Brad Mehldau – Your Mother Should Know…

Brad Mehldau – Your Mother Should Know Brad Mehldau Plays the Beatles

C’est ici l’enregistrement d’un concert donné par Brad Mehldau à la Philarmonie de Paris en 2020.

Un concert entièrement dévolu à la musique des Beatles à part le rappel, un classique des débuts de David Bowie.

Mehldau s’explique abondamment dans les notes de pochette du CD sur ses choix. Je le cite : « Il y a bien sûr une universalité incontestable des Beatles, que l’on retrouve dans des classiques comme « Yesterday » ou « Hey Jude ». Leur musique transcende les frontières culturelles et générationnelles, car de nouveaux auditeurs continuent de la découvrir. Il y a une immédiateté et une intégrité dans leurs chansons qui attirent tout le monde. »

Mais Brad Mehldau est loin d’être tout le monde et cela se manifeste dès l’abord par son choix de répertoire qui ne comprend aucun tube des Beatles.

En effet ce qui le frappe aussi dans cette musique c’est son étrangeté et c’est elle qu’il a choisi de mettre en avant.

Mehldau dit n’avoir découvert la musique des Beatles qu’assez tard dans sa jeunesse mais elle lui est apparue comme une évidence car les groupes pop qu’il avait écoutés auparavant avaient subi l’influence des Fab Four. Cette musique lui a également semblé particulièrement bien adaptée au piano dans sa construction.

Et de fait tout au long de ce récital, le piano sonne magnifiquement sur les mélodies, les harmonies et les rythmes des thèmes que Mehldau a choisis d’interpréter.

Il leur impose sa patte, que ce soit au niveau du toucher somptueux qu’on lui connaît ou dans la façon dont il harmonise ou modifie le rythme de ces chansons pour en faire des standards de jazz.

C’est donc une relecture très pensée que nous propose Mehldau qui a fréquemment joué des thèmes des Beatles mais qui reprend ceux de ce concert pour la première fois. Un autre aspect des choix faits par Mehldau est que les thèmes qu’il a choisis se prêtent merveilleusement à l’improvisation et c’est à ce niveau également que le pianiste se les approprie avec une approche toute personnelle.

Les reprises de morceaux des Beatles sont loin d’être rares en jazz mais le pianiste en propose une vision majestueusement inédite où il montre que ces thèmes font partie de son ADN et qu’il peut s’immerger dans cet univers tout en restant lui-même.