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Hit Couleurs JAZZ

Les Cadences du Monde est un album aux mélodies qui évoquent les couleurs et les saveurs du monde, aux limites du jazz et de ce que l’on nomme la world musique, mais aussi des musiques savantes contemporaines.  Des musiques très écrites, où la mélodies sont belles comme le jour qui se lève, et où l’improvisation est également essentielle et très présente..

La texture sonore est aussi  inattendue que séduisante : un quartet de clarinettes tenues par le leader Louis Sclavis, deux violoncelles : ceux d’Annabelle Luis et de Bruno Ducret, alternant archet et pizzicati et la rythmique assurée par le percussionniste classique iranien Keyvan Chemirani, grand maître du zarb et du daf.

De passage à Paris, nous avons eu la chance de pouvoir recevoir dans  nos locaux, Louis Sclavis, légende du Jazz, et lui donner l’occasion de parler de sa dernière création et de plein d’autres sujets passionnants.

©Photo Philippe Colliot

Interview.

Couleurs Jazz : Bonjour cher Louis Sclavis,  on vous connait pour avoir fondé dans les années 75 le Free Jazz Workshop, enfin pas sûr que cela parle à nos plus jeunes lecteurs. En revanche l’ARFI et sa Marmite Infernale. L’ARFI on rappelle ce que c’est : l’Association pour la Recherche d’un Folklore Imaginaire. Un mot la dessus avant de passer à votre actualité ?

Louis Sclavis : Oui, dans ces années-là il y a eu pas mal de collectifs qui ont décidé de s’organiser pour produire leurs musiques, leurs concerts, organiser des festivals, inviter des musiciens. Un mouvement que l’on retrouve d’ailleurs aujourd’hui. Les musiciens comme dans les années ’70 se regroupent en collectifs, qui s’autoproduisent, font leurs festivals, On retrouve un esprit similaire. Ça se retrouve un peu dans toutes les villes, à Grenoble, à Orléans,… Cet esprit existe dans plein d’endroits. Enfin ça fait 40 ans tout ça. Il y a longtemps que je suis passé à autre chose. Mais en effet, ce fut quelque chose d’important.  

CJ :Donc revenons aux Cadences du Monde . En effet, quelles sont les cadences du monde qui nous entoure actuellement ? La pochette de cet album ayant les couleurs inversées -le ciel est en bas- d’un pays envahi à cadences forcées ! Serait-ce le pur fruit du hasard ?

LS : Oui c’est le hasard. C’est une photo que j’ai faite il y a 10 ans, à Rome, c’était une porte de garage. Depuis j’ai toujours eu envie d’en faire une pochette de disque. On a pris cette décision en décembre dernier, donc je n’avais pas prévu l’invasion de l’Ukraine… Mais c’est une coïncidence. C’est vrai que c’est le drapeau de l’Ukraine inversé.

CJ : Mais le titre donc, Les cadences du Monde ?

LS : Il y a plusieurs raisons. D’abord un peu cette connotation, ensembles de musiques baroques. Beaucoup de groupes dans la musique baroque ont des titres un peu dans cet esprit. « Le je ne sais pas quoi des Siècles » et les festivals de musiques baroques font des choses croisées dans cet esprit. J’avais moi-même travaillé avec un ensemble appelé Amarillis. Nous avions fait une création qui a tourné pas mal dans le milieu des musiques baroques. Et c’est aussi pour donner cette couleur pas complètement jazz avec deux violoncelles et les percussions de Keyvan Chemirani qui se démarque de mon quartet précédent, basse, batterie, piano qui est là vraiment une couleur complètement jazz. Et j’explique dans la pochette que ce n’est pas une inspiration directe mais une résonnance avec l’ouvrage d’un photographe qui s’appelle Frédéric Lecloux. Le Livre s’intitule « L’Usure du Monde ». Un livre dans lequel il a refait en photos et en textes, le voyage de Nicolas Bouvier, l’Usage du Monde. Donc on est passés de lUsage du Monde à l’Usure du Monde. Et moi j’ai beaucoup aimé cet ouvrage de photos et il y a ainsi résonnance avec Les Cadences du Monde. C’est comme un miroir…

Il y a une photo dans le livre qui est une longue route blanche qui a donné le premier titre de l’album, « Une Longue Route Blanche ». Il y a un mouvement dans cet image, on sent comme un « road trip » et il est vrai que ce premier morceau comme tout l’album d’ailleurs est conçu comme un road trip…

©Photo Frédéric Lecloux

CJ : Voici ce que j’ai écrit il y a 48 heures avant que l’on se rencontre. Pour présenter les meilleurs albums sortis cette semaine. Car c’est rare d’avoir le principal concerné en face, pour vous répondre si jamais l’on s’est complètement fourvoyé ou si l’on est dans le juste.

