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Le 12 octobre dernier, le New Morning nous a fait la joie de programmer l’immensément talentueuse Becca Stevens. Une soirée aux couleurs uniques : jazz, folk, électrisantes, vocales, libres et intimes. 

L’autrice-compositrice-interprète, d’origine américaine et de passage sur Paris à l’occasion de sa tournée européenne, n’a pas sorti de nouveaux projets solo depuis 2020. Le répertoire de la soirée est, en grande partie, de nouvelles œuvres qui sont à paraître en 2024. Ce concert s’annonce déjà miraculeux et dans la salle obscure, on se sent déjà un peu chanceux de pouvoir écouter cette musique en avant-première. 

Le format choisi par Becca Stevens, le trio, est resserré mais fort versatile. On retrouve Chris Tordini à la basse acoustique, électrique et aux harmonies vocales, Jordan Perlson à la batterie et aux percussions, et Becca Stevens à la voix, à la guitare sèche et au ukulélé. 

Les primo-écoutants des œuvres de l’artiste sauront apprécier des compositions épicées, des surprises harmoniques, des rythmes explosifs et une expressivité musicale (Tillery), au service du texte. L’agilité vocale – éclatante sur Canyon Dust –, ensuite, de l’artiste nommée aux Grammy Awards à deux reprises achève d’emporter l’adhésion d’une salle déjà conquise par ces nouvelles compositions. On sait déjà que le projet commercialisé en 2024 ne peut être qu’à la hauteur d’une carrière ponctuée de collaborations de figures importantes du jazz moderne, précis, nouveau. On compte parmi ses récentes collaborations : Michael League (Snarky Puppy) qui a co-produit son album Regina (2017 / Ground Up Music), Jacob Collier avec qui elle apparaît en featuring sur Djesse Vol.2, Brad Mehldau, Ambrose Akinmusire, Esperanza Spalding et enfin le regretté et acclamé David Crosby dont elle faisait partie du groupe qui l’a accompagné pour son dernier album live David Crosby & the Lighthouse Band Live at the Capitol Theatre.

Les connaisseurs du travail de l’artiste, d’autre part, se trouveront émus par des nouvelles œuvres investies d’une sensibilité et d’une histoire plus sombres. L’écriture de ce nouveau répertoire, nous explique l’artiste sur scène, est à mettre en lien avec un drame, un deuil. Ainsi, on trouvera dans des compositions comme Should Have Been There for me ou Maple to paper une gravité, une profondeur supplémentaires que cette formidable artiste parvient à insuffler dans son vocabulaire musical. 

Une soirée aux émotions complètes et intenses, de la joie au deuil, de l’engagement total à la délicatesse. En attendant le prochain disque, à paraître en 2024, nous ne saurions trop vous recommander l’écoute et l’exploration de Becca Stevens et de son camaïeu de couleurs du jazz. 

En solo : 

  • Wonderbloom (2020 / GroundUp Music) qui comprend le titre Slow burn nommé aux Grammy Awards 2021 du meilleur arrangement vocal et instrumental
  • Regina (2017 / GroundUp Music)

Avec d’autres artistes : 

  • David Crosby et son Live at Capitol Theatre (2022 / Three Blind Mice)
  • Becca Stevens | Attacca Quartet (2022 / GroundUp Music)

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