2021 semble être l’année de Cyrille Aimée avec la parution de deux albums majeurs réalisés dans des contextes différents. Dans le premier, intitulé « Petite Fleur » (Storyville), produit à la Nouvelle Orléans, elle utilise le rythme chaloupé de la Cité du Croissant généré par le New Orleans Jazz Orchestra d’Adonis Rose pour parer un classique comme Petite fleurd’une touche latine fort séduisante. S’y ajoutent des reprises de I Don’t Hurt Anymore et Crazy He Calls Me qui n’ont pas grand chose à envier aux versions de référence de Dinah Washington et de Dakota Staton.
Avec « I’ll Be Seeing You« , le deuxième, elle explore avec le guitariste Michaël Valeanu, un complice de longue date, un répertoire ouvert à de larges horizons.
On y trouve une pièce de Serge Gainsbourg (La Javanaise), un titre de Carlos Jobim (Luiza), une adaptation de Me Gusta Cuando Callas de Pablo Neruda et des standards soigneusement sélectionnés comme Bye Bye Blackbird, How Deep Is the Ocean qu’elle s’approprie avec une science consommée de l’interprétation.
Aucun effet superflu ne vient troubler le déroulé de sa ligne de chant portée par la guitare inspirée de Michaël Valeanu.
Son phrasé est précis et sa diction immaculée. Elle scatte aussi avec autorité sans abuser du procédé.
Toutes ces qualités ont trouvé leur prolongement naturel sur la scène du Duc des Lombards où Cyrille Aymée fêtait, ce mardi 14 décembre, la sortie de « I’ll Be Seeing You » en compagnie des excellents Michaël Valeanu (guitare), Lex Warshawsky, (contrebasse) et Tiss Rodriguez (batterie).
Possédant l’instinct de la scène, elle a conquis en un tour de main le public du Duc en exploitant au mieux les ressources de sa voix au timbre juvénile et la sûreté de sa mise en place.
Une belle soirée.
I’ll Be Seing You est produit par Cyrille Aimée et Michaël Valeanu
Enregistré au Ex Machina Soundworks, New York.
©Photo Header, Mary Katherine Leslie Crop
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