Donc voilà : J’ai trouvé que Les Cadences du Monde était un album aux mélodies qui évoquent les couleurs et les saveurs du monde, aux limites du jazz et de ce que l’on nomme la world musique, mais aussi des musiques savantes contemporaines, des musiques très écrites, où les mélodies sont belles comme le jour qui se lève, et où l’improvisation est également très présente.

LS : Oui c’est vrai que comme dans tout ce que je fais en général il y a de grandes parties improvisées et je trouve bien cette idée de jour qui se lève car c’est un road trip qui va vers l’Est, là où le soleil se lève, plutôt que vers l’Ouest. Aux Etats-Unis ce serait plutôt « Go West » et là se serait l’inverse, « Go East » ! C’est-à-dire que ça correspond au parcours de Nicolas Bouvier qui a fait ce voyage dans les années ’50.

CJ : La texture sonore est aussi  inattendue que séduisante : un quartet de clarinettes tenues par vous, le leader Louis Sclavis, deux violoncelles, ceux d’Annabelle Luis et de Bruno Ducret, alternant archet et pizzicati et la rythmique assurée par le percussionniste classique iranien Keyvan Chemirani, grand maître du zarb et du daf.Parlez-nous du choix de ces musiciens et de leurs instruments. Ce n’est pas si courant dans un quartet de jazz … ?

LS : Oui j’avais fait un projet déjà avec Keyvan Chemirani, chez ECM. Ça s’appelait, « Silk And Salt Melodies ». Avec Annabelle Louis j’avais travaillé aussi avec l’Ensemble Amarillis sur des musiques baroques. Et également avec Bruno Ducret nous avons depuis deux ans un duo. Ce sont des musiciens avec qui nous sommes familiers. Et ce que j’aime bien entre Annabelle et Bruno c’est la complémentarité. Ils ne sont pas du tout de la même école. Ils se complètent à ravir. Au niveau de leurs cultures, de leur approche de l’instrument ça marche très très bien. Je les ai pris parce qu’ils avaient des personnalités qui sont faites pour s’accorder.

©Photo Olivier Degen

Ce n’est pas souvent l’instrumentation que je prends au départ, ce sont d’abord les gens ! …Et je savais que ces trois personnes allaient s’entendre.

CJ : C’est intéressant ! Et comment s’opère le processus de création d’un album chez vous ?

LS : Les Gens ! Ce sont d’abord les musiciens que je choisis en premier. Ce sont des gens avec qui j’avais déjà une histoire. Ensuite c’est vrai que cette instrumentation, dans cette configuration, ça me plaisait énormément. Je compose différemment quand j’ai à le faire avec ces musiciens que quand je compose pour un 4tet classique, piano, basse batterie. Voilà pourquoi je provoque des orchestres qui ont une particularité parce que ça m’oblige à me renouveler ou travailler dans un sens dans lequel je ne suis pas encore allé. Depuis 50 ans j’ai toujours procédé ainsi, d’abord les gens, puis l’orchestre puis les compositions. Puis c’est ce dont j’ai besoin : faire des choses pour des gens précis. C’est ça qui me motive, plus même que le concept.

CJ : Il se passe combien de temps entre le choix des musiciens pour un nouveau projet et la sortie de l’album ?

