esprit au gré des volutes de perle de la guitare, et vous voici baigné par les chants surprenants de cet inattendu trio.

Tout à la fois audacieux et respectueux, les trois compères entonnent du W.C. Handy, du Duke Ellington et du George Gershwin, dans une harmonisation qui reflète à la fois la Nouvelle-Orléans, le blues et le zeste d’un jazz presque d’avant-garde. Per Mollehoj à la guitare et qui signe les autres compositions de l’album, Thommy Andersson à la contrebasse et l’inénarrable Kirk Knuffke au cornet, composent ce trio réunit initialement pour un hommage à W.C. Handy et qui chemin faisant nous fait pénétrer dans un univers sonore qui tantôt se fait réminiscence et tantôt interrogateur.

De pas feutrés en iconiques joutes on ne sait finalement qui accompagne qui et c’est sans doute la volonté des musiciens qui au-delà de l’hommage nullement parodiesque, arrivent à nous entraîner hors des sentiers battus du berceau du jazz sans jamais trop s’éloigner non plus. A cet égard le titre « Same but Different » est doublement révélateur.

Et comme à son habitude, Kirk Knuffke au cornet est aussi habile dans un registre très académique que dans ses élucubrations sonores dont il a le secret et qui sont servies à merveille, il faut le souligner, par la sonorité particulière de l’instrument injustement par trop délaissé ces temps-ci. (Can’t See for Looking).

Une belle mention pour Thommy Andersson dont les cordes claquent sur ce vieux bois et qui soutient et martèle à merveille tout au long du disque.

L’écriture de Per Mollehoj, pour très moderne qu’elle est, n’en recèle pas moins ce beat néo-orléanais dont elle veut se donner l’image. Sans doute est-ce là aussi la prouesse de cet enregistrement.