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« Jammin’ Juan » a pour but de présenter et de promouvoir dans leurs diversités et leurs spécificités les formes du jazz telles qu’elles sont actuellement pratiquées par les musiciens de la génération montante.

Cette manifestation est organisée depuis 6 ans par la Ville d’Antibes Juan-les-Pins, le Conseil Départemental des Alpes Maritimes et soutenue par Direction des actions culturelles de la SACEM, France bleu Azur, Fondation Inter fréquence, les sociétés, Kappa Engineering, groupes Ippolito, FW, Dushow, l’Association Jazzé Croisé (AJC), les Archives généalogiques Andriveau. S’y retrouvent pendant trois jours des professionnels du jazz, programmateurs de festivals, tourneurs, agents artistiques, directeurs de clubs, journalistes et musiciens de nationalités diverses.

« Jammin’ Juan » c’est aussi trois jours de rencontres et de concerts réunissant plus de cent musiciens répartis dans dix-neuf formations se produisant dans le cadre de showcases de trente-cinq minutes ou sur la grande scène de l’amphithéâtre.

Comme l’année passée, leurs prestations révèlent l’existence de deux courants majeurs : l’un correspond à l’élargissement du jazz à d’autres formes de la musique afro-américaine, l’autre intègre au jazz d’autres genres musicaux.

La première démarche est celle adoptée par le JF Trio, un groupe de Barcelone constitué de jeunes musiciens qui concilient la pop, la rumba, la musique électronique au travers de séquences improvisées et de combinaisons sonores inédites et par le Hip Horns Brass Collective qui mélange joyeusement la musique des brass bands de la Nouvelle-Orléans aux sons du funk et du hip-hop pour générer un groove énergique fort apprécié par le public.

Hip Horn Brass Band

Œuvrant dans la même direction mais avec d’autres moyens, le quintet du trompettiste Daoud s’inspire aussi du hip-hop, de la production de Théo Croker et de Christian Scott, pour proposer, sans perdre de vue la tradition du jazz, une musique dansante, originale et faite d’humour.

Daoud

Aussi inspiré par le jazz et les musiques cubaine et antillaise, Ludovic Thomas est un bon trompettiste, bien connu des habitués du Baiser Salé et apprécié par Quincy Jones. Sa musique, incitant à la danse, fut appréciée par le public.

Le deuxième courant est illustré par la vocaliste Lou Rivaille du groupe ElliAVIR qui utilise la combinaison trompette-voix pour aborder un répertoire faisant la part belle aux musiques du monde (chant celtique et des Pays de l’Est).

ElliAVIR

Le contrebassiste Vladimir Torres puise aussi son inspiration dans un univers personnel riche en belles rencontres où le jazz croise les musiques latines et la pop ; le tout laissant une large place à l’improvisation.

Vladimir Torres

Évoluant dans cette lignée, Jad Salameh, qui a écouté les trios Bad Plus et E.S.T., s’attache aux sentiments que lui inspire le destin tragique du Liban dont il est originaire et la fragilité du monde actuel.

Jad Salameh

Comme lui, la trompettiste et chanteuse Alba Careta utilise le langage du jazz (Ambrose Akinmusire) pour évoquer des souvenirs et les interrogations d’un itinéraire personnel.

Alba Careta

La saxophoniste Jeanne Michard a intégré à son jeu nourri aux racines les plus authentiques du jazz, des éléments de la musique cubaine. La cohérence de sa démarche évoquant celle de Dizzy Gillespie avec Chano Pozo, s’exprime pleinement dans les compositions personnelles de son album « Songes transatlantiques« .

Jeanne Michard

Si Antonio Lizana incarne avec talent la tradition du flamenco dans son chant et les vertus du jazz quand il joue de l’alto, sa musique ne correspond pas, a proprement parlé, à une stricte fusion du jazz et du flamenco. Comme il s’en explique dans une interview réalisée par Jacques Pauper pour Couleurs Jazz : « Le flamenco représente mes racines. Je viens de là. Le jazz est arrivé naturellement même si je l’ai étudié dans une école car je voulais être un bon musicien. Ce sont mes compositions qui ont des racines flamenco. » Avec son orchestre, où se sont distingués le pianiste Daniel Garcia et le chanteur et danseur El Mawi de Cádiz, Lizana propose une musique créative, raffinée, venant du cœur qui en a fait, avec Jeanne Michard et Daoud, la grande révélation de ce Jammin’ Juan.