LS : Environ entre un an et demie et deux ans en général. C’est une année et demi de concerts environ. Parce que c’est dans les concerts que la musique va se définir et que l’on va trouver les justes dynamiques. C’est-à-dire que tant que je n’ai pas joué en public je ne sais pas quelle va être la bonne dynamique d’un morceau. Je ne sais pas jusqu’où il faut le pousser quelle direction il doit prendre, vers quoi doit-on encore le pousser ?… Donc j’ai besoin du concert pour que la musique trouve sa place et prenne ses bonnes proportions… La longueur des choses, la façon dont on s’engage dans un morceau. Et en face du public on va trouver la juste mesure. C’est lui qui va nous aider à trouver les bonnes proportions, Car en public on acquiert beaucoup plus de souplesse. On se relaxe vis-à-vis des morceaux. On les pousse moins, on a moins besoin de prouver qu’ils sont là. Ils prennent comme une patine, acquièrent de la souplese. Le fait d’avoir joué en public me permet d’attaquer le premier morceau par exemple de façon beaucoup plus relâchée.

CJ : Pourtant vous décidez d’enregistrer en studio…

LS : On aurait pu enregistrer en public, oui… Mais c’est toujours plus délicat, il suffit qu’il y ait une petite erreur et on n’est pas contents. Alors il faudrait refaire un autre concert… Alors que là je suis très content de cet enregistrement car j’ai pu aller jusqu’au bout de ce que je voulais faire sans laisser des choses dont j’étais plus ou moins satisfait. J’ai pu faire exactement ce que je voulais avec ce projet.

©Photo Olivier Degen

CJ : Revenons à l’album « Les Cadences du Monde ». Louis Sclavis. ¨on peut parler des différents titres dont les noms sont intrigants. Pouvez-vous nous donner quelques pistes ? Une longue Route Blanche, Les Chaos du Monde, L’obsession des Byzantins

LS : Voilà ! C’est pour épaissir l’intrigue ! Ils n’ont pas tous un sens très défini par rapport à la musique, par exemple l’Obsession des Byzantins. C’est une expression que j’aime beaucoup et  que j’ai entendue une fois dans une émission sur France Culture. Je l’ai relevée cette expression car elle me faisait un peu rêver, mais on ne sait pas à quoi et chacun peut s’inventer sa propre idée. J’ai souvent des titres comme ça dans mes albums comme « Ceux Qui Veillent la Nuit » ou « Le guetteur d’inaperçu » dans une émission sur France Inter aujourd’hui disparue, de Daniel Mermet : (Là-bas si j’y suis) Des titres comme ça, qui permettent aux auditeurs d’y ajouter leur propre sens.

CJ : « Les deux Écritures » et  « Ce Logis Dépouillé » ?

LS : Alors « Les Deux Écritures » c’est parce j’avais écrit quelques mesures et qu’à la suite il a deux improvisations distinctes qui peuvent répondre à cette proposition. Et « Ce Logis Dépouillé » c’est encore une photo de ce bouquin de Frédéric Lecloux. J’aime bien donner des titres qui forment un concept, si l’on peut dire ou plutôt une certaine unité, un certain monde commun contenu dans ces musiques.

CJ : Et « La Fin des Phrases » ?

©Photo Olivier Degen

LS : Alors ça c’est Bruno, (Ducret) sur sa composition. Ça lui appartient ! Mais ça marche bien avec les autres titres. Ça finit par « Red Point » qui est une sorte d’exercice de style de musique indienne, il y a des phrases de musique indienne, et c’est donc le point rouge que portent les Indiens sur le front. Et on arrive au bout du voyage vers l’Est !

CJ : Passons puisque l’on a la chance de vous avoir avec nous à des questions plus générales : Que pensez-vous du jazz aujourd’hui ou plus largement des musiques improvisées. Pourquoi avoir choisi cette voie difficile ?

LS : Je trouve que rien qu’en France, il y a beaucoup de choses qui se passent. Il y a beaucoup de création. Beaucoup de musiciens jeunes ou moins jeunes qui sont très bons et font de très bons projets. En dehors de la France c’est pareil, mais je trouve qu’en France en particulier, peut-être grâce à ces mouvements associatifs de musiciens qui se créent un peu partout, se rassemblent et créent des groupes comme l’on faisait avec l’ARFI à l’époque en créant différents groupes avec les mêmes musiciens, qui se croisent et se dé-croisent, ce qui apporte une création assez foisonnante. On les retrouve d’ailleurs dans les « bons » festivals comme Coutances où les concerts étaient d’ailleurs pleins tous à 90% cette année, j’en viens. C’est formidable !

