Semaine du 12 décembre 2022
[LA COULEURS JAZZ WEEK #153]
… Le Best Of !
Sur COULEURS JAZZ RADIO, lundi à 16H, mardi 17H, mercredi 18H, jeudi 19H, + at 08:00PM Monday 10:00PM Tuesday NYC time ; et enfin sur BRAM’ FM dans la région de Tulle, mardi à 21H et samedi à 16H.
Vous pourrez y découvrir les 8 meilleurs albums sortis ces derniers jours. Une exclusivité COULEURS JAZZ RADIO & BRAM FM avec cette semaine, après le générique « 21st Century Schizoïd Ma » du parrain de cette Radio des musiciens (nes), Médéric Collignon, nous écouterons un extrait de :
– «Oasis: Music of Gregg Hill» par le contrebassiste Rodney Whitaker ;
Certains bien-pensants diront peut-être que l’on ne compare pas sport et art. Impossible de quantifier ou de classer une prouesse artistique… Pourtant, si la coupe du monde des quintets de jazz se déroulait en ces mois de novembre et décembre 2022, cette équipe du Michigan aurait toutes les chances de décrocher le titre suprême.
Et pour se faire, Rodney Whitaker le très prolifique contrebassiste, s’entoure d’une équipe de choc ; des musiciens peut-être pas sur le devant de la scène internationale, mais des Jazzmen qui mènent leur carrière dans l’ombre des « stars », assurant pour la plupart des rôles de Sidemen. Nous retrouvons : Terell Stafford trompette et bugle Tim Warfield aux saxophones ténor et soprano Bruce Barth au piano Dana Hall a la batterie Rockell Fortin au chant.
Et franchement que c’est bon ! J’aurais d’ailleurs pu limiter ma chronique à une seule phrase : « Du jazz dont on ne se lassera jamais… Courrez vite acheter ce disque »
Pour réaliser cet album, la dream team a enregistré la musique composée par Greg Hill. Compositeur que je ne connaissais pas, mais qui travaille en étroite collaboration avec le label Origin, producteur de ce merveilleux opus.
Voici un jazz aux couleurs très Bebop, mais pas uniquement. Les compostions de Greg Hill retracent en quelque sorte, les 80 dernières années de la musique Jazz américaine.
J’évoquais un quintet, mais sur 4 titres, la chanteuse Rockelle Fortin (fille de Rodney) vient prêter sa voix, pour notre plus grand bonheur et ainsi diversifier un peu plus, une musique déjà très riche. Comme sur le morceau très orientalisant « To the Well » où sur le jazz pop « Oasis » mais aussi sur le morceau d’ouverture « Betty’s Tune » que je vous propose aujourd’hui et qui annonce la couleur. On perçoit instantanément à quelle sauce l’auditeur sera mangé : ça pulse, ça swing, et ça va vite.
Et le reste de cet opus est de cette trempe. S’exprimant sur divers tempos, et sur une musique arrangée avec soin, goût et brio, le quintet nous gratifie de solos de grande classe. Sur un modèle qui a fait ses preuves mais toujours aussi efficace : Thème, solos, Thème.
Petit bonus, tellement l’ensemble est bon, je vous propose d’écouter un deuxième titre. Quand on ne sait pas quoi jouer en jazz, on choisit un blues. Donc chers auditeurs voici : Blues for Gregg, seul morceau de l’album non pas composé par Gregg Hill mais pour Gregg Hill.
À mon avis, (qui n’engage que moi) on n’est pas loin du meilleur l’album de l’année 2022.
J’ai pu échanger quelques mots avec Rodney pour lui communiquer mon enthousiasme. Après m’avoir remercié chaleureusement il a dit mot pour mot : « on a travaillé dur pour ce résultat » et cela s’entend.
Je voulais finir cette chronique en évoquant la carrière de ces musiciens. Ils se sont produits et ont collaboré entre autres avec McCoy Tyner, Christian McBride, Russell Malone ,The Tonight Show with Jay Leno ; Donald Byrd, Dizzy Gillespie, Isaac Hayes, Joey Defrancesco, Roy Hargrove, Johnny Griffin, Wynton Marsalis, Branford Marsalis, Ray Charles, Joshua Redman, Horace Silver, Michael Brecker…
Nous sommes face à des musiciens sur le toit du monde avec ou sans coupe….
