« Jazz in Marciac est financièrement pérenne. Pour le 40è anniversaire l’an prochain, je ferai venir de grands orchestres » explique Jean-Louis Guilhaumon à CouleursJazz.
Avec 67 000 billets vendus et 260 000 spectateurs, le festival de jazz de Marciac a battu tous ses records d’audience, le tout dans un climat d’insécurité qui faisait craindre une baisse de la fréquentation. Jean-Louis Guilhaumon, l’inventeur du festival a reçu CouleursJazz dans son petit bureau de maire sur la grand’place de Marciac.
– Quand avez-vous su que le festival aurait bien lieu ?
« Nous n’avons jamais réellement craint qu’il ne puisse pas se dérouler. Très en amont, nous avons pris le taureau par les cornes, nous avions décidé d’adopter de nouvelles règles collant au nouveau contexte. La double visite du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Culture le premier soir a été déterminante ».
– Certains musiciens ont-ils annulé leur venue dans le Gers ? On remarque que, cette année, aucun asiatique ne participait au festival.
« Non, cela dépend des disponibilités des uns et des autres. Je peux vous dire que j’ai reçu une délégation chinoise, même les Chinois s’intéressent à notre festival ! »
– En cette période où de nombreux festivals sont contraints de mettre la clé sous la porte faute de subventions publiques suffisantes, où en est votre budget ?
Je peux vous dire que le festival est pérenne. Notre budget tout compris, c’est 3,8 millions d’euros. 67% proviennent de la vente des billets. Nos mécènes historiques comme Colas ou Total sont toujours heureux de continuer à nous suivre. L’argent public représente seulement 10% de notre budget
– Voilà 39 ans que vous présidez les destinées de Jazz In Marciac. Que préparez-vous pour le 40è anniversaire l’an prochain ?
Nous souhaitons que ce soit le retour des big bands, j’aime les grandes machines. S’il est vrai que cette année nous avons eu beaucoup de trio, nous allons renouer avec les grandes formations. Elles coûteront sans doute un peu plus cher mais il faut savoir que les artistes qui viennent à Marciac sont raisonnables.
– Ya-t-il un profil type du spectateur qui vient écouter du jazz à Marciac ?
Non, il y a DES publics, notamment des jeunes qu’on ne voyait pas il y a quelques années. Ils sont curieux de cette musique qu’ils découvrent. Curieux du jazz qui se métisse avec des apports de rythm and blues, de musique électro, de hip hop. Nous avons aussi des artistes « d’ouverture » comme Ibrahim Maalouf. Nous avons eu également l’honneur d’accueillir en exclusivité le concert unique d’Ahmad Jamal. Mes réseaux m’ont permis de faire venir Panam Panic ainsi que Snarky Puppy, autant d’événements qui ont fait le succès de cette 39è édition.
Propos recueillis par Gérard Jouany
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