CJ : Oui en effet ! Comme quoi on n’est pas forcément obligé de faire appel aux mêmes, soi-disant bankables et qui proposent une musique très éloignée du jazz.

LS : C’est ça. Et connus ou pas connus, les concerts étaient pleins.

CJ : Doit -on classifier le jazz ? Qu’est-ce qu’est du jazz selon vous ?

LS : Moi je pense que tant que ce n’est pas du rock, du folk, du classique, de la variété. Et moi je ne fais pas tout ça. Donc qu’est-ce que c’est ? Eh bien du jazz ! Moi je dis que le jazz c’est ce qui reste quand on a tout essayé !… (Rires)

CJ : C’est une bonne définition. Nous aimons bien les définitions du jazz puisqu’elles varient tant. C’est quoi pour vous, votre définition du jazz ?

LS : C’est une question qui se pose principalement en France, parce que par exemple les musiciens Américains, ne se posent pas la question. A partir du moment où un musicien te dit qu’il fait du jazz, autant le croire. Ça ne me pose pas de problème.

CJ : Certains musiciens refusent presque le terme de jazz, comme si c’était maudit, ou pas à la mode.

LS : A l’inverse certains musiciens à une époque disaient « je veux sortir du ghetto du jazz » et ils se retrouvaient finalement et malgré tout dans des festivals de jazz… Et je trouve que c’est un monde très permissif où l’on peut se forger facilement sa propre identité, un monde qui est le sien avec ses propres improvisations, ses thèmes. Finalement j’ai toujours été dans le jazz. Après on peut toujours te dire que ce n’est pas du jazz. Personnellement ça ne me gêne pas. Et je ne veux pas cracher dans la soupe… J’ai toujours été dans ce monde du jazz au fond. Le jazz c’est une terre d’accueil.

CJ : Vos projets à court et à moyen terme ?

LS : C’est de refaire un nouveau programme avec mon quartet avec Benjamin Moussay au piano, Sarah Murcier à la basse, Christophe Lavergne à la batterie et moi-même. Un quartet avec un son très différent. Le dernier nous l’avions fait chez ECM.

CJ : Et le Saxophone ?

LS :  Ah non ! J’ai clairement arrêté tous les saxophones. Il y a une trentaine d’années quand je jouais beaucoup avec Henri Texier, je jouais du baryton, de l’alto, du soprano, de la clarinette, de la clarinette basse. Je me trimbalais avec tout ça. Au fur et à mesure des années j’ai réduit, réduit. Aujourd’hui je ne joue plus que de la clarinette et de clarinette basse. Ça me suffit amplement pour approfondir le rapport à l’instrument. Avec le temps il faut faire un focus sur quelque chose car on n’a plus le temps. Il faut aller plus en profondeur.

CJ : Et ce nouvel album est prévu ?

LS : Nous allons commencer les concerts bientôt pour une sortie fin 2023. Il faut une échéance ! J’ai l’orchestre, j’ai l’échéance, on va faire la musique maintenant car j’avais envie de refaire un projet avec ce quartet la. Je rajouterai peut-être un musicien en plus.

Quant au projet actuel, on va jouer au Festival de Sons d’Hiver, puis à Djazz in Nevers, à Lille, à Dunkerque..

CJ : Et à moyen terme ? Avez-vous des rêves par exemple ?

LS : Non, je n’ai pas de rêves ! A chaque fois qu’on me demande si je rêve de jouer avec un tel ou est-ce que j’ai des phantasmes… Eh bien je réponds que c’est simplement avec les musiciens avec lesquels je suis. Quand j’ai une envie, je la réalise en fait. Je joue avec les gens de ces deux quartets essentiellement. Je n’ai pas envie particulièrement de jouer avec un nom célèbre. Pas du tout. Même si j’admire des musiciens. J’admire ce qu’ils font. Mais je ne vois pas ce que j’apporterais à ce qu’ils font.

J’ai eu l’occasion quand j’ai démarré de rencontrer Lubat, Texier, Portal, qui m’ont invité à jouer avec eux et on a joué longtemps ensemble. J’ai donc eu assez d’ouvertures puis avec FMP en Allemagne, ce qui m’a permis de jouer avec de nombreux musiciens européens. Evan Parker, Cecil Taylor, … J’ai eu les rencontres qu’il fallait au moment où il fallait.

