Dès les premières mesures on se prend à penser que nous assistons à la naissance d’un nouveau big band français dans le paysage du jazz hexagonal tellement ça swingue fort. Jolie surprise. Et la surprise se poursuit lorsque l’on apprend que ceux-là ne sont « que » sept et la musique pour Blanche-Neige. Et que ce soit à l’unisson ou dans les chorus, les pupitres sont bien remplis.
Nouvel orchestre monté par le leader saxophoniste Mathieu Najean qui n’en est pas à sa première formation, et qui égrène un répertoire swing, blues, rag, dont toutes les compositions sont signées du leader. L’ensemble composant un joyeux retour aux années 1930 à 1950. Tous les morceaux deviennent familiers à telle enseigne qu’ils donnent l’impression d’écouter des standards que l’on se prend à fredonner, sans parler d’une démangeaison à aller cirer le parquet.
Tous les musiciens, solistes tour à tour, qui par ailleurs excellent déjà sur les scènes jazz au sein de diverses formations, prennent une part enjouée aux revisites de l’époque en apportant une touche de fraicheur très cuivrée. Les chorus sont impeccables et l’arrangement de l’ensemble renforce cette impression de grosse machine. Des interprétations très soignées sur l’ensemble des titres, les satisfecits pourraient orner toute la galerie des interventions, avec un son qui nous plonge véritablement dans l’époque. Mais quelle époque au fait ? « Dis-moi Django, c’est du Basie, du Monk ou du Bix ? » (John Thomas)
Une fraicheur endiablée, écoutez le concerto pour lèvres sur « Snark Blues« , l’aria pour doigts sur « Little Hofinger« , la sonate pour ébène et ivoire sur « Sleepy One« .
C’est un enregistrement qui sitôt entendu, donne envie de remettre le saphir sur le premier sillon, un peu comme, quittant un concert, la musique continue d’emplir le silence qui suit…
Et puis rien que pour Paul Whiteman faisant danser sur du Bud Powell, on en redemande.
Personnel :
Mathieu Najean – saxophone ténor
Noé Codjia – trompette
Edouard Wallyn – trombone
Bastien Brison – piano
Romain Vuillemin – guitare
Edouard Pennes – contrebasse
David Pacha – batterie
Cait Jones – chant
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