Vous avez envie de danser pour faire revenir le beau soleil que nous eumes cinq jours d’affilée en cette mi-octobre 2024, bande d’indécrottables païens ?
Si je ne vous retenais pas d’une main de fer, je suis sûr que vous sacrifieriez une jeune vierge (ça existe encore ?) sur l’autel de votre dieu solaire pour le (re)convoquer fissa dans le ciel de notre bel Hexagone.
Eh bien le premier thème (qu’il s’appeler « Yaleekaawa ») du dernier disque de Nico Morelli — qui n’est pas le double bi de Nico, l’égérie du Velvet Underground et furtivement meuf de Lou Reed sous le regard bienveillant d’Andy Wah Roll(sroyce) — ce premier thème, disais-je avant que vous ne m’interrompissiez à l’arrêt, est fait pour vous. Il le démarre au clavier grouveux, qui sonne comme un accordéon, avant de lancer ses 88 touches dans la partie et c’est parti mon Quiqui (à moite ou seul).
Morelli, si vous ne le connaissez pas aussi bien que moi — ce dont je doute fort car vous êtes de foutus cracks à la culture jazz monumentale — il est capable de tout, même de vivre à Paris depuis des lustres quoique born & raised en Ritalie. Cela lui donne une couleur — allez, disons pour faire court — machiavello-cartésienne mâtinée de traces de Nino Rota, d’Andrea Bocelli et autres lyriques transalpins adeptes du cantabile (évidemment !) et de… mais non, pas Clayderman : puuu…rée, c’que vous pouvez être niaiseux par moments !
Bref (j’ai dit que je voulais faire court, et cochon — halal, évidemment — qui s’en dédit) alors je résume : Morelli c’est du swing épais ou léger mais toujours pertinent — au piano lumineux, claviers charnus, percus manuelles, accordéon, et Chet erra), de la belle mélodie à vous faire danser (vous vous souvenez du premier morceau au nom exotique ?) ou chialer comme une Madeleine en appelant votre reum au secours pasque c’est trop.
Trop quoi ? Ben beau ! (ma, cazzo, ci mancherebbe meno, porca Madonna !)
Alors ai-je encore besoin de vous dire, concernant ce CD featuring des versions ha-llu-ci-nantes de « Giant Steps », « Amazing Grace », « La Bohême »… de faire péter votre CB (dont j’ignore évidemment le code secret — mais mes sbires patibulaires et lourdement armés, que je paie cash, sont sur l’affaire, comme d’hab’) chez la feunaque ou l’autre là, qui chevauche en amazone et dont j’ai oublié le nom.
A moins que vous ne vous rendiez chez un des rares petits disquaires compétents en la matière et dont l’échoppe se trouve, sur Waze ou Goût gueule mappe, entre 150 et 2000 bornes de votre homeswitôme.
Allez-y, par la malepeste ! Vous devriez déjà être revenus les bras chargés d’exemplaires de cet exemplaire « Let Me Play Let Me Pray » (sans que j’aie à vous prier) pour les offrir — avant et après Jingle Bells et votre cuite rituelle du Nouvel An — à vos oncles, tantes, cousins, cousines et autres parents qui comptent sur vous pour les dé-déprimer, et à qui vous direz, comme ce bon vieux Rabelais : « ”…Voyant le deuil qui vous mine et consomme…” je vous offre ce skeud majeur. Et n’allez pas boire avec, je vous prie ! »
Quant à moi, un petit whisky lituanien aromatisé aux cranberries (Z’inquiétez pas : la chronique de Vilnius Jazz est dans les tuyaux et sortira en ligne incessamment sous peu) m’attend dans l’immense cuisine de ma luxueuse demeure bagnoletaise.
Caisse vous croyez ?
Ca paie grave de taffer pour couleursjazz.fr, mais ne le dites pas à mes confrères jaloux qui bossent dans une presse musicale écrite qui ne va pas tarder à se viander dans la sciure des arènes sanglantes de la zik jazz.
Personnel :
Nico Morelli : piano, compositions, Steinway and Sons D acoustic piano, Boss RC-50, percussions and vocals on track #1 with
Emanuele Batisti : mastering et live electronics sur les pistes #2, 4, 5, 7, 12, 16
Diego Baëza: mixing et creative sound design sur piste #13
Let Me Play, Let Me Pray est produit par le label de Paolo Fresu, Tuk Music, il est sorti le 25 Octobre 2024.
C’est un « Hit Couleurs Jazz » et il fait partie des « Best of The Month » sur Couleurs Jazz Radio.
©Photo Header @jivankha
COMMENTAIRES RÉCENTS