Et maintenant je suis un peu le gendre idéal ! J’ai la chance d’être souvent invité avec des musiciens polonais, un autre avec des musiciens belges, dans deux projets avec des musiciens italiens, roumains, Américains… Ça me plait beaucoup d’avoir à jouer d’autres musiques avec d’autres sensibilités. Je suis bien entouré.

CJ : Qu’auriez-vous aimé que je vous demande et que les journalistes ne pensent jamais à demander ?

LS : Je n’ai donc pas de rêve car je suis bien avec les gens avec lesquels je suis. Alors quoi dire d’autre ? Après c’est politique…

CJ : On peut !

LS : On est dans une certaine précarité aujourd’hui de l’art et de l’art vivant en particulier. E le phénomène va s’accentuer par certaine décisions politiques. Par exemple dans ma région Rhône-Alpes où l’on supprime tout un tas de choses pourtant importantes et ancrées depuis longtemps. Les artistes courent de plus en plus après « comment exister ?». Ils sont de plus en plus nombreux, grâce aux écoles d’art,  de musique, qui forment des gens de très haut niveau et on a ainsi des milliers de très bons musiciens qui sortent de ces écoles.

Mais où vont-ils ? Et là il n’y a pas de réponses…

Ou la réponse est de plus en plus réduite et il y a donc embouteillage. Et tous les musiciens que je connais, malgré l’intermittence, donnent des cours. Ils sont tous profs ; au moins à 70%, car il est presque impossible de ne vivre que des concerts aujourd’hui. Et quand on est prof c’est déjà un deuxième métier. L’intermittence ce n’est pas suffisant. Car on ne bosse pas et si on ne bosse pas on n’est plus intermittent… Ce n’est pas une fin en soi d’être intermittent.

CJ : Mais Roselyne Bachelot est partie, ça donne de l’espoir !

LS : Non car ça peut être pire encore ! Car la personne qui la remplace a quoi comme idéologie de la culture ? Quand ce sont des gens qui viennent du privé, qui ont des expériences surtout dans le management et qui vont demander à la culture d’être un business… C’est une politique que l’on voit pour les hôpitaux, pour l’enseignement et maintenant pour la culture. C’est donc une toute autre orientation des choses qui fait qu’il y en aura plein qui ne s’en sortiront pas. Je pense qu’il faut être attentif et soucieux par rapport à ça. Il ne faut pas se plaindre, parce que quand on commence à se plaindre, c’est cuit. Mais il faut se battre !

Car la précarité crée une ambiance pas très sympathique entre les gens.

Il y a plus de musiciens et moins d’endroits. Que va-t-on faire de toutes ces personnes qui sortent avec Bac + 5 de conservatoires supérieurs ? En classique ou en jazz d’ailleurs. Comment, si tu sors du conservatoire clarinettiste, trouver une place dans un orchestre quand les postulants viennent du monde entier pour le concours et avoir une place ?

Dans les années 70’ les musiciens pouvaient organiser des festivals un peu avec les moyens du bord. Aujourd’hui les rigueurs administratives sont telles que c’est beaucoup plus difficile de s’en sortir. Il faut se méfier de la précarité. Il ne fait pas s’en satisfaire. Accepter de faire des concerts pour trois fois rien…. Disons que jusqu’à 30 ans, ça va… Mais ensuite, passé 40 ou 50 ans ?

©Jacques Pauper p/ Couleurs Jazz

Personnel :

Louis Sclavis, clarinettes & compositions,
Annabelle Luis, violoncelle
Bruno Ducret, violoncelle
Keyvan Chemirani, zarb et daf.

Notre conclusion :

Majestueux et délicat à la fois. L’album « Les Cadences du Monde » est magnifique et mérite largement un « Hit Couleurs Jazz » pour son originalité et sa beauté, tout simplement.

Les Cadences du Monde est un album du label JMS
L’Usure du Monde, 2004-2005. © Frédéric Lecloux / Agence VU’, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
L’Usure du Monde est un livre paru aux éditions Le Bec en l’air en 2008.
Il reste un exemplaire en édition limitée accompagnée d’un tirage, en vente sur le site de la maison d’édition :
©Photo Header, Damien Jacobs /JMS

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