Pour notre Couleurs Jazz Week, nous avons choisi de vous faire écouter « Blues For Gregg » en ouverture et de clôturer par le titre : « Betty’s Tune ».
Cette chronique est signée Thomas Houbron pour Couleurs Jazz
Oasis: Music of Gregg Hill est un « Hit Couleurs Jazz »
– « Body & Soul » Piano solo par Baptiste Trotignon ;
Ce titre « Body & Soul » sied bien au pianiste Baptiste Trotignon qui fait partie des 14 pianistes sélectionnés par la mécène mélomane Hélène Dumez pour jouer sur son Steinway personnel, rue de paradis à Marseille.
En ce qui concerne Baptiste Trotignon, nul besoin de le présenter. Il peuple le programme de Couleurs Jazz depuis la création de la radio avec des albums comme Chimichurri, You’ve Changed, Reborn… en collaboration avec les plus grands musiciens jazz ou en solo.
Récemment il tente quelques écarts vers la musique classique ou contemporaine. Mais pour le projet Paradis Improvisé* il choisit d’enregistrer 10 standards à sa sauce et montre ainsi qu’il a des choses à raconter et à partager. Superbe !
Nous écouterons pour notre émission : « Moanin’ » et « There will Be Another You »
Body and Soul est un « Hit Couleurs Jazz »
(*) Paradis Improvisé est le projet un peu dingue, imaginé par une mélomane particulière, indépendante, Hélène Dumez, qui décide d’organiser depuis nombre d’années, des concerts privés dans son appartement. Jusque là c’est déjà très bien et pour la bonne cause. Sa dernière idée : inviter 14 pianistes qu’elle aime à enregistrer 14 albums, en piano solo. Et l’idée s’est prolongée en la création d’un nouveau label. Qui dire sinon bravo et applaudir des deux mains une telle initiative. Chapeau bas madame Dumez.
« Depuis 10 ans, des concerts privés se sont improvisés rue Paradis, des moments de grâce partagés, des moments de musique exceptionnels et délicieux. Un public d’amis s’est formé, s’enrichissant régulièrement de nouvelles personnes. Un lieu qui sonne si bien, un piano Steinway à la personnalité si généreuse et si sensible, tout était réuni pour faire naître l’envie d’écrire l’histoire de ce lieu devenu Paradis pour toute une fratrie, ma fratrie, de pianistes parmi les plus remarquables. Chacun a dévoilé intimité, singularité, force et fragilité d’un instant, propres à l’enregistrement d’un piano solo. Chacun a écrit son chapitre, a laissé libre court à son imagination pour raconter son histoire.
Les albums paraissent à un rythme binaire : soit deux par deux, tous les deux mois, depuis le 21 octobre 2022. Ils seront compilés à la fin, en décembre 2023, pour Noël, en deux coffrets de sept disques chacun.
Pierre de Bethmann et Leonardo Montana ont inauguré ce nouvel évènement discographique en octobre 2022.
C’est au tour des solos en cette fin d’année de Baptiste Trotignon et de Laurent Coulondre de paraître en décembre.
Chaque disque a été conçu en laissant aux musiciens une liberté absolue sur le piano de leur hôte. Affaire à suivre.
- « Ritual » par le big band de Javier Bruna, Bruna Sonora ;
Voici le second album du groupe madrilène de 13 musiciens.
De très belles compositions et un joli travail d’arrangements et d’instrumentation, avec des thèmes construits avec une structure de musique classique et des chorus qui sont l’essence même du jazz.
La composition des thèmes, peut reprendre des éléments de musiques venues de n’importe quelle origine, jazz, folk, flamenco, classique pour mieux nous immerger dans autant de voyages en terres inconnues.
Nous avons aimé ces sons colorés et ces rythmes aux fortes influences cubaines.
Nous écouterons « Bidaia Handia »
Personnel :
Javier Bruna : saxophone ténor et direction
Bea Montero : piano et voix
Victor Bruna : flute
Carlos Blázquez : clarinette
Juan Ramón Callejas : saxophone alto
Jordi Ballarín : saxophone baryton
Diego Aragón, Antonio García : trompette
Luis Zenner, Nico Garcia : trombone
Gerardo Ramos : contrebasse
Matías López : percussion
Chuchi Crespo : batterie
« Ritual » est en sélection sur Couleurs Jazz Radio.