Antonio Lizana

On a retrouvé le mercredi soir, sur la grande scène du Palais des Congrès, ce désir de dialogue et d’ouverture à d’autres cultures avec le chanteur sénégalais et grand virtuose de la kora, Momi Maïga dont les compositions, interprétées par un orchestre réunissant autour du percussionniste catalan Aleix Tobias, le violoncelliste espagnol Marçal Ayats et le violoniste mexicain Carlos Montfort, combinent les couleurs du jazz, l’héritage musical des griots et la saveur du flamenco.

Le lendemain, le groupe Jozéfinn’ Austral View, créé en 2008 par le guitariste Jean-Pierre Jozéfinn et animé par le même esprit d’ouverture, a présenté un projet articulé autour du jazz dans lequel s’associent au travers de compositions originales les musiques de quatre pays de la zone de l’Océan Indien : La Réunion, l’Afrique du Sud, le Mozambique et Madagascar.

 

Jozéfinn’ Austral View

Un Jammin’ Juan 2023 de qualité mais un regret : celui d’être arrivé trop tard le mercredi 8 novembre pour entendre le quintette de Cathy Heiting et le Marco Poingt trio et d’être parti trop tôt pour assister aux concerts du vendredi 10 novembre.

Programme :

Mercredi 8 novembre

Elliavir :

Lou Rivaille, chant, compositions

Rémi Flambard, trompette 

Maxime Mary, batterie  

Christophe Waldner, piano 

Cyril Billot, contrebasse.

Jeanne Michard Latin Quintet :

Jeanne Michard, saxophone 

Clément Simon, piano 

Natascha Rogers, percussions 

Pedro Barrios, percussions 

Maurizio Congiu, contrebasse

Alba Careta Group :

Alba Careta, trompette et voix 

 

Lucas Martinez, saxophone tenor

Roger Santacana, piano

Giuseppe Campisi, contrebasse

Josep Cordobés, batterie.

Vladimir Torres Trio

Vladimir Torres, contrebasse et compositions

Martin Schiffmann, piano

Tom Moretti, batterie

Amphithéâtre :

Momi Maïga, kora et voix

Carlos Montfort, violon et voix

Aleix Tobias, batterie et percussions

Marçal Ayats, violoncelle et voix

Jeudi 9 novembre

Jad Salameh Trio :

Jad Salameh, piano

Arthur Henn, contrebasse

Kevin Lucchetti, batterie

Daoud :

Daoud, trompette

Etienne Manchon, claviers

Félix Robin, vibraphone

Louis Navarro, contrebasse

Guillaume Prévost, batterie

Ludovic Louis, trompette

Nicholas Vella, claviers  

Anthony Jambon, guitare

Stéphane Castry, basse

Yoann Danier, batterie

Hip Horns Brass Collective :

Albert Costa, trombone

Alvar Monfort, trompette

Claudia Cedeño, MC

Alba Pujals, trombone

David Parras : sousaphone

Gregori Hollis : trompette

Martí Soler, batterie

Nil Villà, saxophone alto

Antonio Lizana :

Antonio Lizana, chant et saxophone

Daniel Garcia Diego, piano, claviers et choeurs

Shayan Fathi, batterie

Arin Keshishi, basse électrique

El Mawi de Cádiz, danse, flamenco et chœurs

JF trio :

Jofre Fité, piano & clavier

Carla Gonzàlez, contrebasse et synthétiseur

Pau Gurpegui, batterie & pad

Amphithéâtre

Jozéfinn’ Austral View :

Jean-Pierre Jozéfinn, guitare, voix (Île de La Réunion)

Bongani Sotshononda, marimba, voix (Afrique du Sud)

Frank Paco, batterie (Mozambique)

Andry Michaël  Randriantseva, clavier, sax ténor, voix (Madagascar)

David Félix, basse (Île de La Réunion).

NB : Cet article d’Alain Tomas est également publié dans le magazine de notre excellent confrère Soulbag.

Photos © Office de Tourisme et des Congrès d’Antibes Juan-les-Pins

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