- « Tribute to Stéphane Grappelli » par la violoniste catalane, Élia Bastida ;
Nombreux sont les violonistes de jazz à avoir rendu hommage au chef de file, Stéphane Grappelli. Èlia Bastida, se prête à l’exercice dans son dernier album sorti chez Jazz to Jazz.
Jusqu’à présent, elle lui avait rendu des hommages ponctuels avec des enregistrements de quelques chansons comme « Stardust-Shine », « It Had to be You », « How About You« , entre autres.
Dans cet album « Tribute to Stéphane Grappelli » elle a voulu donner son point de vue particulier, en cherchant comment s’approprier la musique du maestro et la réinterpréter avec sa sensibilité.
Sur cet album, on retouve des thèmes de Django bien sûr comme « Clair de Lune« , « Anniversary Song » ou « Troublant Bolero« , en passant par certains des standards qu’il a enregistrés comme « Makin’ Whoopee« , « I Can’t Get Started« , « Flamingo« , « Nature Boy« , « My One and Only Love » et « Django« .
On trouve également sur le disque une version du Double Concerto de Bach que nous avons choisi pour fermer cette émission. Par ailleurs vous pourrez découvrir cette interéssante version de « Django » signée à l’origine par John Lewis.
Personnel :
Élia Bastida : violon
Josep Traver : guitare
Joan Chamarro : contrebasse
Arnau Julia : batterie
– “ Le Monde D’après ” par le trio ALT, d’Alix Logiaco ;
Le trio d’Alix Logiaco revient avec des compositions originales aux influences pop, hip-hop et musiques latines dans la tradition jazz.
L’album Le Monde d’après, composé lui aussi pendant le Covid, fait référence à la période aux confinements. Les arrangements ont été travaillés en tournée depuis, d’où cet interplay entre les trois musiciens.
Personnel :
Alix Logiaco : piano
Carel Cléril : contrebasse
Emilian Ducret : batterie
Nous écouterons pendant l’émission, le titre au nom évocateur comme une injonction : « Détends-toi » !
– « Space Bugs : Live In Denver » par Wil Swindler’s Elevenet.
Recette du jour : Prenez onze musiciens de Jazz talentueux, donnez-leur des arrangements big band, ajoutez un soupçon de musique classique, deux pincées de « Gil Evans », mettez-les sur scène et vous obtiendrez un super album de jazz. Le nom de cette recette le : Swindler Wil Elevenet Space Bugs.
Wil Swindler, saxophoniste, compositeur et leader de cette formation, nous offre une prestation live de haute volée, avec un ensemble solide et où chaque note, chaque arrangement est incisif. Une mise en place précise, un ensemble qui tourne comme les plus belles pièces d’horlogerie suisse. Le tout pour que chaque musicien invité à faire un chorus puisse s’exprimer avec virtuosité. On perçoit les influences de Charles Mingus ou d’Éric Dolphy. Sur les huit morceaux, sept sont composés par Wil Swindler et un par deux garçons aux cheveux longs de Liverpool. Les morceaux sont un peu longs à démarrer, mais une fois arrivés à pleine puissance, on ne peut qu’être admiratif et s’enthousiasmer.
Écoutons pour notre émission : « The Real Me »
Personnel :
Peter Sommer : saxophone ténor
April Johannessen : clarinette basse,
Tom Myer : flutes
Dawn Kramer & Gabriel Mervine : trompettes et bugle
Darren Kramer : trombone
Susan McCullough : horn
Ben Markley : piano
Matt Smiley : basse
Dru Heller : batterie.
Cette chronique est signée Thomas Houbron pour Couleurs Jazz.
- « Maptet Reunion », par la tromboniste Olivier Lagodzki ;
Le premier EP de l’ensemble Maptet Réunion comporte trois pièces en quartet –
piano, contrebasse, batterie, trombone, et une pièce en duo -gong et trombone.
L’enregistrement a été fait en public pour le quartet et à huis clos pour le duo.
Cet ensemble jusqu’ici inconnu de nos services est animé par Olivier Lagodzki, tromboniste, compositeur ici de trois pièces.
L’approche musicale nous a tout de suite séduits, puis la démarche des musiciens nous a interpellés car leurs valeurs collent parfaitement à notre idée du jazz. Et puis ils ont d’excellentes références, comme par exemple notre illustre confrère et modèle, critique de jazz, entre autres talents, Boris Vian, qu’ils citent en ces termes qui nous réjouissent parfaitement : « Si votre Si éducation musicale a été négligée, nul besoin de choisir une voie aride pour la refaire : l’évolution rapide du jazz vous mènera insensiblement de la
musique la plus fraîche et la plus naturelle des paradeset des orchestres de marches aux recherches les plus raffinées des arrangeurs actuels ; et le monde de la mélodie, de l’harmonie et du rythme vous sera définitivement ouvert. »
Voici d’ailleurs la note d’intention qu’ils publient avec l’EP :
« Le projet Maptet se veut être une création originale tout en gardant une référence historique du Jazz. Parce qu’il est à la fois ancré dans la tradition et dans la modernité ; parce que cette citation de Boris Vian résonne si bien avec la bio du porteur du projet, autodidacte ; et parce que cette musique n’existe que par la présence improvisatrice de ces interprètes, Maptet Réunion se réapproprie les richesses du passé en les recyclant sous forme spontanée de dialogues, trilogues, tétralogues. »
Bref, un projet prometteur que nous devions faire découvrir aux oreilles attentives des auditeurs qui écoutent Couleurs Jazz Radio dans 160 pays.
Nous écouterons lors de notre émission : « Sur le Bord »
Personnel :
Olivier Lagodzki : trombone, voix, percus, électronique, looper, compositions,
arrangements, direction artistique
Jean Pascal Molina : Batterie.
Anne Gouraud : contrebasse, voix
Jad Salameh : piano.
– «Tate’s Delight – Groovin’ At The Jass Festival » par le saxophoniste américain, Buddy Tate ;
Le label danois Storyville Records présente une légende du saxophone l’américain Buddy Tate lors d’une rencontre avec le quintet danois White Label.
La rencontre eut lieu pendant le festival JASS* de Holstebro en septembre 1982..
Tate’s Delight fut donc enregistré au restaurant Laksen, sans aucune répétition. Certains morceaux, mais pas tous, ont été décidés lorsque Buddy Tate et lezs musiciens de White Label sont montés sur scène. C’est devenu l’un de ces événements spontanés, où la musique est créée sur place. L’un des aspects qui nous font aimer le jazz plus que toutes les autres musiques. Cette capacié à jouer ensemble, improviser…
La superbe clarinette, de Budy Tate y interprète entre autres des airs de Duke Ellington In A Mellow Tone et Mood Indigo. Dans la seconde partie de l’album, Jens Søndergaard et Poul Valdemar Pedersen se joignent aux trois dernières chansons, recréant l’esprit intense des jam sessions
Buddy Tate était un éminent saxophoniste ténor de l’ère du swing qui a rejoint l’orchestre de Count Basie en 1939. Il est resté dans l’orchestre pendant 9 ans jusqu’à ce qu’il déménage à New York, où il a dirigé pendant 21 ans (1953-74) un groupe qui attirait les foules au prestigieux Celebrity Club de Harlem. Il a continué à s’occuper après la fin de son association avec le Celebrity Club, jouant et enregistrant dans un petit groupe comprenant des vétérans de Basie comme le trompettiste Buck Clayton et le tromboniste Al Grey.
White Label était un quintet danois basé dans la ville d’Odense. Trois musiciens – le saxophoniste alto Jens Søndergaard, le pianiste Ole Matthiessen et le bassiste Niels Præstholm – étaient originaires de Copenhague, tandis que le trompettiste Poul Valdemar Pedersen et le batteur Ove Rex étaient originaires d’Odense. Cette session est un excellent exemple des rencontres musicales qui ont eu lieu au Danemark au fil des ans. BT fait partie des nombreuses stars internationales légendaires qui sont venues jouer avec des musiciens danois, contribuant ainsi au lien particulier entre le jazz danois et américain.
Vous pouvez battre le rythme avec le pied en écoutant « Jumpin’ At The Woodside »
Personnel :
Buddy Tate : saxophone ténor / clarinette
White Label :
Ole Matthiessen : piano
Niels Præstholm : basse
Ove Rex : batterie
Poul Valdemar Pedersen : trompette
Jens Søndergaard : saxophone alto
(*)JASS est l’acronyme de Jutland’s Active Musicians’ Society.
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Chantons sous l’Appli !
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